Deuxième volet de notre série sur les sports de neige avec deux comités pyrénéens proposant du ski alpin. Dans les Hautes-Pyrénées, un nouveau partenariat vient de relancer sa pratique, en complément du ski de fond. Dans les Pyrénées-Orientales, l’opération montée avec les stations du département permet d’initier chaque année un millier d’enfants, mais pourrait être menacée par le dérèglement climatique.

« Avec 2000 licenciés enfants, nous sommes un petit comité, sur un territoire où les activités de montagne sont identitaires mais coûteuses, et aidées à ce titre par le Conseil départemental », résume la déléguée des Hautes-Pyrénées, Émilie Ara. Grâce à la mise à disposition de matériel et une aide au transport, l’Usep encadre 3 classes d’élémentaire sur les 4 premiers mercredis de l’année, afin de leur faire découvrir le ski de fond et la marche en raquettes. « Il s’agit de classes urbaines qui n’ont pas l’occasion de pratiquer ces activités. Aussi, même si c’est hors temps scolaire la motivation est forte, et les enseignants n’ont pas à se préoccuper de la logistique. » Seul souci, la petite station de Payolle, proche de Tarbes, a cessé ses activités faute de neige, et il faut désormais pousser jusqu’au col de Couraduque, à une heure de route…

Le comité propose une formule pour le ski alpin, mais ces dernières années aucune classe ne s’était inscrite : trop coûteux. Cela va toutefois changer dès cet hiver, grâce à la convention tout juste signée avec le comité de ski alpin et les services de l’Éducation nationale. « Afin de faire bénéficier les classes les plus éloignées des stations de 3 à 4 séances, des moniteurs fédéraux agréés interviendront à titre grâcieux auprès de 800 élèves, se réjouit Émilie Ara. Nous sommes également en négociation avec les stations et des loueurs afin de bénéficier aussi de la gratuité pour les forfaits et le matériel. »

Pyrénées-Orientales : toujours « 1000 enfants à la neige »

De son côté, l’Usep des Pyrénées-Orientales organise chaque année l’opération 1000 enfants à la neige. « Financée par les stations, elle fait bénéficier chaque année une cinquantaine de classes de 6 séances de ski alpin, regroupées sur 3 journées et encadrées par des moniteurs de l’ESF », détaille Jérôme Tabouriech à Perpignan.

L’an passé, grâce aux canons à neige, seule une de ces journées ski a dû être remplacée par une journée randonnée. Le comité a toutefois été contraint de transformer la Fête de la neige qui clôture rituellement l’opération en mars en une Fête de la montagne en juin. « Au moins les enfants ont-ils pu découvrir celle-ci dans son habit estival », relativise le délégué.

Jérôme Tabouriech ne s’en inquiète pas moins du manque de précipitations, particulièrement aigu dans ce département encore largement épargné les fortes pluies de l’automne. Mais la menace de restrictions d’usage de l’eau plane surtout sur la plaine du Roussillon, et moins sur les retenues d’altitude dans lesquelles puisent les stations pour produire de la neige artificielle. « Certaines communes expliquent ne plus pouvoir mettre à notre disposition leurs terrains en herbe, trop endommagés par la sécheresse : ils les réservent à la pratique de club ! »

Comme quoi le dérèglement climatique ne bouscule pas que les sports de neige…