Six des nouveaux délégués départementaux Usep, et huit de leurs collègues de la promotion précédente, se sont retrouvés du 16 au 19 janvier à Giffaumont (Marne). Ils y ont poursuivi leur formation et échangé sur leurs pratiques professionnelles, fortement impactées cette année par la dynamique olympique. Dialogue avec quatre d’entre eux : les « anciens », Anaïs Astruc (Lozère) et Christophe Ducloux (Aube), et les nouvelles recrues Delphine Boucher (Alpes-de-Haute-Provence) et Stéphan Tenitry (Lot-et-Garonne).
Anaïs et Christophe, vous qui pouvez comparer avec la saison passée, comment vivez-vous cette année « olympique » dans l’Aube et en Lozère ?
Christophe : Certes, c’est une année particulière, mais n’oublions pas les fondamentaux. Le surplus de travail entraîné par l’effervescence olympique ne doit pas porter préjudice à nos activités pérennes. Il y a davantage d’associations et de licenciés ? Tant mieux ! Mais s’il faut opérer un choix entre des chiffres flatteurs sans prise avec les réalités de terrain et la vitalité d’un réseau plus restreint, celui-ci est tout de suite fait.
Anaïs : En Lozère comme ailleurs, beaucoup de projets se sont montés autour des Jeux, comme celui d’Olympiades organisées en lien avec la formation au brevet professionnel activités physiques pour tous. Le chargé de mission mis à disposition du comité par l’Éducation nationale – et dont le nombre de jours a d’ailleurs été réduit – est également entièrement mobilisé par ces projets olympiques. Mais, sans cette actualité qui motive particulièrement les collectivités locales, d’autres projets tout aussi intéressants auraient pu voir le jour.
Delphine et Stéphan, qui venez d’arriver dans les Alpes-de-Haute-Provence et le Lot-et-Garonne, ressentez-vous une pression particulière ?
Delphine : Les sollicitations sont nombreuses – conseil départemental, inspection académique, etc. – et le contexte a probablement accéléré ma mise en relation avec ces partenaires. Mais ma priorité est d’apprendre à connaître le réseau et les enjeux du sport scolaire dans les Alpes-de-Haute-Provence, en m’inscrivant dans la continuité de l’action de l’Usep. Et à tout prendre, pour une prise de poste j’aurais préféré une année « normale », car au lieu d’être simplement sous l’eau je nage parfois en eau profonde…
Stéphan : Petite précision : je ne débarque pas à l’Usep puisque j’étais auparavant en poste en Martinique. Ensuite, nous répondons évidemment présents s’il faut monter une action avec une association. Ce « label » olympique a également été mis en évidence cet automne lors de la Coupe du monde de rugby – sport olympique dans sa formule à 7 –, tout comme il le sera lors de la Semaine olympique et paralympique en avril. Ceci pour dire que l’éclairage olympique s’appuie d’abord sur l’existant. L’olympisme est un condiment supplémentaire qui ajoute du goût à une sauce qui existe déjà.
Christophe : Sans faire le lèche-bottes, les outils mis à notre disposition par le national, comme le carnet de l’enfant, allègent aussi notre charge de travail…
Stéphan : Les enfants se sont aussi complètement appropriés les phryges, qui ont beaucoup de succès. Les défis comme ceux des « 2024 passes » et maintenant des « 2024 mètres » sont aussi des plus…
Anaïs : J’observe que l’Usep s’empare toujours de l’actualité en créant des documents supports, du guide de la Coupe du monde de rugby à la ressource break, sur laquelle il est plus facile de communiquer avec la présence de la discipline au programme de Paris 20241.
En quoi les contenus du stage et les échanges entre collègues sont-ils un appui ?
Delphine : Au-delà des contenus de formation, je vis en effet le stage comme un partage d’expérience, même si l’Usep peut se vivre très différemment d’un département à l’autre. C’est aussi un temps libéré pour réfléchir, travailler sur des rencontres qu’on ne met pas encore en place dans notre comité.
Stéphan : À notre prise de poste, on est happé par la multiplicité de nos tâches. Là, on comprend que délégué Usep est un métier dont il convient de maîtriser tous les aspects pour être efficace et s’y épanouir. Moi qui pourtant affiche dix ans d’Usep, j’ai le sentiment d’être monté en compétences.
Anaïs : La formation est intense et, avec un an de recul, il est plus facile de s’approprier les outils. C’est également important de retrouver notre « promo », d’échanger sur nos projets, de voir comment développer ce que font les autres… Nous avons aussi un groupe WhatsApp qui, toute l’année, permet de s’entraider les uns les autres. Kevin, de l’Ille-et-Vilaine, nous a par exemple passé plein de documents pour adapter ses « p’tits bals » de maternelle et ses « bals bretons » pour enfants de cycle 1.
Christophe : La 2e année est celle où on met en place les outils découverts l’année précédente, en se disant que ce sera encore mieux l’an prochain !
(1) Pour les 8 stagiaires de la promotion « n+1 », l’un des exercices pratiques a consisté en la construction et l’animation d’une rencontre sportive associative breakdance. La sortie à bicyclette, support du module sur le Savoir Rouler à Vélo, a en revanche dû être annulée en raison des conditions météo, et travaillée sous une autre forme avec les formateurs. Précisons aussi que 2 des 8 recrues de la promo « n » (qui compte 2 enseignants et 6 personnes en contrat de droit privé) étaient absents pour cause de maladie.