Réparties en équipes intercontinentales, une cinquantaine de classes de l’Hexagone et d’outremer participent jusqu’au 12 juin à la 3e édition de l’opération Mondi@l-USEP. Utilisant Internet et les outils numériques, les enfants collaborent à des défis collectifs avant de prendre part à des rencontres régionales où ils se passent le témoin d’un territoire et d’un fuseau horaire à l’autre. Une fenêtre sur le monde qu’Emmanuel Barré propose chaque année aux CM1-CM2 de l’école de Marville-Moûtiers-Brûlé, près de Dreux (Eure-et-Loir).
Emmanuel Barré, la première fois, qu’est-ce qui vous a incité à participer à Mondi@l-USEP ?
Une proposition de mon délégué, puis la curiosité et l’idée d’universalité qui émane de ce nom de Mondi@l-USEP. Même si, avant de me lancer, j’ai jeté un coup d’œil au cahier des charges !
Vous avez ensuite réinscrit votre classe chaque année…
Ce n’est pas moi qui le décide, mais les enfants, à qui je le propose en début d’année. J’enseigne dans une classe à double niveau, CM1-CM2, et ceux qui avaient vécu la première édition avaient été emballés par les défis à relever : présenter son association ou un parent d’élève, réaliser une affiche, présenter un jeu traditionnel… Le côté ouverture sur le monde leur plait aussi beaucoup : quand les CM2 présentent l’opération aux CM1, ils expliquent que l’on fait équipe avec des classes situées de l’autre côté de la planète. Le fait que ces échanges par Internet débouchent en fin d’année sur une rencontre sportive avec d’autres enfants est important également.
Qu’est-ce qui leur a surtout plu comme défi ?
La présentation d’un jeu traditionnel : la première année, les élèves s’étaient filmés et beaucoup impliqués. Et, l’an passé, pour la rencontre de juin, ils ont animé un atelier sur le jeu traditionnel choisi : c’est le genre de responsabilité qui les motive. Sinon, découvrir les particularités géographiques d’autres territoires via EduTwit les intéresse beaucoup, et aussi dessiner pour les autres classes, en sachant que leurs productions vont voyager.
Et qu’est-ce qui les a surpris ?
Le décalage horaire avec l’outremer, réalité qui s’est imposée à leurs yeux quand ils ont constaté : « En ce moment, là-bas, il fait encore nuit ! » À part cela, ils sont davantage sensibles aux ressemblances qu’aux différences : « Tiens, ils pratiquent le même jeu que nous dans le Pacifique. Tiens, à la Réunion, eux aussi ont fait une rencontre foot… »
Jusqu’où les échanges avec les autres classes sont-ils allés ?
Mes élèves sont très engagés dans les productions et curieux de tout ce qu’ils peuvent lire et apprendre, mais sans forcément vouloir aller plus loin. J’imaginais qu’ils demanderaient à correspondre avec l’une des classes, mais non. C’est aussi une question d’organisation de classe. Regarder ce qui se passe sur EduTwit en projetant la page sur le tableau numérique, répondre et produire ensemble, tout ça prend du temps et exige une vraie organisation.
Justement, avez-vous fait évoluer cette organisation ?
Oui. Au début, j’abordais Mondi@l-USEP comme un projet à part. Désormais, je l’intègre dans mon programme disciplinaire. Je l’utilise par exemple pour travailler l’ouverture sur le monde en géographie, et la présentation de l’association est identifiée comme un temps de production d’écrits.
Comment ont-il présenté leur association, cette année ?
Ils ne l’ont pas encore fait, car depuis début janvier ils ont préparé la Semaine olympique et paralympique, puis le congrès des enfants départemental ! C’est pourquoi nous apprécions que le cahier des charges offre un peu de souplesse pour réaliser nos défis. En mars, nous en relèverons deux coup sur coup !
Mondi@l-Usep remplit-il son objectif de familiarisation avec les outils numériques ?
Oui, en permettant une utilisation active de ceux-ci. Quand la classe rédige un article, un élève est au clavier, l’autre à la souris, les autres devant le vidéoprojecteur, et ils produisent ensemble. J’interviens seulement pour réguler la parole, si besoin. Je sais aussi qu’il y a la possibilité d’utiliser Skype, mais côté logistique je trouve ça un peu lourd à gérer. Sinon, les codes d’EduTwitt sont disponibles et, comme il y a cinq ordinateurs dans la classe, les enfants ont la possibilité de se connecter. En plus des défis, certaines classes racontent aussi de ce qu’elles ont fait, leurs sorties. C’est sympa, et ça donne envie d’utiliser l’outil comme ça, sans enjeu.