Du 2 mai au 30 juin, le P’tit Tour retrouve toutes ses couleurs avec une 26e édition libérée des contraintes sanitaires. Partout en France, outre-mer comprise, des dizaines de milliers d’enfants vont pouvoir sillonner les routes en se mêlant entre classes, durant les étapes mais aussi au soir de celles-ci pour les parcours en itinérance. Associé au Savoir Rouler à Vélo, le P’tit Tour bénéficie aussi de la priorité donnée par l’Éducation nationale et le ministère des Sports à l’apprentissage du vélo et à la promotion des mobilités actives.

Au Tour de France, la liste des engagés est connue à l’avance et le vainqueur à la fin. Le P’tit Tour Usep, c’est le contraire : il n’y a que des gagnants dans ces randonnées cyclotouristes organisées simultanément dans les territoires, et c’est à l’arrivée qu’on les compte, les comités Usep pouvant inscrire encore courant mai, donc après le top départ, leurs étapes du mois de juin. Ceci dit, cette 26e édition libérée de la plupart des restrictions sanitaires s’annonce fort bien.

Aucune révolution côté organisation et objectifs éducatifs : le P’tit Tour propose toujours aux enfants de maternelle un déplacement à pied agrémenté d’ateliers associant ateliers pratiques de « roule » et éducation à la sécurité routière, aux CP-CE1-CE2 de pédaler en milieu protégé, et aux « grands » de CM1-CM2 de circuler à vélo sur la voie publique. Ayant préalablement acquis les fondamentaux du vélo (savoir pédaler) puis évolué en milieu sécurisé (savoir circuler), les enfants finalisent leur apprentissage dans des conditions réelles de circulation et décrochent avec l’Usep le bloc 3 du Savoir Rouler à Vélo.

Objectif 200 000 en 2022

En la matière, l’Usep figure en bonne place parmi les formateurs agréés, avec 29 517 attestations délivrées depuis 2019, soit 29 % du total. Les comités départementaux ont en effet pris conscience de l’importance d’étayer par ces statistiques la réalité d’un apprentissage du vélo et d’une éducation à la route qui auparavant se passaient de chiffres.

Au regard de l’objectif de permettre d’ici 2024 à une génération d’écoliers de se rendre au collège à vélo, le ministère des Sports s’est fixé l’objectif de 800 000 attestations. En 2022, il s’agira déjà de franchir le cap des 200 000, sachant que fin avril on tutoyait les 100 000 et que la belle saison est favorable à l’organisation de formations et de sorties de « validation ».

Fortes disparités

On relève toutefois de fortes disparités d’un département à l’autre. Certains sont très en avance sur l’horaire prévu, comme l’Isère (maillot jaune avec 3 480 attestations délivrées tous organismes confondus, dont 35 % par l’Usep), ou la Nièvre, qui avec 1 112 attestations, toutes made in Usep, explose les compteurs au regard de sa modeste population scolaire. En comparaison, les attardés musardent avec quelques dizaines de diplômes. Ce grand écart se retrouve dans les performances des comités Usep : loin derrière le trio de tête composé de la Manche (1 523 attestations), de la Vienne (1 263) et de l’Isère (1 226), une trentaine patientent encore sur le podium de départ.

Le Rhône sur la ligne de départ

C’est le cas du Rhône, qui participe pourtant depuis 2012 au P’tit Tour dans le cadre du projet régional « L’Usep au fil du Rhône ». Jusqu’à présent en effet, le millier d’enfants concerné ne s’écarte pas des voies protégées de la Via Rhôna. « Nous sommes un peu à la traîne de nos voisins de la Drôme ou de l’Isère, qui depuis vingt ans mettent des centaines d’enfants sur les routes. C’est l’étape qui nous reste à franchir. Mais nous avons besoin de partenaires pour accompagner et former les enseignants, afin d’installer la culture vélo qui manque encore par ici », souligne le délégué départemental, Ervin Tursic.

Cela devrait toutefois bouger l’an prochain. « Nous travaillons avec la Ville de Lyon à l’organisation d’une étape sur route impliquant 8 classes et remplissant les critères du bloc 3 du Savoir Rouler à Vélo », précise-t-il. Il est temps, car au regard du nombre d’écoliers le Rhône est très en retard au pointage, comme d’autres départements identifiés à une grande métropole. Cela s’explique en partie par le fait que les agglomérations de Lille (Nord), Marseille (Bouches-du-Rhône) ou Paris sont davantage réputées pour leurs grands axes saturés que pour leurs petites routes départementales…

La Vienne capitalise sur l’étape nationale

À l’opposé, l’Usep Vienne totalise 88 % des attestations délivrées sur son territoire et profite des retombées de l’étape nationale 2021 accueillie à Poitiers. « De nouvelles associations intéressés par le Savoir Rouler à Vélo ont ainsi rejoint le P’tit Tour cette année. Cela nous permettra d’approcher les 1 500 enfants engagés, contre 1 200 l’an passé », explique le délégué, Guillaume Boursier. Soit 75 classes réparties en 19 étapes où les enfants se retrouvent le midi en un point central puis s’en retournent dans leur école par le même chemin.

L’apprentissage des blocs 1 et 2 du Savoir Rouler à Vélo se fait par les enseignants en autonomie, avec un coup de pouce départemental pour l’animation d’une ou deux séances si besoin. « Selon nos moyens, nous les accompagnons sur le trajet des étapes. A minima nous sommes présents sur le temps du midi, pour animer des ateliers et remettre les attestations », précise Guillaume Boursier.

Les maternelles entrent dans la danse

Hors étapes sur route, les classes de maternelles sont également de plus en plus nombreuses à se raccrocher au P’tit Tour. « Elles sont 25 cette année, contre une dizaine d’habitude. Réunis sur de grands plateaux, les enfants se déplacent sur divers objets roulants et évoluent sur des « pistes d’aisance ». Il peut même s’agir de mini-randonnées sur des chemins protégés », indique le délégué.

« Le Savoir Rouler à Vélo débute à 6 ans, mais dès la maternelle on peut aborder les éléments essentiels du bloc 1 que sont l’équilibre et la trajectoire, confirme Nathalie Barbounis, l’adjointe à la direction nationale en charge du suivi du dispositif. La seule compétence qu’on ne peut travailler, c’est passer les vitesses. C’est trop technique, et les vélos des tout-petits n’en sont pas équipés ! »

Avec tous ces cyclistes en herbe impatients de rejoindre le peloton officiel du P’tit Tour, les 800 000 attestations visées par le ministère d’ici 2024 ne sont peut-être pas une chimère !

Le P’tit Tour se met en scène avec « Mai à vélo »

La 2ème édition de la campagne de promotion « Mai à vélo » propose à tous les cyclistes de participer à des « challenges », et aux organisateurs d’évènements d’enregistrer ceux-ci sur la plateforme www.maiavelo.fr. Autant en profiter pour mettre en valeur le P’tit Tour Usep ! Il est donc proposé à tous les Usépien de créer un compte sur Géovélo et d’y faire figurer tous leurs déplacements à vélo effectués au cours du mois, seul ou en groupe, afin de cumuler ces kilomètres au titre de l’Usep. Les comités peuvent également créer un challenge départemental au sein de ce challenge national et y inscrire les distances parcourues par les enfants comme par les adultes. De son côté, en concertation avec tous les comités participants, l’Usep nationale va inscrire une étape par territoire pour mettre en évidence le rayonnement du P’tit Tour Usep à vélo.