Enchainer des parcours de natation, vélo et course à pied exige un grand engagement physique. Mais la prise d’autonomie, le sens de la solidarité et le partage d’émotions permettent aux enfants d’associer les efforts fournis au plaisir de l’accomplissement personnel. Retour en quelques mots-clés sur le triathlon Usep qui a réuni 400 élèves de CM1, CM2 et 6e, le 19 juin 2018 à la piscine municipale de Rochefort (Charente-Maritime).

Défis. Après s’être entrainés durant l’année à la pratique du vélo, de la course à pied et de la natation, et avoir travaillé les enchainements d’une discipline à l’autre, les enfants choisissent parmi 7 « défis » celui qui correspond à leurs capacités physiques et à leur envie. « Cela va du simple au double, avec des distances variant de 25 à 50 mètres en natation, de 1 à 2 km à vélo et de 500 mètres à 1 km en course à pied », précise Jean-Christophe Bouhier, président de l’association Usep de l’école Libération, organisatrice de la manifestation.

Autonomie. De la cérémonie d’ouverture (9 h) à la remise des récompenses (15 h 30), les enfants connaissent précisément leur emploi du temps, découpé par plages de 40 minutes. Avant de se présenter par vagues au départ de la natation, ils installent leur vélo à son emplacement et préparent, posés à côté, leur dossard, leurs baskets et leur tee-shirt. Sans temps mort, ils participent aussi aux tâches d’organisation : ramassage du matériel, rangement des vélos, distribution d’eau et comptage des tours effectués par les autres concurrents. Ils sont également spectateurs à des moments bien identifiés. L’unité de lieu – les parcours de vélo et course à pied sont tracés autour de la piscine – facilitent cette autonomie, chacun conservant en permanence une vue d’ensemble de la rencontre.

Solidarité. Chaque classe peut inscrire 3 élèves-jokers susceptibles de se joindre, à l’appel du speaker, à celui qui peine dans le final de course à pied. S’adaptant à son l’allure, par leur présence à ses côtés ils l’aident à puiser en lui l’énergie nécessaire pour terminer.

Émotions. La rencontre joue sur le décorum sportif et débute avec un défilé des enfants rangés sous la bannière de leur classe, clin d’œil à la journée olympique du 23 juin. À la remise de son dossard, chacun éprouve un peu d’impatience ou de stress. Ces émotions et la présence d’un public fourni sont sources de motivation. Informés de l’heure de passage de leurs enfants, de nombreux parents se libèrent et se joignent aux autres élèves pour les encourager. Même s’il est secondaire, il y a un classement final par classe, et chaque enfant repart avec sa médaille. « À l’Usep, nous sommes réticents à ces remises de médailles. Mais c’est moins une façon de distinguer les meilleurs qu’une trace de la performance de chacun. Et l’on peut lire dans les yeux des enfants une grande fierté au moment de recevoir la leur », relève Pascale Bourdier, conseillère pédagogique départementale EPS et élue nationale Usep.

Plaisir. À l’issue de l’épreuve les enfants sont invités à mettre en parallèle, sur des réglettes Usep de la taille d’une banderole, l’intensité de leur effort et le plaisir éprouvé. C’est l’aboutissement d’une préparation au cours de laquelle ils ont complété un livret individuel qui valorise les progrès accomplis. « La très grande majorité a jugé l’exercice demandé « dur » ou « très dur ». Dans le même temps, presque tous ont indiqué avoir pris du plaisir, souligne Pascale Bourdier. Or la forte corrélation entre les deux items prend tout son sens au regard de la recommandation, par l’Organisation mondiale de la santé, d’une heure d’activité physique modérée à soutenue, chaque jour, pour les enfants. »