Plus de 40 classes de Guadeloupe étaient inscrites cette année à la course virtuelle Usep de la Route du Rhum, qui arrive tous les 4 ans à Pointe-à-Pitre. Parmi elles figurait celle de Laurence Jules-Gaston, enseignante et directrice de l’école Marie-Émilie-Coco de Morne-à-l’Eau, et responsable du secteur Usep Grande Terre nord. Question : quel regard porte-t-on sur les courses transatlantiques depuis la Guadeloupe et les Antilles ?
Laurence Jules-Gaston, quel écho les courses au large rencontrent-elles en Guadeloupe ?
Bien que la Guadeloupe soit une île, la pratique de la voile y est relativement peu développée, même si les courses de voile traditionnelle, sur de petits canots, ont une certaine popularité1. La voile traditionnelle est également pratiquée en collège et lycée, en particulier dans les communes côtières : c’était même mon option sport au baccalauréat ! Mais, en dehors de la Route du Rhum, nous ne figurons pas sur les cartes de la course au large. Néanmoins, 7 Guadeloupéens (sur un total de 138 concurrents), y ont participé cette année. La plupart sont des habitués, à l’exception de Sacha Daunar et Keni Piperol, deux jeunes skippers engagés en Class40, pour qui c’était une première.
Combien de classes ont-elles participé à la course virtuelle Usep ? Avec quels prolongements ?
42 se sont inscrites après une présentation de l’application Virtual Regatta et de la course réservée aux classes Usep, même si quelques unes n’ont pu larguer les amarres en raison de problèmes de connexion. Ensuite, grâce aux relations établies avec la Ligue de voile de Guadeloupe lors du séminaire organisé fin septembre à Vaires-sur-Marne, où je représentais l’Usep 971, plusieurs d’entre elles bénéficieront de séances de voile pour « passer au réel ». Et, au-delà du support pédagogique que représente la course pour les classes participantes – notamment pour les outils numériques –, en ce moment on voit des bateaux partout dans les écoles, et aussi des encouragements pour les marins guadeloupéens ! Beaucoup de classes se rendent également sur le port de Pointe-à-Pitre ou s’apprêtent à recevoir des skippers. Keni Piperol, va ainsi rendre visite aux enfants de l’école Achile-Labuthie de Morne-à-l’Eau, où lui-même, âgé de 26 ans, était scolarisé il n’y a pas si longtemps. Nous-mêmes l’attendons en janvier, dans le cadre d’un café pédagogique où il sera question de l’importance de l’activité physique et sportive des enfants, en partant de l’exemple de la voile.
Plus largement, comment l’Usep accompagne-t-elle l’activité ?
L’Usep Guadeloupe s’est dotée cette année d’une commission voile, et les liens établis avec la Ligue vont nous permettre de développer et structurer la pratique dans les écoles.
Au fait, où en est le bateau de votre classe ?
Il arrive, avec à peine un jour de retard sur le vainqueur de la course Usep !
(1) En particulier sur l’archipel des Saintes, situé au sud de Basse-Terre, où il y a une cinquantaine d’années beaucoup d’habitants possédaient encore un canot de pêche à voile. C’est autour de cette pratique qu’est né en 2000 le Comité guadeloupéen de voile traditionnelle, qui a initié le Tour des Saintes, puis en 2001 le Tour de la Guadeloupe, dont la dernière édition s’est déroulée du 13 au 17 juillet 2022. Cette catégorie de bateaux et les courses ont été officialisées en 2005 par l’affiliation à la FFVoile.