Le Lioran dans le Cantal, Super-Besse en Puy-de-Dôme, sont les deux grandes stations d’accueil du ski Usep dans le Massif central. D’un côté avec une animation départementale forte, de l’autre à l’initiative d’associations pour lesquelles il s’agit d’une pratique de proximité.

Située à 30 minutes d’Aurillac, préfecture du Cantal, la station du Lioran offre un domaine skiable étagé entre 1 200 et 1 850 mètres. Comment ne pas en profiter pour initier les enfants aux joies de la glisse ? Surtout quand un centre de la Ligue de l’enseignement constitue le camp de base idéal ! 

« En saison, les écoles des environs sortent à la semaine, ce qui représente entre 500 et 600 élèves, ski de fond et ski alpin réunis. Les associations gèrent directement l’activité, à laquelle notre comité contribue à travers la mise à disposition d’un animateur pour encadrer la première séance de pratique, et l’agrément des parents encadrant cette activité considérée à risques. Nous formons aussi chaque année une cinquantaine d’étudiants de l’Inspé avec le concours de l’Éducation nationale », indique le délégué Usep, Philippe Couderc.

Et l’enneigement ? « Jusqu’à présent, il ne pose pas problème. La neige tombe, la station la stocke, la travaille et en produit aussi avec ses canons. Les annulations sont plutôt dues à la pluie. Et si cette année nous avons un peu avancé notre rencontre départementale du mois de mars, c’est en raison de la décision de la station de fermer une semaine plus tôt au regard du coût de l’énergie, à une période où les skieurs se font plus rares. »

Ce rendez-vous départemental est l’héritier du Challenge Seccaud, disputé entre les années 1950 et 1990 puis relancé il y a dix ans sous la forme de Rencontres hivernales impliquant à la fois la station et son ski-club, le Conseil départemental, la Ligue de l’enseignement, l’Usep et l’Éducation nationale. Il est identifié à son trophée, « La Louve », et conserve de ses origines une dimension compétitive avec, au choix, un slalom en deux manches ou une course de ski nordique, plus une activité de découverte, randonnée pédestre ou en raquette. « Avoir suivi un module d’apprentissage est indispensable pour les 400 à 500 enfants qui y participent en temps scolaire », précise Philippe Couderc. Une rencontre commune avec l’Usep Puy-de-Dôme était également organisée autrefois au Sancy. « Mais elle s’est arrêtée avec son financement par la région Auvergne, fusionnée depuis avec Rhône-Alpes. »

Le Puy-de-Dôme s’en remet aux associations

Si le comité du Puy-de-Dôme n’organise plus l’activité, le ski vit toujours parmi les associations les plus proches des pistes. « La rencontre ski est la première que l’on cale, et celle qui nous prend le plus d’énergie ! », souligne le responsable de l’association de coordination « Sancy-Les Hermines », qui réunit 250 enfants des écoles de Besse, Murol, Chambon-sur-Lac, Saint-Nectaire, Valbeleix et Compains. La saison Usep y débute ainsi en janvier.

« À Super-Besse, il y a toujours de la neige, au moins pour l’alpin. Mais on essaie aussi de proposer du ski de fond, qui est aussi l’activité support de notre rencontre de secteur, avec des ateliers et des petites courses, explique Sébastien Baumont, en charge à Valbeleix d’une classe de 12 élèves, du CE1 au CM2. Nous la plaçons généralement début février, avant les vacances. Mais il arrive que faute de neige nous la reportions à mars. Et parfois nous ne pouvons pas la faire du tout. »

Si à Valbeleix le ski est de préférence alpin, c’est parce que les sorties s’effectuent en commun avec les « maternelles » du village voisin de Compains, pour lesquels sa pratique est plus aisée que celle du ski de fond. « Nous proposons au moins trois séances de l’un et une de l’autre : pour les enfants qui fréquentent l’école jusqu’au CM2, et qui donc en font tous les ans, c’est suffisant pour retrouver la technique nordique. » Et l’objectif d’année est d’ajouter une rencontre ski alpin « maternelle » à celle de ski de fond pour les enfants d’élémentaire.

L’encadrement des séances repose sur le bénévolat d’enseignants retraités et de parents agréés pour les deux disciplines, plus un moniteur ESF pour les plus petits. « Côté transport, chacun commande son bus, financé par la mairie depuis que la région ne le rembourse plus. Nos sorties s’effectuent le mercredi matin, qui pour nous est encore en temps scolaire ! », précise Sébastien Baumont.

Pour des raisons de coût, l’association se limite à 4 séances, plus la rencontre finale : « Le but est que ce soit entièrement gratuit pour les enfants, au besoin avec une participation de l’association de parents d’élèves. Pour les forfaits, jusqu’alors la communauté de communes nous les offrait ; là, c’est en discussion. » D’autres écoles programment cependant des cycles ski de fond plus longs. Quant aux classes de Besse, ces chanceuses effectuent 7 ou 8 sorties du ski alpin, avec l’avantage de navettes gratuites pour monter en station depuis le village, le plus gros du secteur.

Une fois la rencontre ski passée, il sera alors temps pour l’association Sancy-Les Hermines de programmer les suivantes : « randonnée, course orientation, multisport, et aussi Savoir Rouler à Vélo, voire peut-être rugby. » En profitant de la condition physique acquise sur les pistes.