«Quelle motivation et quels objectifs pour votre association Usep cette année ?» Jérôme Bousquet, directeur d’une école labélisée Génération 2024 à Trélissac, près de Périgueux (Dordogne), se fixe un double objectif : faire organiser une randonnée par ses élèves et accompagner la dynamique olympique avec une rencontre mise en place avec la commune, labélisée Terre de Jeux.

Jérôme Bousquet, quelle était votre motivation pour créer il y a deux ans une association Usep dans votre école ?

C’était la motivation d’un ancien étudiant en Staps1 qui, à l’issue de son année de professeur des écoles stagiaire, a débuté sa carrière en 2007 comme délégué départemental Usep. La titulaire du poste l’avait brusquement quitté en début d’année et, alors professeur remplaçant, j’ai saisi cette opportunité. J’ai été délégué trois ans avant de me retrouver devant les élèves dans une école de Coulounieix-Chamiers, déjà près de Périgueux, où mes collègues et moi avons créé une association Usep. J’ai ensuite été remplaçant, avant d’être nommé en 2016 directeur de l’école primaire Marcel-Fournier de Trélissac, qui compte 5 classes, une par niveau, et où le sport scolaire fait partie du projet d’école. Parallèlement, j’ai intégré le comité départemental Usep, dont je suis toujours membre.

Néanmoins vous n’avez pas créé l’association Usep dès votre arrivée…

Trois classes participaient déjà à des rencontres en étant rattachées à une autre association de Trélissac. Mais une fois devenu plus disponible à la fin d’une décharge syndicale, j’ai proposé à mes collègues de créer la nôtre. En novembre 2020, dans un contexte sanitaire pas forcément très favorable, nous avons convié les parents et les élus locaux à une réunion d’information, et c’était parti ! Créer l’association Usep nous a également permis de « rentrer dans les clous » pour la gestion de la caisse de l’école.

Quelle est l’implication respective des parents, des enfants et des enseignants ?

Quatre ou cinq parents nous accompagnent régulièrement sur les rencontres et nous veillons à ce que chaque fonction associative à responsabilité – président, trésorier, secrétaire – soit conjointement exercée par un binôme parent-enseignant. Cinq délégués enfants sont également élus chaque année parmi les CM1 et CM2. Enfin, concernant les 4 enseignants en poste – le 5e étant réservé à des stagiaires – tous s’impliquent dans l’association et les rencontres départementales, qui pour l’essentiel se déroulent en temps scolaire. Ils les préparent en classe puis animent des ateliers durant celles-ci. Nous sommes deux à être issus des Staps et nos autres collègues faisaient delà de l’Usep dans les écoles où ils étaient auparavant en poste.

Tous les enfants sont-ils licenciés ?

Oui. L’association paye la licence et nous demandons aux parents une participation volontaire en début d’année. Certains donnent beaucoup, d’autres modérément, d’autres rien, mais nous retombons sur nos pattes.

Quelles sont les activités sportives pratiquées durant l’année ?

Les cross et les courses d’endurance de l’automne font toujours fureur : on y va à pied, c’est génial ! Depuis 2 ans, on nous propose aussi du biathlon, en partenariat avec le comité de tir : course et tir à la carabine laser ou à l’arc, c’est selon. Les jeux d’opposition pour cycle 2 au dojo départemental rencontrent aussi un grand succès, tout comme les rencontres Grand stade de handball en plein air en fin d’année. Sans tout citer, il y a aussi la Semaine et la Journée olympique, car l’association est labélisée Génération 2024 : j’ai rempli le dossier en même temps que celui de la création de l’association. Enfin, cette année ma classe de CM2 sera organisatrice d’une randonnée : c’est la mission que je me suis donné !

Les enfants organisateurs d’une rencontre, c’est une nouveauté pour vous ?

Oui, mais nous allons y travailler avec une association voisine où les classes sont déjà organisatrices. Même pour moi qui connait le projet de l’Usep et partage cette finalité de l’implication des élèves, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Surtout avec toutes les priorités qui nous tombent dessus chaque jour ! Mais ça chemine.

Le contexte a-t-il évolué depuis votre expérience de délégué ?

La principale évolution a été l’obtention, il y a trois ans, d’une décharge d’une journée pour quatre enseignants, afin de développer l’Usep dans leur secteur. J’avais accompagné le délégué et le président de l’Usep au rendez-vous que nous avait accordé l’inspectrice d’académie. L’impact a été immédiat, avec un bon quantitatif (les licenciés) et qualitatif (les rencontres). Par ricochet, le délégué départemental est davantage présent sur le grand Périgueux, ce dont nous profitons directement, avec une palette de rencontres et des activités novatrices qui ne font que renforcer la motivation de l’équipe enseignante à développer le sport scolaire.

Et existe-t-il une dynamique autour de Paris 2024 ?

Localement, oui. Avec la commune de Trélissac, qui de son côté est labélisée Terre de Jeux, nous avons le projet d’organiser cette année une journée autour des JO de Paris, façon de décliner l’évènement Unis’Vers 2024. Sous quelle forme exactement, et en temps ou hors temps scolaire, c’est encore à discuter.

(1) Sciences et techniques des activités physiques et sportives.

 

Commune, parents d’élèves : un contexte doublement favorable

« La commune de Trélissac est très bien dotée en installations sportives et accueille des rencontres départementales Usep auxquelles nous nous rendons parfois à pied. La mairie développe aussi une politique sportive dans l’esprit du sport pour tous : nous pouvons par exemple solliciter les éducateurs municipaux pour proposer en EPS des activités à encadrement renforcé, comme le canoë-kayak, ce qui doit être assez rare en Dordogne ! Trélissac est aussi l’une des rares communes qui sont restées aux nouveaux rythmes scolaires, avec le mercredi matin travaillé et une offre d’activités périscolaires.

Autre élément important : l’école possède une association de parents d’élèves très dynamique, qui organise 4 ou 5 évènements par an. Elle apporte aux deux écoles primaire et maternelle un soutien financier qui permet notamment de programmer des classes vertes. Beaucoup de parents travaillent au centre hospitalier de Périgueux tout proche et l’on peut considérer l’environnement de l’école comme assez privilégié. »