L’Usep a 80 ans, mais qui sont celles et ceux qui animent ses associations et accompagnent son action ? Nous inaugurons une série de portraits avec Jean-Louis Bernaszuk, qui en 1987 participait aux côtés de sa fille à sa première Ronde cyclo en Seine-et-Marne. Trente ans plus tard, Jean-Louis préside son association d’école et siège au comité départemental. Sans avoir jamais cessé de pédaler pour les enfants.

Jean-Louis Bernaszuk, comment avez-vous connu l’Usep ?

Ma fille aînée était scolarisée à l’école Beaupré d’Othis, qui fut l’une des premières à participer à la Ronde cyclotouriste créée en 1986 par l’Usep de Seine-et-Marne. J’ai accompagné les enfants lors des sorties d’entraînement, puis durant notre semaine de randonnée. Le sport scolaire ne m’était pas tout à fait étranger : adolescent, j’ai fait du handball dans mon collège du Blanc-Mesnil (93). Mais dans l’école du petit village de l’Aveyron où j’ai grandi, on ne connaissait pas l’Usep.

Quels souvenirs gardez-vous de votre première ronde, en 1987 ?

La pluie, qui ne nous a pas quittés du début à la fin ! Partis de Meaux, nous avons sillonné le nord du département : Coulommiers, la vallée du Morin… Le vendredi, la ronde arrivait à Othis. J’ai encore cette image en tête : les enfants des écoles étaient massés sur les trottoirs pour nous faire fête, et sous les averses leurs banderoles peintes dégoulinaient toutes leurs couleurs…

Cela ne vous a pas dégoûté ?

Non. L’année suivante j’ai remis ça, toujours avec ma fille Caroline, qui a eu la chance de vivre deux éditions successives, en CM1 et CM2. J’ai ensuite accompagné Mikael, né en 1980, Emmanuel, né en 1984, et Justine, née en 1991. Et Mael, le fils de Mikael, fera la ronde en 2020 : l’année de mes 70 ans !

C’est simple : depuis 30 ans, j’ai participé à presque toutes les éditions. Les deux seules fois où l’école Beaupré n’a pas participé à vélo, nous avons fait la randonnée pédestre. Un petit noyau amical s’était constitué. À Othis, beaucoup de parents travaillent à l’aéroport de Roissy, en horaires décalés. Moi qui étais VRP, j’avais une certaine liberté pour m’organiser, et mon épouse Catherine a également accompagné des entraînements. La plupart des accompagnateurs actuels ont une quinzaine de rondes dans les pattes !

Vous avez ensuite pris la présidence de l’association…

Il y a 15 ans, le bureau a été renouvelé et j’ai pris la présidence. Depuis, sa composition a peu varié, et à présent nous sommes tous retraités ! Puis la déléguée Usep m’a proposé d’entrer au comité départemental, où le seul problème est ce jargon et ces sigles propres à l’Éducation nationale : alors je fais répéter !

Une ronde cyclo se prépare longtemps à l’avance ?

Dès le mois de juin de l’année précédente. Une fois fixées les villes de départ et d’arrivée, on décide des étapes en fonction des gymnases susceptibles de nous héberger. Ensuite, on affine l’itinéraire et le kilométrage, en plaçant des visites culturelles : un château, une église, le musée de la Grande Guerre de Meaux…

Et avec l’école ?

Cela commence dès septembre, avec des tests dans la cour : chaque année, il y a des enfants qui ne savent pas du tout faire du vélo. Généralement, en deux séances c’est réglé. Nous débutons ensuite les sorties en octobre. À Othis, c’est facile : les chemins partent derrière l’école et la forêt d’Ermenonville est proche. On allonge peu à peu la distance, et en novembre on part sur la route. Là aussi c’est progressif, jusqu’à la sortie des 50 km, quelques semaines avant le grand départ.

Avec combien d’enfants ?

Cinq ou six classes de part et d’autre, car il y a désormais deux parcours départementaux. Nous avons été jusqu’à 200 enfants : c’est beaucoup. Cela reste une mécanique de précision, le plus important étant le respect des horaires. Petit-déjeuner à 7 h et démarrage à 8 h, pour libérer le gymnase avant le premier cours d’EPS. Entre-temps, les bagages ont été chargés dans les camions. Le soir, même topo : il faut arriver tôt pour récupérer les clés du gymnase.

Quels souvenirs vos enfants ont-ils conservé de leur participation à la ronde, qui fait désormais partie du P’tit Tour national ?

Excellents. Mais c’est vrai pour tous les anciens que je croise, comme récemment ce serveur au restaurant : « Ah, la ronde cyclo, que c’était bien ! » Ça les marque tous. Et les parents d’élèves regrettent quand leurs enfants ne peuvent y participer : la ronde cyclo Usep, il ne faut pas la louper.