Engagés avec 317 autres classes dans la course virtuelle Usep du Vendée Globe, les CM1 de l’école Marcelle-Nadaud de Cozes (Charente-Maritime) sont arrivés jeudi 28 janvier aux Sables-d’Olonne dans le sillage des premiers navigateurs « réels ». Un peu émus, ils nous livrent à chaud le troisième et dernier volet de leur journal de bord.

Nous avons la gorge serrée au moment de proposer notre troisième carnet de bord car cela signifie que l’aventure touche à sa fin. Depuis la rentrée de janvier, l’appétit pour la course ne s’est pas tari, bien au contraire ! Dès le lundi 4, nous avons beaucoup parlé de la traversée du Pacifique : chacun rapportait les nouvelles entendues à la radio ou à la télévision. Quel plaisir pour un enseignant d’observer que l’engouement suscité au fur et à mesure des journées de navigation virtuelle et des prises de quart du matin était intact et que la passion du nautisme avait infusé dans les familles…

Énergies renouvelables. Dès la première semaine, en sciences nous avons commencé une séquence sur les différentes énergies, à commencer par les énergies renouvelables utilisées par les skippers avec leurs panneaux solaires, éoliennes et hydroliennes. Nous avons constaté à travers des lectures documentaires que les besoins en électricité étaient importants sur un Imoca. Et nous avons fait la comparaison avec les bateaux utilisant des moteurs thermiques. Nous ferons bientôt le lien en éducation civique en février en abordant la notion d’écocitoyenneté : que faire pour protéger les océans ? pour récupérer les déchets abandonnés en mer ? comment les trier, les recycler ?

Repérage. La deuxième semaine, nous avons étudié le plan des Sables-d’Olonne, port de départ et d’arrivée de la course. Leïla y étant allée en camping-car avec sa famille, elle a joué les éclaireuses en nous faisant partager des photographies. Après le travail sur les différentes cartes, nous avons donc étudié le plan à la façon d’un géographe : repérage de rues ou de bâtiments publics à l’aide de coordonnées sur un quadrillage, compréhension des différentes zones de la ville grâce à la légende du plan, calculs de distance grâce à l’échelle…

Sprint final. Chaque jour, nous avons regardé le journal du Vendée Globe sur internet, et saisi toute la difficulté du métier de skipper : analyser la météo, savoir tout faire sur un bateau, et garder le sourire face à l’adversité… Et nous avons tous été pris par ce finish incroyable. Nous sommes arrivés quelques heures après Charlie Dalin et Yannick Bestaven, et c’était chouette de naviguer depuis l’Atlantique sud avec les « vrais navigateurs ». Cela nous console d’être arrivés 12 jours après nos ami(e)s de Royan. On ne regrette surtout pas, le plaisir a duré plus longtemps. Nous sommes arrivés au port à 14 h 02 très précisément en ce jeudi 28 janvier, et nous étions tous en classe dix minutes avant la sonnerie pour ne pas rater notre arrivée en direct ! Nous avons applaudi notre course, notre travail et surtout l’ambiance suscitée par ce projet, qui nous a fait un peu oublier un monde extérieur un brin morose ces temps-ci.

Toujours en course. Une demi-heure avant que sonne la fin de la classe, nous avons essayé d’écrire un petit texte en forme de point final. On fera aussi une affiche et chacun l’amènera chez lui comme souvenir. Charlie, Nohan, Robin, Baptiste, Leila, Lilou, Nowlan et quelques autres ont attrapé le virus de la navigation, ils ne pensent qu’à recommencer. Mais la course et le projet ne sont pas encore totalement finis. Certains élèves ont encore leur bateau dans l’Atlantique sud et nous les suivrons comme les skippers réels encore en course. Nous poursuivrons en sciences, en géographie et en production d’écrits les notions abordées lors du « Vendée ».

En tant qu’enseignant, ce projet a été formidable à suivre et, à l’image des skippers, j’ai du mal à me dire que c’est fini. J’espère que cela pourra allumer une petite flamme dans le cœur de certains pour peut-être un jour prendre la relève de ces marins qui nous font tant rêver.

Denis Barbin, enseignant des CM1 de l’école Marcelle-Nadaud de Cozes (Charente-Maritime)