L’école élémentaire de l’Ermitage, à Saint-Benoît (Vienne) est l’une des heureuses lauréates de l’opération « Une école, une table » lancée par la Fédération française de tennis de table avec l’Usep. Comment cette table extérieure est-elle utilisée depuis son installation ? Contribue-t-elle à l’activité physique quotidienne ? Dans quel projet d’aménagement de la cour s’inscrit-elle ? Les réponses d’une enseignante très impliquée.

Béatrice Durand, pouvez-vous présenter votre école ? Et vous-même ?

Nous sommes une école périurbaine de la très proche banlieue de Poitiers qui compte 7 classes plus une Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis), soit en tout 174 élèves. Quant à moi, j’ai 26 ans de carrière et autant d’Usep. J’enseigne ici depuis 4 ans, j’ai une classe de CM1-CM2 et je suis trésorière de l’association Usep de secteur, l’Union Territoriale Usep du Grand Poitiers.

Comment la table de ping-pong d’extérieur est-elle utilisée depuis son installation en mars par les services techniques de la ville ?

Pendant les récréations, elle l’est selon un planning où elle est attribuée à un niveau (CP, CE1, etc.) afin que les grands ne l’accaparent pas. Son succès ne se dément pas. Et sur le temps périscolaire, les animateurs la laissent en libre accès. Les enfants ont à leur disposition les raquettes et les balles achetées par l’école avec l’argent de la coopérative. L’an prochain, nous verrons si nous l’utilisons aussi en EPS, mais n’en avoir qu’une seule, ça limite : il n’y en a pas d’autre dans l’école.

Sous quelle forme les enfants jouent-ils ?

Pendant les récréations, c’est rarement à deux ou en double, plus généralement sous forme de « tournantes », pour le côté ludique et afin que le plus grand nombre puisse jouer. Ils aiment aussi jouer avec une petite balle en mousse, à la main et sans raquette, mais avec les règles du tennis de table. C’est leur truc !

La table extérieure participe-t-elle de l’objectif des « 30 minutes d’activité physique quotidienne » (30’APQ) ?

Non, parce que nous n’avons pas mis en place les 30’APQ. Nous avons la chance de disposer à la fois d’un plateau sportif et d’un gymnase collé à l’école, ce qui permet à chaque classe d’avoir deux créneaux hebdomadaires de 1 h 30. Si on fait les 30’APQ en plus des séances d’EPS, il faut enlever de l’histoire, des sciences… Nos équipements seraient alors sous-exploités, avec des séances moins construites. Nous préférons prendre le temps de se rendre aux vestiaires, de se mettre en tenue de sport et d’effectuer les séances. En outre, notre école est dans un secteur assez privilégié et 60 à 70 % des élèves pratiquent aussi en club.

Quel rôle avez-vous joué dans cette démarche ? Avez-vous un goût particulier pour le tennis de table ?

Étant jeune, j’ai en effet pratiqué le tennis de table. J’ai même été animatrice technique de club. J’ai aussi enseigné 12 ans dans une école où intervenait l’entraîneur du plus grand club de Poitiers, le TTACC. Depuis, Rémi Pichon de Vendeuil s’est reconverti comme professeur des écoles. Je l’ai alors recontacté pour m’aider à mettre en place des cycles de tennis de table et des rencontres Usep. Ces projets ont été repoussés deux années de suite en raison de la pandémie. Mais, en janvier-février, le mercredi matin, les CM1-CM2 ont eu 6 séances avec l’entraîneur du club de Saint-Benoît, Pierre Berthommier, qui a parfaitement adapté les apprentissages à nos élèves. Ces interventions seront reconduites l’an prochain. Et là, nous organisons enfin mardi 14 juin une rencontre inter-écoles1 dans le gymnase du campus universitaire avec les éducatrices et éducateurs du TTACC. Le matin, ils animeront des ateliers, et l’après-midi les enfants disputeront un petit tournoi avant d’assister à des démonstrations de joueuses de l’équipe de Pro A féminine, dont Jia Nan Yuan, actuelle championne de France en simple dame, et qui a participé aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Du haut niveau !

C’est ce projet sportif qui vous a motivé pour candidater à « Une école, une table » ?

Oui, mais pas seulement. La table participe aussi de la réflexion sur la réhabilitation de l’école. Pour les bâtiments, une première tranche est déjà terminée. Pour la cour, c’est prévu l’an prochain. Nous avons mené une grande réflexion associant l’équipe enseignante, les familles, le périscolaire et la mairie pour lancer un réaménagement complet. Quand nous avons eu connaissance de cette opportunité, nous avons pensé qu’une table de ping-pong de plein air s’intégrait parfaitement au projet. Nous avons un projet général autour de l’environnement : il y a deux ans, nous avons débétonné et dégoudronné une grande surface pour planter 600 arbres et créer une mini-forêt. Nous avons aussi aménagé une classe dehors avec des gradins. Cette table s’inscrit donc dans le projet global de réaménagement extérieur de l’école.

(1) Prévue pour 8 classes, la rencontre devait finalement en accueillir 5 en raison de problèmes de transport rencontrés par certaines écoles.