Comment les associations abordent-elles cette année qui les mènera jusqu’à l’objectif de 2024 rencontres organisées partout en France d’avril à fin juin ? Prise de température avec quatre enseignants du Loir-et-Cher, dans le sillage d’une Journée nationale du sport scolaire qu’ils organisaient chacun dans leur secteur géographique, avec leurs collègues animateurs Usep.

« Les enfants font leurs Jeux, ça n’est pas qu’un slogan ! »

« Les membres actifs de notre association Usep de secteur proviennent d’écoles de Blois, particulièrement de l’éducation prioritaire, mais aussi de communes de l’agglomération. Et nous avons pour particularité de fonctionner essentiellement hors temps scolaire.

Généralement, nous proposons 2 rencontres pour les maternelles (le mercredi matin) et 3 ou 4 pour les enfants d’élémentaire (le mercredi après-midi). Elles réunissent en moyenne 60 enfants. Les élèves de Blois viennent à pied et, pour les élèves des communes avoisinantes, un car vient les chercher à 13 h 30 devant l’école. Avant le Covid, c’était plutôt 90 à 100. Retrouverons-nous ces effectifs en cette année olympique ? Ce sera difficile car l’offre d’activités pour les enfants est large, y compris dans ma commune de moins de 2 000 habitants.

À Blois, notre rencontre JNSS était davantage tournée vers les Jeux olympiques et paralympiques que les années précédentes, avec des ateliers athlétiques et handisport. Et l’olympisme restera cette année le fil rouge. Comme les années précédentes, les enfants organiseront aussi l’une de ces rencontres : « Les enfants font leurs Jeux », ce n’est pas qu’un slogan ! Quelles activités choisir, quelle commune, quel lieu ? Les enfants volontaires se réunissent pour cela après la classe. Ils conçoivent aussi la répartition spatiale des ateliers, avec notre aide et à partir de plans. Des enfants organisateurs, oui c’est possible, même hors temps scolaire ! »

Charlotte Brun, enseignante de CE2 à Saint-Sulpice-de-Pommeray, secteur du Blésois.

 

 

« Les enfants parlent de Paris 2024, ça fait partie de leur horizon »

« Nous étions une douzaine d’enseignants animateurs mobilisés pour la rencontre JNSS de notre secteur, à Romorantin, en Sologne. Elle était ouverte à tous, licenciés ou non, afin de montrer aux autres collègues le type d’ateliers que l’Usep met en place, et leur donner envie de nous rejoindre.

Nous essayons d’être en phase avec le calendrier départemental et les évènements nationaux. Mercredi, nous avons ainsi intégré le défi des « 2024 passes », avec l’idée d’un cadran d’horloge : les enfants se font les passes avec différents ballons ou objets avant de finir par un tour d’horloge en courant, pour dynamiser l’exercice.

Le prochain rendez-vous, mi-octobre, est une rencontre rugby pour 500 enfants. Et s’il y a davantage d’inscrits, nous en ferons deux, cycle 2 et cycle 3 ! Les écoles de Romorantin se rendent au stade à pied, ce qui facilite l’organisation, et la mairie met à disposition ses éducateurs sportifs.

Si l’on ressent un intérêt pour Paris 2024 ? Oui, tout à fait. Les enfants en parlent, cela fait partie de leur horizon. Il faut dire que cela fait trois ans que nous travaillons sur les Jeux olympiques et paralympiques ! Cela nous a d’ailleurs fait réfléchir à rendre nos rencontres plus inclusives, tout en poursuivant la sensibilisation au handicap : lors de la JNSS, nous proposions ainsi un parcours à l’aveugle où l’enfant était guidé à la main, puis à la voix. »

Denis Manaresi, enseignant de CM1 à l’école Les Tuileries, à Romorantin, secteur de Romorantin-Lantenay.

 

« Les parents demandent : que fait-on pour les Jeux ? »

« Notre secteur Usep de la Vallée du Cher est encore convalescent : à l’automne 2019, l’équipe qui l’animait jusqu’alors faisait part de son souhait passer la main, avant que le Covid ne passe par là… Revenu moi-même sur ce secteur à la rentrée 2021, j’ai affilié ma classe de maternelle afin de participer aux rencontres départementales « 123 mater ». Mais, localement, il n’y avait plus de rencontres inter-écoles, même en élémentaire. Puis, l’an passé, une collègue de Noyers-sur-Cher m’a proposé de relancer une dynamique avec elle, et les éducateurs départementaux nous ont donné un coup de pouce.

Il est trop tôt pour dire si d’autres écoles vont embrayer à leur tour : nous serons fixés à l’AG de secteur, début octobre. Mais une chose est sûre : la communauté éducative est sensibilisée à ces Jeux olympiques qui approchent, d’autant plus que la flamme olympique passera ici, à Thésée, le 9 juillet. Le maire nous sollicite, et les parents nous demandent eux aussi : « Alors, qu’est-ce qu’on fait ? » C’est très positif ! Bon, le 9 juillet, les grandes vacances auront débuté. Mais puisque les parents se proposent, d’ici là nous les associerons volontiers à tout ce que nous proposerons d’ici la fin de l’année ! »

Pierre-Jean Augu, enseignant de maternelle à Thésée, secteur Vallée du Cher.

 

« Une forte hausse des inscriptions à nos rencontres »

« J’ai un double regard sur la dynamique de cette année olympique : celui de membre du secteur du Vendômois et de président de l’Usep du Loir-et-Cher. De façon générale, nous nous calquons sur le calendrier national. Nous avons par exemple proposé le défi des 2024 passes en guise d’échauffement lors de notre rencontre JNSS. Plus largement, nous mettons à profit les ressources pédagogiques proposées, comme le nouvel outil breakdance. Nous organiserons ainsi en Vendômois une rencontre associant cette nouvelle discipline olympique aux danses traditionnelles.

L’Usep est-elle sollicitée par les collectivités locales ? Disons que nous avons pris les devants en allant rencontrer les élus et responsables des sports des trois principales villes du département, Blois, Vendôme et Romorantin, pour proposer de mettre nos forces en commun. Des rencontres partenariales se profilent ainsi pour mai-juin.

Dans les villages aussi on observe un frémissement. L’école de Thoré-la-Rochette, qui de mémoire n’avait jamais eu d’association Usep, nous a rejoint en ce début d’année avec ses trois classes. Certes, c’est mon village et j’ai toujours mis l’Usep en avant auprès des collègues. Mais, jusqu’à présent, ils n’avaient jamais franchi le pas… Sans doute l’effet olympique, qui se traduit aussi par une forte hausse des inscriptions aux rencontres. »

Vincent Brigault, enseignant remplaçant sur la circonscription de Montoire, secteur Vendômois, et président de l’Usep Loir-et-Cher.