Davantage de mixité et un effort renforcé d’éco-citoyenneté : parallèlement au Manifeste des enfants de l’Usep, le comité du Loir-et-Cher a pris en compte les propositions de ses jeunes licenciés et adapté ses rencontres sportives scolaires, explique le président départemental, Vincent Brigault.

« Comment faire évoluer les rencontres Usep pour qu’elles soient encore plus mixtes, inclusives, éco-responsables et garantes du respect ? » La question était au menu de la réunion de rentrée du comité Usep du Loir-et-Cher : avez-vous trouvé la réponse ?

Nous voulions montrer aux enfants que nous les avions écoutés et que les propositions émises lors du congrès départemental ne resteraient pas lettre morte. Et oui, ces propositions se traduisent d’ores et déjà sur nos rencontres de sports collectifs.

Pour favoriser le vivre ensemble et le respect sur les rencontres, les enfants de Saint-Lubin proposent que toutes les associations se retrouvent en début d’année pour en discuter : c’est possible, ça ?

Nous avons conservé l’idée, sous la forme d’un atelier citoyen intégré aux rencontres sportives. Vivre ensemble, mixité, fair-play : les propositions des enfants se rejoignent souvent. Ceux de Chaumont-sur-Loire souhaitaient par exemple lutter contre les comportements partisans en sports collectifs. Eh bien, désormais, nous mixerons les équipes avec des enfants de chaque école.

Saint-Lubin demande aussi que, lors des cross, garçons et filles courent ensemble avec les mêmes contrats-temps. Parallèlement, Saint-Georges-sur-Cher propose de mélanger garçons et filles sur toutes les rencontres. La mixité serait-elle une idée neuve à l’Usep Loir-et-Cher ?

Évidemment pas : il y a déjà de la mixité sur nos rencontres ! Mais la proposition des enfants de Saint-Georges va au-delà de l’égalité fille-garçon : ils proposent aussi de mélanger les écoles et les niveaux. À l’appui, ils suggèrent que les élèves les plus à l’aise dans une discipline organisent, avant la rencontre, « un entraînement personnel » pour ceux qui le sont moins : en somme, que les plus forts aident les plus faibles. Cela n’est pas facile à mettre en place, mais l’idée est généreuse. À minima, nous pouvons retenir le principe d’un brise-glace en début de rencontre.

Pour autant, nous ne reviendrons pas sur tout : il faut peser le pour et le contre. Par exemple, nous ne voudrions pas que des contrats-temps uniformisés pour les garçons et les filles sur les cross mettent certaines d’entre elles en difficulté, et les décourage. C’est la limite de la prise en compte de la parole des enfants. Mais les courses seront bien mixtes. D’ailleurs, le cross départemental l’est déjà, mais certains cross de secteur peut-être pas encore. C’est pourquoi nous apporterons des retouches à notre charte des rencontres sportives.

Et que ferez-vous des préconisations de l’école Croix Chevalier-Mandela de Blois en matière d’éco-responsabilité ?

Le pique-nique zéro déchet est déjà la règle. Mais leur proposition très détaillée interroge nos manifestations de masse comme l’Étoile cyclo et les P’tites randos, qui réunissent des centaines d’enfants. Nous avons déjà supprimé les plateaux repas en plastique et les barquettes qui vont avec, mais nous pourrions peut-être aller plus loin encore en matière de tri sélectif.

Plus largement, que retenez-vous de l’expérience du Congrès des enfants ?

Un souffle, un enthousiasme. Le congrès des enfants donne tout son sens à l’enseignement moral et civique (EMC) des programmes de l’Éducation nationale. Si 4 associations seulement s’y sont engagées, elles se sont pleinement investies, et le prêt de la salle des débats du Conseil départemental a conféré une certaine solennité aux échanges. Cela nous a convaincu de recommencer cette année, en Loir-et-Cher, pour entraîner de nouvelles associations dans la démarche, mais aussi au niveau de la région Centre-Val-de-Loire, sous la forme d’une classe transplantée qui réunira des enfants de chaque département.