De nombreuses écoles récemment labellisées Génération 2024 participent à leur première Semaine olympique et paralympique. Et comme la création d’une association figure dans le cahier des charges, certaines d’entre elles découvrent par la même occasion le sport scolaire Usep. 

Tout nouveau, tout beau : l’école primaire de Montreuil-le-Gast, à 15 km au nord de Rennes (Ille-et-Vilaine), vient d’obtenir sa labellisation Génération 2024, juste après avoir déposé les statuts de son association Usep. « Le label a joué un rôle déclencheur. Il y a quelques années, avec une collègue, nous avions participé à une formation Usep, mais sans réussir à entraîner d’autres enseignants dans ce projet, explique Catherine Jossé, en charge des CE2. Cette fois, cela a été très vite, dans la foulée d’une journée de formation au dispositif à laquelle deux d’entre nous ont pris part. »

L’école a ainsi participé en décembre à la semaine de la laïcité et propose cette semaine des animations autour du paralympisme, avec pour point d’orgue l’accueil d’une nageuse handisport ayant participé aux Jeux d’Atlanta 1996. « Nous filmerons nos échanges avec elle afin que toutes les classes puissent visionner son témoignage », explique l’enseignante. Catherine Jossé souhaite également susciter une dynamique associant d’autres écoles, avec l’appui des collectivités locales. Tout reste à construire, mais le maire et l’adjoint aux affaires scolaires ont assisté à la présentation du projet en conseil d’école.

Évidemment, le contexte sanitaire réfrène un peu les ardeurs : « Pour l’instant, à part les e-rencontres, c’est limité, et nous sommes novices, reconnait Gaël Hervouin, l’enseignant des CP. Mais nous sommes fiers d’avoir des parents dans le bureau de l’association, dont l’un exerce la fonction de secrétaire. Et, d’ici 2024, nous souhaiterions que tous les enfants soient licenciés. »

« On se sent soutenus, épaulés »

Dans la commune voisine de Saint-Germain-sur-Ille, l’école est labellisée depuis décembre 2019. Mais pour elle aussi cette semaine olympique et paralympique est la première, avec chaque jour des temps dédiés incluant des témoignages d’athlètes paralympiques sous forme de vidéos. « Cette approche de l’inclusion nous touche particulièrement, nous qui accueillons à l’école des enfants en situation de handicap », souligne Garlonn Jaffrenou, la directrice. Parallèlement, ses CM1-CM2 et les CE2-CM1 de sa collègue s’échangent déjà des défis sportifs avec les enfants d’autres classes Usep d’une école de Chavagne, au sud de l’agglomération rennaise. Et, si le temps le permet, vendredi tous les enfants participeront à une flashmob dans la cour de l’école.

« Nous étions inscrits à beaucoup de choses qui n’ont pu se dérouler, mais nous espérons que les P’tits bals bretons ou le P’tit Tour à pied puissent voir le jour au printemps, confie Garlonn Jaffrenou. En dépit de ce contre-temps, nous mesurons tout l’intérêt de rencontres qui s’adressent aussi aux enfants de maternelle, pour lesquels il est plus difficile de trouver des projets collectifs. Nous sommes aussi rassurés par la mise à disposition de ressources et nous apprécions la découverte de disciplines nouvelles pour nous, des sports qui changent un peu. Et puis on se sent soutenus, épaulés par le délégué départemental, qui est venu présenter l’Usep à l’ensemble des enseignants », insiste la directrice.

L’esprit Génération 2024 se traduit enfin dans le partenariat noué avec le Foyer d’éducation populaire de la commune, affilié à l’Ufolep et à la Ligue de l’enseignement, et au sein duquel beaucoup d’enfants de l’école ont des activités sportives. Du matériel acheté en commun avec l’école servira ainsi à la fois sur le temps scolaire et périscolaire.

 

Un effet d’entraînement au sein des associations déjà affiliées

Pour les associations déjà affiliées à l’Usep, la labellisation Génération 2024 peut aussi avoir un effet d’entraînement. C’est le cas à l’école primaire Tabarly de Saint-Lys, en Haute-Garonne. « Nous avons réveillé il y a six ans une association en sommeil, explique Virginie Bouïssou, enseignante de CE2. Notre objectif était double : d’une part, fédérer l’équipe enseignante autour d’un projet commun, et d’autre part permettre aux élèves de mieux se connaître et de vivre une citoyenneté active à travers le sport scolaire. Nous avons commencé avec une classe, et aujourd’hui 10 sur 16 adhèrent à l’Usep. En cela, la labellisation obtenue en 2019 a eu réel un impact auprès des enseignants. » Dans cet esprit, toutes les classes sont associées à la Semaine olympique et paralympique et notamment à l’action Tous vers Tokyo, déclinée à travers une sensibilisation handisport pour le moins originale : des parcours à effectuer soit les yeux bandés, soit avec une jambe bloquée par une attelle, soit sur une planche à roulettes transformée en fauteuil roulant. Une boxeuse est également venue présenter sa discipline (photo), bien que celle-ci ne figure pas encore au programme olympique chez les femmes…

Concernant la labellisation Génération 2024, en tant que chargée de mission Usep à mi-temps Virginie Bouïssou a toutefois un regret : « Sur 22 écoles labellisées en Haute-Garonne, seules 6, dont la mienne, ont à ce jour créé une association Usep. » Les retardataires attendent peut-être que, libéré des contraintes sanitaires du moment, le sport scolaire retrouve toute sa plénitude.