Le comité Usep de l’Oise a été l’un des plus impactés par l’épidémie de Covid, avec la perte de plus de la moitié de ses licenciés enfants. Aussi lance-t-il pour la Journée nationale du sport scolaire un défi d’endurance ouvert à toutes les écoles. «Nous nous efforçons également de relancer notre collaboration avec les conseillers pédagogiques et les comités sportifs», explique le délégué départemental Usep, Laurent Lemaire.
Laurent Lemaire, pourquoi l’Usep Oise a-t-elle connu une telle hémorragie d’effectifs, puisqu’elle est passée en trois ans de 4 800 à 2 000 licenciés enfants ?
Il y a plusieurs raisons à cela, structurelles et conjoncturelles. Il faut tout d’abord savoir que l’Usep Oise est organisée en 10 secteurs qui gèrent leur propre calendrier de rencontres, en plus de celles proposées par le comité départemental. Or, dans 3 secteurs importants, la dynamique locale a beaucoup pâti de la mutation ou du départ en retraite des enseignants qui les animaient. Là-dessus est arrivée l’épidémie de Covid, qui s’est éternisée. Ces raisons conjoncturelles sont venues s’ajouter au fait que, dans certaines circonscriptions scolaires, les conseillers pédagogiques en EPS ont perdu l’habitude de travailler avec l’Usep et pris celle de solliciter directement le concours des comités sportifs. C’est pourquoi nous avons souhaité que les conventions avec les fédérations sportives1 soient remises à plat, ce qui a été fait en juin dernier. Parallèlement, en cette rentrée nous reprenons contact avec les associations qui s’étaient éloignées de nous en lançant, du 19 septembre au 1er octobre, un défi collectif intitulé « Cours, marche, sois endurant » : un défi ouvert à toutes les écoles du département, avec l’appui des conseillers pédagogiques départementaux et de circonscription.
En quoi ce défi consiste-t-il ?
Il s’agit tout simplement de proposer aux enfants de parcourir tous ensemble la plus grande distance possible, en une ou plusieurs fois, à travers des relais, des courses longues ou des randonnées pédestres. La circulaire départementale qui précise tous ces détails comporte également des liens numériques vers notre outil AnimAthlé et ceux élaborés par l’Usep sur la santé et en appui des 30 minutes d’activité physique quotidienne, comme les défis-récrés. La circulaire met également en valeur notre nouveau partenariat avec le comité handisport : grâce au prêt de fauteuils ou de joëlettes, tous les élèves en situation de handicap peuvent ainsi participer à ce défi avec leurs camarades. Les enseignants nous adressent chaque jour les kilomètres parcourus, qui s’affichent sur notre compteur avec le nom de la classe et les photos ou petits reportages qu’ils veulent bien nous envoyer. Moi-même et les deux éducateurs sportifs départementaux, nous nous déplaçons également dans les écoles pour aider les enseignants à mettre en place ces actions s’ils en éprouvent le besoin.
En juin, l’Usep Oise avait déjà proposé une semaine de « jeux itinérants »…
Oui, mais ces animations proposées à l’occasion de la Journée olympique étaient davantage ciblées sur les secteurs où l’Usep est implantée et où nous avions des chances de l’être de nouveau.
Avez-vous des retours encourageants du terrain ?
D’après les premières réunions de rentrée des secteurs, la tendance est à la relance. Nous avons aussi accueilli deux nouvelles associations et reçu le renfort d’un deuxième poste d’éducateur départemental, pour lequel nous avons bénéficié de financements dans le cadre du dispositif « 1 jeune, 1 solution ». Tout juste âgé de 21 ans, Paul possède en outre des compétences en rugby et vélo que nous allons pleinement utiliser, d’une part pour mener nos actions d’accompagnement des coupes du monde féminine et masculine de rugby, et d’autre part pour développer davantage encore le Savoir Rouler à Vélo. Car l’Usep est déjà la structure associative qui délivre le plus d’attestations dans le département.
Le Savoir Rouler à Vélo est aussi un axe de développement ?
Il l’est déjà dans le cadre du P’tit Tour, grâce à notre parc d’une centaine de vélos, utilisé pour nos animations départementales et mis à disposition des associations. Nous intervenons aussi dans les centres de loisirs gérés par la Ligue de l’enseignement et nous avons commencé à répondre aux demandes de collectivités territoriales qui souhaitent à la fois que nous formions leurs animateurs et intervenions auprès des élèves de leur commune. Cela a déjà débouché sur de nouvelles adhésions.
(1) Ces conventions Ligue de l’enseignement-Usep-DSDEN-comité départemental associent aussi parfois l’UNSS pour le second degré.