Les CM2 de Marie-Claire Panabières sont l’une des trois classes Usep qui verront passer demain à Bourg-en-Bresse (Ain) les coureurs du Tour de France et participeront à des ateliers du Savoir Rouler à vélo. Les enfants arriveront même à vélo depuis leur école de Lent, commune dont leur enseignante fut maire de 2014 à 2020. Question : une élue et une professeure des écoles partagent-elles la même vision des mobilités douces ?

Marie-Claire Panabières, faire l’aller-retour à vélo avec vos élèves de CM2 de Lent jusqu’à Bourg-en-Bresse, à 10 km de là, c’est facile ?

Oui, car nous pouvons y aller par les chemins qui traversent la forêt. Il y a aussi deux routes, mais l’une est une départementale très fréquentée, où roulent beaucoup de camions, et l’autre une voie secondaire très étroite.

Le Tour de France, vos élèves connaissent ?

Oui, très bien, car souvent la course ne passe pas très loin. Et ils sont tous partants pour assister au départ de l’étape !

Quelle place l’apprentissage du vélo occupe-t-il à l’école de Lent, dont vous êtes aussi directrice ?

J’organise toujours pour mes CM2 un cycle vélo sur un trimestre, avec des sorties à l’extérieur de l’école et le passage du permis vélo. Nous avons déjà participé au P’tit Tour Usep, à la Traversée de l’Ain, ou bien encore à une randonnée de 100 km dans les monts du Jura. Les autres classes participent à des actions plus ponctuelles, comme des ateliers lors de la Semaine du sport scolaire ou la fête de l’école. Cet apprentissage débute dès le plus jeune âge : les maternelles ont des draisiennes à leur disposition et une piste conçue pour l’éducation routière est tracée dans leur cour. Et notre projet d’école porte sur l’éducation à l’environnement et aux mobilités douces.

Vous avez été maire de votre commune, qui compte 1 500 habitants : l’apprentissage du vélo, est-ce aussi l’affaire des collectivités locales ?

Oui, et d’ailleurs un nouveau projet, intitulé « Mon village bouge », se met en place à Lent avec trois autres communes de la communauté d’agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse. Il s’agit d’inciter la population à utiliser le vélo et privilégier les déplacements doux par la création de parkings et la mise en place de liaisons douces, afin qu’enfants et adultes puissent se déplacer en sécurité à vélo. Cela a été engagé sur le mandat précédent mais prend du temps, car il faut acheter des terrains privés pour prolonger les chemins communaux. Nous souhaiterions aussi pouvoir proposer la location d’engins à assistance électrique, pour inciter les gens qui travaillent à Bourg-en-Bresse à s’y rendre à vélo.

Quelles synergies une mairie et une école peuvent-elles développer pour favoriser l’apprentissage du vélo et les mobilités douces ?

Elles peuvent collaborer autour de randonnées initiées par le comité des fêtes, ou de projets impliquant les associations, comme c’est le cas avec l’association Lent Patrimoine 01. Nous allons créer ensemble des parcours avec des QR codes pour que les familles puissent découvrir le patrimoine local, à vélo ou à pied.

Peut-on imaginer aussi que la mairie finance l’achat d’un parc de vélos ?

Le problème, c’est le budget municipal en peau de chagrin. Mais il est peut-être possible d’obtenir des fonds via la communauté d’agglomération… Cela dit, à Lent, comme les parents savent qu’il y aura un cycle vélo en CM2, le Noël et les anniversaires précédents permettent d’équiper les enfants.

Propos recueillis par Philippe Brenot