Débutée en mars, l’opération Mondia@l-USEP aura pour point d’orgue l’organisation le 7 juin de rencontres sportives conjointes en métropole et outremer. Entre temps, les classes participantes auront appris à mieux se connaître en utilisant internet et les outils numériques. Un dialogue culturel précieux aux yeux de Mary-Line Lise, enseignante en Martinique.

Mary-Line Lise anime l’Usep à l’école Couronné-Lourel du Robert (Martinique), dont les 160 élèves sont tous licenciés. Elle a été l’une des premières à inscrire ses CM2 à une opération nationale qui s’inspire de précédentes initiatives des comités d’outremer. Témoignage.

Mary-Line Lise, pourquoi avez-vous engagé votre classe dans la nouvelle opération Mondi@l-USEP ?

Parce que son nom m’a fait immédiatement penser à UsepMonde, un jeu par équipe «mondiales» qui permettait de valider ce qu’on appelait à l’époque le B2i, le brevet informatique et internet. Avec UsepMonde, mes élèves ont appris à mener des recherches sur internet, à sélectionner des informations parmi la masse de données à leur disposition et à travailler en équipe, en se répartissant les tâches. Les enfants travaillaient sur différents thèmes afin de construire des quizz : histoire, géographie, sciences, jeux traditionnels, cuisines du monde, etc. Puis, le jour J, les classes répondaient à une batterie de questions en un temps limité.

Vous avez aussi participé à la TransUsep…

La TransUsep ajoutait à UsepMonde le principe d’une correspondance entre des classes réparties sur toute la planète, mais réunies dans une équipe «intercontinentale». Et tant pis s’il y avait parfois des problèmes de connexion ou de fuseaux horaires ! Mondi@l-USEP permet d’aller plus loin, tout simplement parce que les outils numériques ont évolué. Nous communiquons désormais avec EduTwit, une version adaptée de Twitter. Et les régions de France métropolitaine sont davantage représentées : nous faisons ainsi équipe avec deux associations de Bretagne et de la région Grand Est, plus une classe de Polynésie (1).

C’est important, ces échanges entre écoles de métropole et des outremers ?

Évidemment, surtout pour une petite école rurale comme la nôtre. Non seulement ça répond à la curiosité naturelle des enfants, mais ça ouvre à d’autres réalités et ça rend plus tolérant. C’est de l’éducation à la citoyenneté, du vivre-ensemble à l’échelle de la planète !

Le premier «défi collectif » lancé aux enfants par Mondi@l-Usep consistait à présenter son association. Qu’ont dit vos élèves de la leur ?

Qu’elle s’appelle Étoile de café et que la commune du Robert est bordée par l’océan atlantique et connue pour ses courses de yole et ses îlets, dont l’un abrite les derniers iguanes de Martinique. Les vestiges de l’esclavage sont aussi présents. Parmi les photos que les enfants ont posté, certaines montrent que notre école se trouve dans les terres et est entourée de bananeraies, loin des infrastructures urbaines. C’est justement cet éloignement qui nous motive à aller à la rencontre des autres. Nous avons même organisé une étape du P’tit Tour Usep. Notre école est éloignée de tout, mais ouverte sur le monde !

La finalité de Mondi@l-USEP, c’est la rencontre finale du 7 juin…

C’est une façon de rappeler qu’au-delà de l’intérêt d’échanger par internet, l’Usep c’est avant tout faire du sport ensemble ! En cela, Mondi@l-USEP s’inspire de la TransOcéane. Organisée sur une durée de 24 heures, cette autre initiative des comités d’outremer fédérait des rencontres autour des jeux traditionnels, avec un passage de relai par Skype, d’un territoire à l’autre, au gré de la course du soleil. Là, c’est encore mieux : nous partagerons des activités sportives avec l’autre classe de Martinique engagée dans l’opération.

(1) 20 classes (10 issues de 3 territoires d’outremer et 10 autres issues de 3 régions de métropole) participent à cette 1ère édition qui verra se mesurer 5 équipes composées chacune de 4 classes.