Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes : les noms de ces trois départements orientés plein sud sont une invitation à la glisse hivernale. Le ski scolaire y devient toutefois plus aléatoire et la période de pratique se raccourcit.

Les Hautes-Alpes craignent de ne plus l’être plus assez

Située à 15 petites minutes de Gap, la station nordique du col Bayard a arrêté cette année la neige de culture. « Écologiquement, on peut s’en féliciter, mais à l’Usep ça nous inquiète car le site se prête idéalement à nos rencontres, par sa proximité et parce qu’on y trouve le matériel nécessaire pour équiper jusqu’à 200 enfants », explique Lineke Gras.

C’est malheureusement la tendance : en Hautes-Alpes, les rencontres fondent comme neige au soleil. Autrefois il y en avait jusqu’à six dans l’année, dont La Coraline à Crevoux, où la fondeuse Coraline Hugue, membre de l’équipe de France aux JO 2014 et 2018, s’impliquait avec son père et le club local. « C’était sympa, avec la championne qui participait à la course avec les enfants. Mais c’est fini, trop ric-rac côté neige début mars… »

Le problème de ces rencontres ski si gourmandes en énergie et logistique, « c’est qu’on sait seulement quelques jours avant si on peut les maintenir ». Du coup, aucune n’est programmé cette année. La déléguée se contentera d’organiser de plus modestes rencontres de secteur à la demande des classes souhaitant finaliser un cycle d’apprentissage. Car les associations, elles, ne désarment pas : « Les trois quarts des écoles proposent du ski, alpin pour certaines, mais le plus souvent de fond. Cela reste dans notre ADN : l’hiver, on profite de la neige ! »

Une interrogation supplémentaire s’est toutefois faite jour : cette année, l’accès gratuit aux domaines a cessé d’être un principe. Certains élus s’engageront-ils à préserver garder la gratuité ? Sinon, cela pourrait remettre en question les sorties des écoles…

Il n’y a en revanche aucune raison que la rencontre commune avec l’Usep des Alpes-de-Haute-Provence, programmée le 22 février au col Bayard et soutenue par la région Paca, ne se déroule pas. Deux options sont en effet envisagées : avec ou sans neige. « C’est un si beau site, un plateau bosselé entre 1 000 et 1 300 mètres d’altitude. Enneigé et sous le soleil, c’est magique, et mon régal est d’y aller skier un tour entre midi et deux. » Avant qu’il ne soit trop tard.

 

Alpes-de-Haute-Provence : ça glisse à La Seyne

La station de ski alpin de Chabanon (1 612 m), épicentre des sports de neige Usep dans les Alpes-de-Haute-Provence « accueillera le 15 mars une journée famille à dimension départementale », précise la déléguée Usep, Delphine Boucher. Elle est aussi le lieu de rendez-vous privilégié des associations du secteur de La Seyne-les-Alpes, qu’anime la charismatique Mireille Savornin depuis 1988…  « Mes enfants entraient au CP et je ne comprenais pas pourquoi il ne se passait rien côté sports de neige. Le maire bloquait tout. Alors la directrice de l’école m’a suggéré d’entrer dans l’association pour faire bouger les choses. »

Trente-cinq ans plus tard, 11 écoles et 400 enfants goûtent à la neige chaque hiver et une dizaine de rencontres ponctuent les cycles d’apprentissage : raquettes, jeux de luge et orientation à la station de Montclar pour les maternelles ; ski alpin à Chabanon pour les élémentaires.

Les enseignants se débrouillent eux-mêmes pour encadrer l’activité, et ailleurs Mireille donne un coup de main, comme à l’école maternelle de Seyne : « Le mardi, je sors les raquettes du coffre et on file dans les champs de neige alentour. Et s’il n’y a pas et qu’il fait beau, c’est rando ! »

 

Dans les Alpes-Maritimes, les pistes mènent à Valberg

En saison, 7 associations Usep proposent le mercredi des sorties ski alpin à la station de Valberg grâce au prêt le matériel et au financement des cours de l’ESF par le Conseil départemental. Reste aux associations à financer le transport et les forfaits, avec tarif préférentiel.

« Le comité organise en mars une rencontre pour 300 à 400 enfants, explique la déléguée adjointe, Virginie Hamille. Ouverte aux écoles non Usep, elle propose des ateliers skicross et biathlon, une rencontre avec les pisteurs et une animation « chien d’avalanche ». Pour l’occasion, des adultes se cachent dans des mottes de neige. Ou, des enfants, car on ne manque pas de volontaires ! »

L’an passé, le Conseil départemental avait souhaité éclater ce rendez-vous sur plusieurs stations en ajoutant celles d’Auron, Isola et La Colmiane. « Mais l’enneigement a posé problème. » Retour donc à Valberg, en avançant la rencontre au début du mois pour plus de sécurité.