En Haute-Garonne, hors années-Covid les organisations du mercredi représentent environ une rencontre départementale sur dix. Alors que le contexte éducatif et social invite parfois à les redéployer en temps scolaire, le comité s’efforce d’entretenir une tradition qui favorise les échanges entre enfants de différents quartiers, villes et villages. Pour cela, l’Usep 31 propose désormais des activités davantage tournées vers la découverte et réfléchit à s’appuyer sur des partenaires pour programmer chaque année deux grands événements mobilisateurs.
Cette saison encore, l’Usep de Haute-Garonne a proposé à ses associations 12 rendez-vous hors temps scolaire, entre les rencontres du mercredi et les Randolunes du samedi, marches nocturnes où les parents accompagnent leur progéniture. Cependant, au-delà de la crise sanitaire, depuis une dizaine d’années la participation des associations est en baisse.
« Le premier facteur d’explication est la réforme des rythmes scolaires, analyse le délégué départemental, Julien Montiton. Depuis, les enseignants volontaires se mobilisent moins facilement sur le créneau du mercredi après-midi. C’est pourquoi, en parallèle, nous avons augmenté nos activités en temps scolaire, que de nombreux professeurs des écoles privilégient désormais. Le profil des enseignants et le métier ont également beaucoup changé ces dernières années, avec des contraintes supplémentaires, alors que dans le même temps les indemnités péri-éducatives, forme de reconnaissance de la continuité éducative avec les apprentissages faits en classe, sont en baisse. S’ajoute enfin à cela la concurrence de l’offre sportive en club, très forte sur la région toulousaine. »
Activités de découverte
Dans ce contexte, l’Usep Haute-Garonne a adapté son offre. Auparavant, les rencontres hors temps scolaire venaient conclure une unité d’apprentissage réalisée sur le temps scolaire par l’enseignant. On retrouvait les grands classiques : basket, jeux d’opposition, athlétisme, badminton, course d’orientation… Certaines rencontres réunissaient plus de 500 enfants, comme le cross départemental ou le tournoi de handball des « 1000 mômes », organisé avec le comité de la FFHB. Désormais, rares sont celles qui dépassent les 200 participants. Avec la baisse de la participation et l’intégration d’enfants de centres de loisirs, les rencontres du mercredi sont également devenues davantage des temps de découverte. Le 17 novembre, la dernière en date proposait différents jeux de ballon : kinball, scratchball, volley-ball, goalball et poulball.
Mais le comité tient à conserver ses rencontres hors temps scolaires. « Elles ont toujours eu une place importante en Haute-Garonne, rappelle Julien Montiton. C’est dans notre ADN, à tel point que cela freine parfois l’engagement à l’Usep d’enseignants qui pensent que la participation aux rencontres du mercredi après-midi est obligatoire ! Plus que d’autres, ces rencontres jouent un rôle fédérateur. Elles créent du lien entre écoles, entre enseignants et entre parents, et sont parfois en maternelle à l’origine de projets communs. Elles permettent aussi le brassage d’enfants d’horizons divers, et pour ceux des réseaux d’éducation prioritaires (Rep et Rep+), c’est l’occasion de sortir de leur quartier. »
Des évènements mobilisateurs
Pour le comité, ces rencontres sont aussi l’occasion de mobiliser des partenaires, collectivités locales et comité sportifs. « Nous réfléchissons à organiser avec leurs concours un ou deux grands évènements annuels qui mobiliseraient un grand nombre d’associations. Nous y travaillons aussi avec la délégation Ufolep, avec laquelle nous avons organisé en octobre une journée des associations qui a vocation à être renouvelée, en y associant à des collectivités labélisées Terre de Jeux. » Comme celles où l’Usep Haute-Garonne anime des stages sportifs autour de l’olympisme pendant les vacances scolaires : encore un autre aspect du hors temps scolaire à la mode toulousaine.
« Stimulant pour les élèves comme les enseignants »
Isabelle Saroh, école Jean-Jaurès de Saint-Alban, près de Toulouse.
« Hors Covid, nous participons à 6 ou 7 rencontres départementales du mercredi par an, exclusivement pour les enfants de cours moyen. Nous choisissons les rencontres qui nous vont, ou très souvent nous utilisons le programme de l’Usep pour concevoir notre progression de cycle en EPS, en utilisant la perspective toujours très stimulante, pour les élèves mais aussi pour les enseignants, d’une rencontre inter-écoles autour de l’activité travaillée.
Les rencontres du mercredi sont aussi l’occasion de partager avec nos élèves et les enfants d’autres classes des moments en dehors du temps scolaire, avec un rapport différent. On sort de l’école, on prend l’autocar avec des parents accompagnateurs, pour une pratique choisie, sur la base du volontariat.
Quand ils ne sont pas empêchés par une pratique sportive en club ou culturelle, les enfants répondent présents. Pour les enseignants, il y a eu une vraie cassure quand l’Éducation nationale a développé les temps de formation du mercredi après-midi. Cela multiplie le nombre de mercredis après-midi où ils sont sollicités et ils participent moins naturellement qu’auparavant. »