La plupart des actions menées dans le cadre de l’opération laïcité de l’Usep mobilisent les classes dans leur école. Certains comités organisent également des rencontres, comme le Pas-de-Calais mercredi 7 décembre pour des enfants de maternelle. À l’apprentissage du vivre-ensemble s’ajoute cette année un travail sur la liberté de choix, à travers la réalisation et la découverte de plusieurs parcours moteurs.

Parcours. Organisée de 10 h à 15 h à la salle Péguy d’Arras, la rencontre réunit des enfants de maternelle venus de Carvin, Billy-Montigny, Montigny-en-Gohelle, Wizernes et Vendin-le-Vieil. Ils commenceront par installer le parcours élaboré en classe avec des briques et des planches en plastique, des cerceaux et des tapis, avant d’être mélangés dans des équipes de dix. « Nous veillons cependant à ce qu’ils soient deux d’une même classe, pour garder le repère familier d’un copain ou d’une copine, précise Carole Strugala, adjointe à la direction nationale et toujours impliquée auprès de l’Usep Pas-de-Calais, dont elle fut la déléguée. C’est à deux aussi qu’ils expliqueront aux autres la façon de se déplacer sur le parcours qu’ils ont contribué à concevoir. » Aux parcours des 5 associations participantes s’en ajoute un 6e, imaginé par les éducateurs du comité départemental.

Autres activités. Durant la rencontre, les enfants participent aussi des ateliers-débats et réalisent une création graphique à partir de la silhouette d’oiseau tirée du tableau de Magritte proposée comme œuvre support. Ils bénéficient aussi d’une « lecture offerte » à partir de l’ouvrage J’ai le droit d’être un enfant. Le midi, chacun tire son pique-nique de son sac avant un temps calme pour lequel les enseignants ont prévu des couvertures.

Apprentissage de la liberté. Comment décliner le thème d’année de « liberté » auprès d’enfants de petite, moyenne ou grande section de maternelle ? En leur offrant de choisir la façon d’effectuer les parcours moteurs proposés. Le slalom conçu par l’équipe départementale doit par exemple s’effectuer avec un ballon : petit, moyen ou gros, ce qui exige alors de s’accorder avec un pair pour le porter à deux. Ce ballon, on le tient devant soi, dans le dos ou au-dessus de la tête, et le déplacement peut s’effectuer en courant, en marchant, en pas chassés, à cloche-pied… Des cartes « défis-choix » illustrent ces différentes possibilités. Pour le dernier passage, les choses se corsent car les enfants doivent se répartir les cartes entre eux. « Le choix devient alors un apprentissage du renoncement si plusieurs veulent choisir la même formule de déplacement. Les enfants exercent donc successivement leurs capacités de choix en collectif et en individuel, avec la contrainte des préférences de l’autre », résume Carole Strugala.

Vivre-ensemble. Quel sens le mot de laïcité revêt-il à 3, 4 ou 5 ans ? « Celui de vivre-ensemble, avec la notion de partage, explique Carole Strugala : partager un matériel avec des enfants qu’on ne connait pas, dans un espace inconnu et en respectant des règles communes. En général, dans les rencontres maternelles, on laisse les enfants s’approprier une consigne globale. Là, c’est plus « carré ». Il faut apprendre à vivre avec les autres, ce qui n’est pas toujours facile à cet âge. Les enfants viennent aussi avec leur licence imprimée pour renforcer le sentiment d’appartenance. »

Initiatives locales. Parallèlement à la rencontre maternelle, l’opération laïcité est déclinée en Pas-de-Calais à travers une trentaine d’initiatives locales impliquant près de 40 associations. « La plupart de ces actions sont intra-écoles ou réunissent des associations géographiquement très proches dont les animateurs ont l’habitude de travailler ensemble. Lorsque les maternelles s’impliquent, c’est souvent parce qu’elles sont emmenées par l’école élémentaire : les élèves de cours moyen proposent des ateliers, au choix des petits. »

Droits de l’enfant. En Pas-de-Calais, l’opération laïcité s’appuie sur l’héritage d’une double rencontre thématique sur les droits de l’enfant lancée il y a 15 ans. La rencontre maternelle est ainsi précédée, aux alentours de la journée internationale du 20 novembre, d’une randonnée matinale balisée par des articles de la Charte des droits de l’enfant, suivie l’après-midi par des ateliers de coopération reconfigurés en « ateliers de la laïcité ». 350 enfants se sont ainsi retrouvés samedi 26 novembre aux Grandes prairies d’Arras. La veille, une rencontre similaire a réuni des enfants d’un institut médico-éducatif (IME) et d’associations Usep d’école, avec des ateliers adaptés pour les élèves en grande difficulté cognitive, pour lesquels il est compliqué de faire des choix en équipe.