Affiliée à l’Usep dans la foulée de sa labélisation Génération 2024, l’école Jules-Ferry de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) et sa directrice Stéphanie Chéroret ont concocté un programme particulièrement dense pour la Semaine olympique et paralympique 2022. Il s’y est même ajouté, jeudi 27 janvier, la visite de la ministre des Sports Roxana Maracineanu et de sa collègue Sophie Cluzel, chargée des personnes handicapées. Accompagnées de deux multimédaillées paralympiques, d’une directrice de Paris 2024 et de diverses personnalités, elles n’ont pas regretté le déplacement.
À l’école élémentaire Jules-Ferry de Villeneuve-Saint-Georges, la Semaine olympique et paralympique mérite son appellation. Elle débute dans la cour le lundi à 8 h 30 avec une Marseillaise et la prise de parole des délégués de CM2, devant tous les élèves réunis sous les drapeaux tricolore, européen, olympique et Génération 2024. Puis « Les Fantastiques de Ferry » – le nom de l’association Usep, pas usurpé lui non plus – enchaînent les activités jusqu’au vendredi après-midi et une nouvelle Marseillaise pour accompagner la remise des diplômes.
« Ce sont des moments forts et fédérateurs », insiste Stéphanie Chéroret, la directrice. Entre ces deux « Allons enfants » repris en chœur, chaque classe aura eu une activité « olympique » quotidienne, sportive ou scolaire : un défi « sport et maths » où l’on fait de la géométrie avec les anneaux olympiques et les surfaces qui composent un podium, un cross commun aux écoles Usep, un parcours citoyen en centre-ville, de l’orientation, du cécifoot, un biathlon associant course et tir à l’arc, et aussi la visite de l’exposition olympique accueillie dans l’école.
Dommage cette année pour le water-polo et le parcours aquatique, annulés pour cause de piscine fermée. Et aussi pour l’initiation aux premiers secours, reportée à plus tard pour cause de vous savez quoi. « La Semaine olympique et paralympique est le moment marquant de l’année, et j’y accole volontiers le mot « citoyenne« », résume Stéphanie Chéroret.
Formation, prêt de matériel et rencontres départementales
Nommée il y a 5 ans dans cette école située en Rep+, elle y a aussitôt monté un dossier de labélisation Génération 2024 et créé l’association Usep. « Cela nous permet bénéficier de formations pour les enseignants [dernièrement escrime et tir à l’arc] et de prêt de matériel. Nous participons aussi aux rencontres départementales, défis nature ou Scolarugby par exemple », explique l’ancienne enseignante de maternelle, dont l’appétence pour le sport n’a d’égale que l’engagement associatif. Diplômée en Staps, l’ancienne gymnaste est membre de l’Étoile sportive de Villecresnes, une association Ufolep de gymnastique où l’une de ses filles est licenciée. L’autre excelle en natation synchronisée dans un club de natation où elle-même a aussi des responsabilités dirigeantes. Ce fut d’ailleurs l’occasion d’un aparté avec Roxana Maracineanu, dont nul n’ignore le passé de nageuse.
Justement, et cette visite ministérielle ? Très classique, avec des enfants qui courent, sautent et lancent en essayant d’éviter les photographes et une Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, très intéressée par la sensibilisation au handicap. L’école accueille d’ailleurs des élèves scolarisés en Ulis et qui sont aussi à mi-temps en intégration dans les autres classes. « La présence d’un élève malvoyant pendant plusieurs années a rendu les enfants très sensibles à ce handicap » précise la directrice. D’où le cécifoot et le parcours en aveugle, encore au programme de la SOP cette année. De son côté, Marie Barsacq, directrice Impact et Héritage de Paris 2024, converse avec les uns et les autres, toujours souriante derrière son masque. La ministre des Sports est presque un peu en retrait, mais attentive et toujours accessible.
Bonne volonté et manque d’infrastructures
Roxana Maracineanu profite de la visite pour plaider pour les 30 minutes d’activité physique quotidienne auprès de la directrice de l’école. Mais elle prêche une convaincue placée face à une équation insoluble. La cour de l’école n’est pas très grande pour un effectif de plus de 300 élèves, et les récréations décalées imposées par le protocole sanitaire en limitent drastiquement l’utilisation. Les 3 heures d’éducation physique et sportive hebdomadaires en pâtissent également, surtout quand on sait que l’école dispose seulement d’un créneau d’une demi-journée dans le gymnase voisin. La directrice a beau fédérer l’équipe enseignante derrière sa politique pro-sportive, ce n’est pas la volonté qui manque, mais l’espace.
Pour les VIP1, les débats se prolongent dans la classe de CM2 d’Amélie Furstoss, qui ont préparé une batterie de questions pour Ludivine Munos, ex-nageuse handisport et médaillée paralympique, née avec une seule jambe et un seul bras. Ses réponses sont complétées par Marie-Amélie Le Fur, ex-championne d’athlétisme désormais présidente du Comité paralympique et sportif français. Pourquoi ont-elles souhaité faire du sport malgré leur handicap, et comment sont-elles arrivées au plus haut niveau ? Ont-elles parfois ressenti le stress de la compétition ? Et aussi souffert de moqueries dans leur jeunesse ? Et quelles difficultés rencontrent-elles parfois dans la vie quotidienne ? Des débats de très haut niveau.
La délégation officielle redescend ensuite dans la cour et s’y attarde un long moment en dépit du temps frisquet. Voir tous ces enfants continuer d’enchaîner les courses et les sauts a quelque chose de réjouissant. Puis tout ce beau monde finit par s’en aller, comme à regret mais conscient que, d’ici la fin de la semaine, les Fantastiques de Jules-Ferry ont un emploi du temps chargé.
(1) Outre les personnalités précédemment citées, étaient notamment présents l’Inspectrice d’académie du Val-de-Marne, la préfète, le député de la circonscription Laurent Saint-Martin et le maire de Villeneuve Saint-Georges Philippe Gaudin, qui a expliqué avoir débuté sa carrière d’enseignant dans cette même école. « Un vrai cours d’éducation civique en accéléré », s’en est amusé le recteur de l’académie de Créteil, présent lui aussi.
L’Usep Val-de-Marne chaque jour plus proche de Pékin
Parallèlement à des initiatives comme celle des Fantastiques de Ferry, durant toute la Semaine olympique et paralympique l’Usep du Val-de-Marne aura fédéré ses associations autour de l’objectif partagé Tous à Pékin, avec un comptage en temps réel de la distance cumulée par les enfants grâce à son matériel informatique de haute technologie. Chaque jour, les éducateurs départementaux ont ainsi investi une école pour y mettre en mouvement 8 classes à raison de créneaux de 1 h 30, sans brassage.