Trente figures inspirantes « pour filles et garçons qui rêvent de changer le monde » : destinée aux 8-13 ans, la très belle collection de portraits publiée aux éditions Paulsen par une journaliste spécialisée dans la presse jeunesse et les questions d’environnement et de société peut servir de support à des travaux en classe, ou à des animations lors d’une rencontre Usep. L’éducation à l’environnement, au développement durable et à la citoyenneté, cela passe aussi par l’exemple !
Hommes, femmes, adolescents ou enfants, ils sont 30 héros de tous les continents et d’horizons et métiers divers : agriculteur ou agricultrice, primatologue, jardinier, navigatrice, sportif… Confrontés à la dégradation de l’environnement, ils ont su réagir : en alertant sur la fonte des glaciers et le danger des organisme génétiquement modifiés (OGM), en luttant avec succès contre la pollution plastique, en protégeant les espèces animales et la biodiversité… À côté de quelques figures connues (la navigatrice Isabelle Autissier, le jardinier du château de Versailles Alain Baraton, la spécialiste des grands singes Diane Fossey ou le photographe brésilien Sebastião Salgado), la journaliste Claire Le Nestour met en lumière des figures moins médiatisées mais dont les engagements trouveront un écho chez les enfants. Voici six d’entre elles.
Melati et Isabel Wijsen : Bye Bye plastic bags. Melati et Isabel Wijsen sont deux sœurs qui ont réussi à imposer l’interdiction des sacs plastique sur l’île de Bali. En 2013, elles ont 12 et 10 ans et voient les sacs plastique voler partout : sur les plages, le long des routes, au bord des rivières… Or à leur Green School d’Ubun, en pleine forêt tropicale, les professeurs accompagnent les élèves pour leur « apprendre à apprendre » et les incitent à trouver des solutions aux problèmes. Elles fondent alors le mouvement Bye Bye plastic bags, sensibilisent et recrutent d’autres jeunes autour d’elles. Ensemble, ils collectent jusqu’à 7,5 kg de plastique en une heure. Mais c’est insuffisant devant l’ampleur de la pollution. Les deux sœurs utilisent alors les réseaux sociaux et vont même jusqu’à menacer d’entamer une grève de la faim ! Elles n’auront finalement à jeûner qu’une seule journée. En 2019, le gouvernement finit par interdire les sacs plastiques dans toute l’île. Et, depuis, d’autres antennes de Bye Bye plastic bags ont vu le jour en Australie, en Chine, au Népal ou au Mexique !
Christian Moullec : vole avec les oies. Pour sauvegarder une espèce d’oies sauvages de Scandinavie dont les lieux d’hivernage de la mer Noire et de la mer Caspienne ont été asséchés et détruits par l’expansion urbaine, ce météorologue du Cantal élève des oisillons puis les guide en ULM vers de nouveaux lieux de migration. Après avoir lu le portrait, allez voir les images sur YouTube !
Wangari Muta Maathai : la femme qui plante des arbres. Pour lutter contre la déforestation et l’appauvrissement des sols, cette fille de paysans kényans qui a failli ne jamais aller à l’école a l’idée d’ouvrir des pépinières dans les villages et de proposer aux femmes de planter des arbres. Ainsi nait en 1977 le mouvement de la Ceinture verte. S’opposant aux puissants qui saccagent sa forêt préférée pour ouvrir un golf et construire une tour de 60 étages, elle passera plusieurs nuits en prison avant de devenir députée puis ministre de l’Environnement. Pour avoir contribué à planter 30 millions d’arbres dans son pays, elle reçoit même en 2004 le prix Nobel de la paix.
Søren Hermousen : énergiquement autonome. Cet agriculteur danois a réussi à fédérer les 4 300 habitants de son île de Sansø pour en faire la première au monde à être entièrement autonome en énergie. Ni pétrole ni gaz qui contribuent au dérèglement climatique, mais l’utilisation de l’énergie du vent, du soleil et de l’eau.
Florent Ladeyn : cuisinier ultralocal. Ce chef cuisinier français qui habite à la frontière belge est l’un des rares à pouvoir se vanter de proposer une cuisine 100 % locale : même le sel vient des environs !
Utiliser l’ouvrage sur une rencontre Usep
En s’inspirant du sous-titre du livre, pourquoi ne pas imaginer, à partir du CM1, « une randonnée pour les filles et les garçons qui rêvent de changer le monde » ? Une rando où chaque classe ou chaque équipe choisit son héros ou héroïne, prépare la lecture de son histoire (si besoin avec des recherches complémentaires), et la partage lors d’une halte avec les autres enfants.
Et pourquoi ne pas y ajouter une « mission planète propre », en s’appuyant cette fois sur la fiche éponyme des Clés Usep de l’éducation au développement durable ? Ou alors se définir un défi ou une action à mener, à l’échelle de l’association Usep ou de sa commune pour devenir à son tour un « héros pour la planète ».
Nathalie Barbounis, GT développement durable de l’Usep
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