Comment devient-on formateur national Usep ? Bérangère Hermend (Pas-de-Calais), Isabelle Laravine (La Réunion) et Laëtitia Loiseau (Indre) reviennent sur la démarche qui les a conduites à devenir formatrices d’adultes.

« On m’a dit : tu verras, c’est trop bien »

Bérangère Hermend, 45 ans, directrice de l’école Jules-Ferry de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et déléguée de son association de secteur. Usépienne depuis 2001, élue départementale depuis 2016, en charge de la formation.

J’ai effectué ma formation initiale de formateur (Fif) en 2013 : la conseillère pédagogique EPS de ma circonscription, une certaine Carole Strugala, m’avait dit : « Tu verras c’est trop bien ! » Elle ne mentait pas. Puis, quatre ou cinq ans plus tard, j’ai demandé à intégrer la liste des formateurs nationaux : un cheminement logique !
Selon les années et le temps que je peux ou souhaite y consacrer, j’encadre des formations départementales et régionales pour différents publics : professeurs des écoles, parents d’élèves, employés territoriaux (Etaps), directeurs et directrices d’écoles, enfants… Parfois en partenariat avec l’Éducation Nationale ou un organisme, parfois non. Et j’ai encadré mon premier Fif en 2019 !

Ce que je retiens d’abord de ces formations, ce sont les relations humaines : entre formateurs et avec les stagiaires. J’ai l’impression que ça me « transforme » et me fait évoluer à chaque fois. Les compétences acquises me sont aussi utiles dans mon quotidien de directrice d’école : posture du formateur, écoute, animation, gestion de groupe, tout cela sert très souvent la fonction.

 

« Lancer les formations d’animateurs à La Réunion »

Isabelle Laravine, 47 ans, amicale Usep-Ufolep du 12e kilomètre, Le Tampon (La Réunion). Usépienne depuis 2007, élue départementale en charge de la formation.

Lors de ma formation initiale de formatrice en mars 2013, la rencontre d’usépiens de tous les territoires et la découverte de nouvelles façons de faire m’ont donné envie d’aller plus loin. J’ai construit et mis en place des formations à La Réunion, jusqu’à la constitution d’une commission en 2015, année où je suis devenue la première formatrice nationale de ma région.

L’expérience acquise ensuite en participant à l’organisation de deux Fif en métropole m’a permis d’en organiser une à La Réunion en octobre 2018, avec 6 participants venus de Mayotte et 4 de Nouvelle-Calédonie en plus de 14 réunionnais. Depuis, il y a eu du mouvement au sein de notre commission départementale : certains sont partis, d’autres sont arrivés. C’est là tout l’enjeu de la gestion des bénévoles : maintenir un équilibre sans épuiser l’engagement. Depuis 2019, nous avons réussi à mettre en place chaque année une formation d’animateurs et une autre de dirigeants d’association, ainsi qu’un stage dédoublé des jeunes élus enfants.

Mon souvenir le plus marquant de formation reste mon premier Fif à Olhain (Pas-de-Calais), en totale immersion dans un centre d’hébergement, routes coupées par la neige. Dépaysement et choc thermique garantis après avoir quitté quelques heures plus tôt les 30° de l’été réunionnais !

Les compétences de formatrice sont tout à fait transférables à l’Éducation nationale, pour l’enseignante que j’étais comme pour la psychologue que je suis à présent. Surtout quand notre inspecteur ou l’académie nous demandent de former des collègues ou de participer à l’organisation d’actions de formation !

 

« Ma vocation de formatrice est née à l’Usep »

Laëtitia Loiseau, 42 ans, enseignante en Ulis à l’école élémentaire Jean-Racine de Châteauroux et présidente du comité de l’Indre. Usépienne depuis 2003, vice-présidente du Crusep Centre-Val-de-Loire et membre du groupe de travail national « inclusion ».

Ce rassemblement annuel des formateurs Usep nationaux sera mon tout premier ! J’ai bien participé en juillet dernier au rassemblement des formateurs nationaux et responsables régionaux de la formation, mais j’y remplaçais l’élu régional en charge du dossier en pensant n’être qu’un relai d’information. Or ça m’a tellement intéressée que j’ai demandé à intégrer la liste des formateurs nationaux. D’ailleurs, à l’origine, je n’étais pas particulièrement motivée par la formation d’adultes. C’est l’Usep qui m’a permis de mieux me connaître !

Je vois le formateur ou la formatrice Usep comme la personne référente du développement de la vie associative et sportive de son territoire : une mission transversale qui s’articule avec les choix politiques. Il ou elle incarne les valeurs de l’Usep et s’interroge en équipe sur l’efficience des actions de formation.

Dans l’Indre, nous sommes justement en pleine refonte des formations. Nous souhaitons notamment en proposer une aux étudiants de l’Inspé, sur la base du volontariat. Notre équipe de formateurs s’étant étoffée, c’est désormais jouable.

J’ai un souvenir très fort de ma formation initiale de formatrice : la richesse des rencontres, les apports techniques, et surtout le sentiment de légitimité et la confiance en moi que cela m’a apporté. Les compétences acquises me sont aussi particulièrement utiles depuis que, nommée coordonnatrice de la Cité éducative de Châteauroux, je suis amenée à construire et animer des réunions avec différents partenaires. D’ailleurs c’est bien simple : si je n’avais pas eu cette expérience de formatrice Usep, jamais je n’aurais osé postuler à cette fonction ! Les techniques apprises m’aident aussi à rendre ces réunions conviviales et interactives.

Enfin, ce statut de formatrice a permis à la coach de l’équipe féminine de l’Ovalie déoloise que je suis d’accomplir un rêve jamais formulé, en participant au récent séminaire Usep-FFR à Marcoussis. De l’intérêt et du bonheur de vivre aussi des formations partenariales !

 

Faire le point sur les pratiques et les stratégies régionales

Le rassemblement annuel des formateurs a pour principal objectif de faire le point sur l’évolution des dossiers de la formation, de réfléchir à l’évolution des pratiques et de soutenir les stratégies régionales. Au menu de ces deux journées des 1er et 2 avril figurent ainsi :

  • l’état des formations (d’animateurs, d’élus, d’enfants) sur les territoires, au travers du prisme des priorités nationales ;
  • l’évolution de la formation initiale et continue des formateurs ;
  • la place des formateurs dans l’accompagnement des territoires, en complément du dispositif des élus nationaux référents et de la direction nationale ;
  • les formations partenariales et les modules coconstruits avec les fédérations sportives (rugby, tir l’arc, roller…) ;
  • les relations avec les partenaires pédagogiques et institutionnels (Ageem, Staps, Inspé).

L’encadrement de ce rassemblement, où sont attendus 19 formateurs Usep nationaux, est assuré par les élus en charge d’un dossier de formation (Sabine Bollé, Bernard Colmont, Benjamin Di Giuseppe, Frédérique Venturelli), assistés de Carole Strugala, adjointe à la direction nationale, sous la coordination de Geoffroy Noir, vice-président en charge du champ Pédagogie, Recherche et Formation B.C. et G.N.