Quelle motivation et quels objectifs pour votre association Usep cette année ? Maggy Delbart organisera de nouveau une rencontre sportive associative avec les CM1-CM2 de l’école Jacques-Prévert de Cabestany, près de Perpignan (Pyrénées-Orientales), où dans son sillage toutes les classes sont aujourd’hui affiliées.
Maggy Delbart, qu’est-ce qui vous motive pour faire de l’Usep cette année ?
Ce qui me motive, ce sont tous les projets éducatifs et associatifs que permet le sport scolaire. C’est aussi le fait que peu d’élèves ont une activité physique et sportive en dehors de l’école. Les rencontres de proximité et l’apprentissage du Savoir Rouler à Vélo effectué avec l’Usep sont l’occasion de se déplacer à pied et à vélo dans le village, ce que les élèves ne font pas forcément. Bien qu’ils habitent tout près, la plupart viennent à l’école en voiture. La sédentarité, la progression de l’obésité et du temps passé devant les écrans constituent donc pour moi une motivation pour respecter scrupuleusement les 3 heures hebdomadaires d’EPS au programme et utiliser le sport scolaire Usep comme support d’apprentissage. Ceci pour un impact positif sur les habitudes de vie des enfants.
Vous-mêmes êtes sportive ?
Gamine, j’ai fait du volley-ball, du badminton… Sans être une grande sportive, j’ai conservé depuis une activité physique. Le sport aide à se sentir bien, et c’est ce que je m’efforce de transmettre aux élèves.
Vous avez aussi convaincu vos collègues de vous rejoindre à l’Usep…
C’est vrai, cette année, les 11 classes de notre école élémentaire sont à l’Usep. Mais non, je n’ai pas « convaincu » mes collègues. Cela s’est fait progressivement. Au début nous étions 2 ou 3 classes, puis 5 ou 6… Les projets que nous avons pu mener avec les élèves leur ont tout simplement donné envie. Parce que ces projets permettent de faire vivre aux enfants des rencontres sportives épanouissantes, de fédérer la classe et de travailler la citoyenneté.
Comment s’organise la pratique Usep sur l’année ?
En général, chaque classe choisit 2 rencontres par an, l’une départementale, l’autre organisée par la circonscription « Roussillon », que je préside1. Cette année, pour ma classe ce sera biathlon en novembre et orientation au printemps. Nous participons aussi à des manifestations exceptionnelles, comme les « 1000 enfants à la neige » à la fin de la saison de ski. Mais comme c’est très demandé, ce n’est pas tous les ans ! Cette année, je renouvellerai également le stage Savoir Rouler à Vélo. Pendant 4 jours, une éducatrice Usep vient à l’école animer des ateliers pour 4 classes, soit un créneau quotidien de 1 h 30 pour chacune : vocabulaire et mécanique du vélo, parcours avec panneaux du code de la route, et pour finir une sortie dans les rues du village, encadrés par des parents ayant passé l’agrément vélo.
Depuis quatre ans, vos élèves organisent aussi une rencontre sportive associative…
Oui, parce que j’y vois une excellente façon de les impliquer dans la vie associative et de les rendre vraiment acteurs de leurs apprentissages.
Ce n’est pas un projet trop lourd à porter ?
Pas si votre pédagogique de classe s’y prête. Cela passe par des échanges et des débats entre élèves, puis des travaux en groupe pour préparer des ateliers, rédiger des règles d’activités… Ce sera donc sans doute moins simple pour enseignant habitué à travailler en frontal. La proximité des installations sportives, ici à Cabestany, facilite aussi les choses et, pour ne pas avoir à financer un déplacement en bus, nous invitons une classe de Jacques-Prévert ou d’une des deux autres écoles de la commune. Cela fonctionne mieux également lorsque ce sont des plus grands qui préparent pour des plus petits, qui sont alors très réceptifs. J’aime également travailler sur des activités innovantes, sur le mode de la découverte. Si mes élèves conçoivent et animent les ateliers, l’autre classe n’a pas à préparer l’activité. L’an passé, c’était du kinball, un jeu coopératif, et du bumball, où on vise les joueurs avec une balle qui s’accroche aux scratchs portés sur la poitrine et le haut des fesses : les enfants adorent !
La rencontre sportive associative fait aussi appel à toutes les disciplines. D’ailleurs dans ma classe il n’y a pas de séparation entre les activités pour le corps et pour l’esprit. On fait de l’EPS en math et en français, et vice-versa. Ma collègue de CP travaille les nombres avec ses élèves en leur faisant déplacer des objets, et pour la rencontre qu’ils organisent mes CM1-CM2 calculent la longueur des terrains et le budget pour le goûter, et font aussi du français en écrivant à la mairie pour solliciter la disponibilité des installations et inviter l’autre classe. C’est pourquoi, au-delà du plaisir de retrouver d’autres camardes qui est toujours le même, plus tout autre rendez-vous de l’année la rencontre sportive associative est un aboutissement.
(1) Maggy Delbart est également élue au comité directeur de l’Usep 66.