«Quelle motivation et quels objectifs pour votre association Usep cette année ?» Enseignante et directrice d’école à Saint-Victor-sur-Rhins (Loire), Julie Matray et ses élèves de CM1-CM2 inviteront les parents à participer à des ateliers sportifs animés par les enfants eux-mêmes, en prolongement d’une rencontre de fin d’année.
Julie Matray, pouvez-vous tout d’abord présenter le village et l’école de Saint-Victor-sur-Rhins ?
Situé à l’est de Roanne, dans la Loire, mais en bordure du département du Rhône et des monts du Beaujolais, notre village compte un peu moins de 1 200 habitants. Nous sommes une école rurale, la plus importante du secteur avec ses 5 classes et ses 116 élèves, maternelle et élémentaire réunies.
Qu’est-ce qui vous motive pour faire de l’Usep ?
J’ai toujours été sportive et suis issue des Staps1. Je pratiquais l’athlétisme, avec le lancer de marteau pour spécialité. J’ai même participé plusieurs fois aux championnats de France. Ma motivation, c’est d’inculquer aux élèves, à travers le sport scolaire, les valeurs de collectif, de solidarité et de dépassement de soi.
Depuis quand animez-vous le sport scolaire dans les écoles ?
Depuis 2013. Je venais d’être nommée directrice de l’école de Montagny, pas très loin d’ici. Dans le cadre d’une enquête sur l’obésité dans la région, l’Usep finançait les premières licences. J’ai continué sur la lancée. À mon arrivée à Saint-Victor, dans le contexte Covid de la rentrée 2020, j’ai fait l’impasse la première année avant de lancer l’Usep en septembre dernier. J’ai pris aussi la présidence du secteur de Saint-Symphorien-en-Lay. Il réunit une dizaine d’écoles, regroupées au sein d’une association commune à tout le canton, car la plupart sont très petites, avec deux ou trois classes seulement.
Et quel est le programme de l’année ?
Il n’est pas prévu à ce jour de rencontres départementales, mais des organisations en triplette avec les écoles de Lay et Saint-Symphorien. Il y en a trois pour l’instant : basket, randonnée et athlétisme.
Pour la Semaine olympique et paralympique 2022, vos élèves ont organisé eux-mêmes une rencontre sportive associative autour de l’athlétisme : qu’en retenez-vous ?
Que ce fut très enrichissant et très motivant pour eux : les difficultés que certains rencontrent à l’écrit disparaissent comme par magie quand il s’agit d’adresser une invitation à leurs camarades ! Beaucoup ont cité cette rencontre comme leur meilleur souvenir de l’année.
Comment aviez-vous procédé ?
Le protocole sanitaire interdisant alors tout brassage entre établissements, nous avons invité les autres classes de notre école, de la petite-moyenne section au CE1-CE2. J’avais divisé ma classe en groupes responsables chacun d’une classe, avec pour mission d’imaginer, de tester puis d’animer des ateliers adaptés à l’âge des autres enfants. Entre le lancement des invitations et le déroulement de la rencontre, cela nous a occupés durant toute une période scolaire.
Allez-vous renouveler l’expérience ?
Mieux : nous allons innover, en animant dans la foulée d’une rencontre en temps scolaire des ateliers pour les parents, dans l’esprit des rencontres famille que l’Usep souhaite promouvoir au niveau national.
Au fait, combien de classes font-elles de l’Usep dans l’école ?
Ma collègue de CE2-CM1 m’a accompagnée dès la première année, et à la rentrée notre collègue de petite-moyenne section nous a rejoint. Nous voilà donc trois, l’objectif étant de réunir bientôt le club des 5 !
(1) Sciences et techniques des activités physiques et sportives.
C’est reparti pour un tour de vélo !
« En juin dernier, nous avons participé au P’tit Tour Usep : une grande première préparée dès la rentrée par une réunion avec les parents pour solliciter des accompagnateurs. Cela a très bien répondu. Même le maire du village a passé l’agrément, avant de participer à toutes nos sorties de préparation ! Idem pour l’une des deux personnes de la cantine ! Il fallait également s’assurer que chaque enfant puisse disposer d’un vélo adapté, en profitant au besoin de Noël ou des anniversaires. L’Usep nous a aussi prêté du matériel.
Nous avons d’abord travaillé en classe sur le code de la route et les éléments d’un vélo, avant de débuter les travaux pratiques avec des éducateurs sportifs de la communauté de communes, sur un parking fermé à la circulation puis sur route. Le Jour J, nous avons rejoint le départ de l’étape dans un bus avec les vélos dans une remorque. C’était impossible à vélo : les routes ne s’y prêtaient pas et c’était trop loin, vu que l’étape faisait déjà 47 km aller-retour ! Ce qui est génial, c’est qu’en quelques semaines des enfants qui n’étaient quasiment jamais monté sur un vélo ont appris à en faire sur la route, en respectant les règles de sécurité. Depuis, quelques uns viennent à vélo à l’école, chose qu’avant on ne voyait jamais. Cela a aussi rassuré les parents, qui ont vu de quoi leurs enfants étaient capables. Et même si, en raison du coût du transport, nous ne participeront probablement pas au P’tit Tour cette année, nous organiserons un apprentissage du Savoir Rouler à Vélo pour les CM1-CM2, avec des sorties sur route autour de Saint Victor. »