Les uns ont vu leur première année d’exercice de leurs fonctions bouleversée par le confinement du printemps. En poste depuis septembre, les autres ont toujours connu les contraintes du protocole sanitaire. Des délégués des promotions 2019 et 2020 expliquent comment ils s’adaptent pour continuer à faire vivre le sport scolaire Usep et entretenir le lien avec les associations d’école.
« Nous n’avons finalement connu que très peu « le monde d’avant » et ses grandes rencontres Usep, d’où une certaine frustration, surtout que la situation dure », confie Julien Durcudoy, délégué des Pyrénées-Atlantiques depuis la rentrée 2019. « Depuis ma prise de fonction, nous vivons une situation inédite qui nous prive de notre cœur d’activité que constituent les rencontres sportives inter-écoles. S’adapter aux restrictions imposées est devenu notre nouvelle devise, et nous passons notre temps à repousser ou annuler nos projets », lui fait écho Guillaume Boursier, son camarade de promotion de la Vienne.
« Je traite davantage de dossiers de fond, témoigne Vincent Ducalair, en poste depuis septembre dans l’Hérault : Savoir Rouler à Vélo, groupes pédagogiques académiques, rendez-vous pour la labellisation Génération 2024, demande de subventions… J’en profite également pour compléter ma formation en comptabilité et en gestion administrative. » Au moins a-t-il connu une prise de fonction moins « compliquée et mouvementée » que Laure Petrovic en Morbihan, entre « l’organisation de l’assemblée générale nationale, la contractation du Covid et une période de convalescence, l’inconstance et l’évolution rapide des protocoles sanitaires. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’adaptation doit être la qualité première d’une déléguée, encore plus qu’avant ! »
Court terme
S’adapter, les nouveaux délégués ne font donc que ça. « En s’appuyant sur les initiatives du réseau et en s’appropriant sans doute davantage qu’avant les ressources pédagogiques de l’Usep, nous avons mis en œuvre de nouvelles formes de pratiques », explique Julien Durcudoy, qui cite « les e-rencontres expérimentées l’an passé, les interventions auprès des classes pour renouer le contact avec les élèves et les enseignants, et désormais les rencontres sportives associatives « augmentées » où les classes correspondent en vue de préparer une rencontre sportive réelle. »
Le comité du Loir-et-Cher, où Valérie Boitel est déléguée adjointe, avait revu sa copie dès la rentrée en proposant exclusivement « des rencontres en extérieur, avec des randonnées contées pour les maternelles, des Duo’athlons à deux classes pour les plus grands, ainsi que des Class’Usep autour du Savoir rouler à vélo, des sports innovants ou du concept Roule et Glisse ».
En cette saison particulière, comme leurs collègues plus expérimentés, les nouveaux délégués s’appuient sur les séances d’apprentissage du Savoir Rouer à vélo pour intervenir dans les écoles. Ils utilisent aussi les grands rendez-vous – Journée du sport scolaire, Journée de la laïcité, Semaine olympique et paralympique – pour réunir et motiver les associations autour d’un objectif commun. Difficile cependant de se projeter… « Nous sommes obligés de jouer la prudence et de faire nos propositions d’activités de période à période, afin de coller aux dernières recommandations en termes de sécurité sanitaire ou de plan Vigipirate, précise Laure Petrovic. Nous communiquons beaucoup avec les asso pour les tenir au courant des adaptations et les rassurer, et les engagements se font à court terme, avec des activités sont plus ciblées. Nous sommes passés à des micro-organisations qui rassemblent les enfants d’une même école. »
Recours au numérique
« Les projets s’appuyant sur le numérique sont aussi une alternative intéressante pour les écoles, souligne Guillaume Boursier, qui cite « la course virtuelle du Vendée Globe qui s’achève ou les échecs en ligne ». Et pour Louis-Marie Montangerand, nouveau chargé de mission Usep Bretagne, « e-rencontre, visio-conférence, padlet, plateforme interactive et mur collaboratif » sont des mots du quotidien.
Le recours au numérique est d’autant plus naturel que la nouvelle génération est à l’aise, sinon experte en la matière, à l’image de Julien Durcudoy dans les Pyrénées-Atlantiques. « Mon prédécesseur préférait le stylo et le papier à l’ordinateur, et donnait une importance particulière au contact direct avec les enseignants et nos partenaires, ce qui a permis de tisser des liens forts sur lesquels nous nous appuyons toujours. Mais le comité des Pyrénées-Atlantiques avait déjà amorcé le virage numérique qui nous permet aujourd’hui de continuer à faire vivre l’Usep à distance. Nous utilisons pleinement notre site internet, les réseaux sociaux et les visioconférences pour faire vivre nos projets à distance et donner aussi à voir et valoriser ce que nous proposons. »