En raison du contexte sanitaire, l’édition 2021 du stage commun aux deux dernières promotions de délégués départementaux se déroule en distanciel. Une configuration qui a nécessité des ajustements mais ouvre de nouvelles perspectives.

Bernard Colmont, vous êtes élu national Usep en charge de la formation. Quand a-t-il été décidé de maintenir en distanciel, du 19 au 22 janvier, le stage des délégués1, auquel 25 jeunes professionnels sont inscrits ?

En décembre. En dépit de la difficulté d’organiser une session de formation dans le contexte actuel, nous tenions à conserver une dynamique de groupe et permettre aux deux promotions, 2019 et 2020, de partager les temps communs qui créent du lien et un esprit de compagnonnage.

Le contenu a-t-il été modifié ?

Nous restons dans cet équilibre entre les besoins des jeunes professionnels au regard de leur quotidien et les attentes de la direction nationale. Pour les 14 « n » inscrits, on retrouve les trois mêmes blocs : statuts, organisation (assemblée générale, fonctionnement d’un comité directeur…) et pédagogie. Pour les 11 « n+1 », nous privilégions toujours les retours d’expérience, sur le mode des « groupes d’entrainement à l’analyse de pratiques professionnelles ».

Des compléments portent sur le label Génération 2024, sur la promotion de la santé dans la rencontre sportive associative, auxquels s’ajoute un atelier optionnel sur le fonctionnement de l’Éducation nationale : en effet, aujourd’hui quatre délégués sur cinq sont salariés de droit privé et souhaitent mieux connaître les rouages de l’institution. Deux temps seront enfin consacrés à l’utilisation des logiciels d’affiliation et de gestion des rencontres.

Comment animer, formateurs et stagiaires chacun derrière leur écran…

En ce domaine, l’équipe des formateurs est dans l’autoformation, et bénéficie en son sein des compétences numériques de Patrick Lablanche, ancien délégué de la Loire. On ne fait pas autant de choses en distanciel qu’avec une unité de lieu et un emploi du temps qui s’étale de 8 h à 22 h et intègre des pratiques sportives qui sont, elles aussi, un support de formation. Il y aura une « visio » le matin et une ou deux l’après-midi, sur une durée de 1 h 30 à 2 h. Dans ce cadre contraint, nous ferons néanmoins vivre aux stagiaires une rencontre virtuelle autour des échecs. Un après-midi sera également consacré à un BarCamp où les délégués de la promo 2020 animeront en petit groupe des ateliers de 15 minutes afin de mutualiser une expérience de terrain. Nous souhaitons conserver l’approche participative propre à l’éducation populaire. Pas question de se muer en conférenciers !

Cela exige des outils…

Nous utilisons l’application Zoom, pour laquelle l’Usep a souscrit un abonnement et qui permet de se séparer en sous-groupes, puis de se retrouver en plénière. Nous utilisons aussi les animations de la plateforme Beekast : tableaux à remplir en direct, QCM, challenges… Tout l’art consiste à proposer la bonne animation au bon moment, sans en faire un temps purement ludique ou récréatif.

Avez-vous hésité à maintenir une formation « massée » sur quatre jours ?

La question aurait pu se poser si les stagiaires n’avaient pas déjà réservé ces quatre jours. Reste une interrogation : quel sera le taux de présence ? Dans le cadre plus impersonnel d’une formation en distanciel, le stagiaire doit pleinement jouer le jeu et ne pas se laisser aspirer par les tâches du quotidien.

Cette formation a-elle un côté laboratoire ?

En partie, oui. Dans le cadre de la formation continue de tous les délégués, nous avons déjà programmé une webconférence par mois jusqu’en juin : les thèmes seront communiqués prochainement. En mars, des sessions interrégionales, ouvertes à la fois aux élus et aux délégués, porteront également sur les financements de l’Agence nationale du sport et l’accompagnement des territoires.

Au-delà, le nouveau groupe de travail « formation fédérale » est chargé de faire évoluer nos formats en intégrant les potentialités du numérique. Il faut tirer le meilleur parti des avantages respectifs du présentiel et du distanciel. Conserver la dynamique de groupe de l’un et utiliser l’autre pour élargir la participation et répondre à des besoins ciblés. L’intégration du distanciel dans nos formations était donc prévue, mais les circonstances nous ont conduit à accélérer le rythme.

(1) Les nouveaux délégués de 2020 ont déjà bénéficié d’un accueil de deux jours en octobre en amont de l’assemblée générale de Lorient, avec les éléments d’information permettant de démarrer l’année. La promo 2019 en sera elle à son troisième temps de formation.