Cette fin d’été, des écoles ont ouvert leurs portes en avance dans le cadre du dispositif des Vacances apprenantes. C’est le cas de l’école Jean-Jaurès d’Auch (Gers), où 6 enfants ont vécu du 24 au 30 août au rythme de la consolidation des apprentissages le matin et des activités sportives animées avec le comité Usep l’après-midi.

Olivier Marc, était-ce la première fois que l’école Jean-Jaurès d’Auch, dont vous êtes le directeur, participait aux Vacances apprenantes ?

Non, l’école a déjà participé à l’opération l’année dernière, en lien avec un collège de la ville et sur ce même modèle de matins consacrés aux révisions des fondamentaux scolaires et d’après-midis dédiés à des activités culturelles et sportives. Les élèves de l’école primaire et du collège avaient été les acteurs d’un spectacle sur d’Artagnan, notre grande figure locale. Pour la réalisation de ce spectacle, en plus de l’apprentissage des scénettes et du jeu d’acteur, ils avaient pratiqué de l’escrime, de l’équitation et même réalisé des cascades ! Une représentation ouverte au public et aux parents avait clôturé ce stage.

En quoi consiste précisément ce dispositif ?

Les Vacances apprenantes ont pour objectif d’assurer la consolidation des apprentissages et de contribuer à l’épanouissement personnel des jeunes à travers des activités culturelles, sportives et de loisirs, encadrées par des professionnels. L’opération repose sur plusieurs dispositifs allant de l’école ouverte à des séjours en colonies de vacances. Nous avons décidé d’ouvrir l’école la dernière semaine des vacances, en partenariat avec l’Usep Gers1. Le matin, les élèves ont révisé durant trois heures des notions scolaires avec une enseignante. Puis, après un pique-nique sur place, l’après-midi un intervenant de l’Usep est venu apporter son expertise pour animer avec elle des activités physiques et culturelles. Les élèves ont ainsi pu découvrir des pratiques sportives innovantes, aller à la piscine, faire une randonnée à vélo pour découvrir le patrimoine de la ville, et pratiquer des activités olympiques et paralympiques en lien avec notre labélisation Génération 2024. Ils ont même appris à porter secours avec le concours d’un formateur PSC1 de l’Ufolep Gers.

Quelles sont les conditions à remplir ?

Les écoles reçoivent une note de l’inspection d’académie détaillant les modalités pour mettre en place un dispositif vacances apprenantes. Le directeur ou la directrice doit alors monter un budget prévisionnel et détailler le projet que l’équipe souhaite mettre en place pour obtenir la validation de l’Inspection académique. L’Usep peut être un formidable partenaire dans ce dispositif !

L’école Jean-Jaurès est-elle classée en réseau d’éducation prioritaire ?

Notre école, qui compte 140 élèves, se situe à proximité du quartier prioritaire du Grand Garros et accueille, en plus de ses 6 classes, des dispositifs UPE2A (Unité pédagogique pour enfants allophones arrivants), Ulis (Unité pour l’inclusion scolaire) et UEE (Unité d’enseignement externalisée, qui permet également une école plus inclusive pour les élèves en situation de handicap).

Combien d’élèves ont-ils participé à ces Vacances apprenantes ?

La première année de notre projet, 12 élèves avaient participé au dispositif. Cette année, huit élèves étaient inscrits mais seuls 6 étaient présents. Ils étaient encadrés par deux collègues professeurs des écoles. Nous ciblons les élèves pour lesquels nous pensons qu’une remise en route progressive vers les apprentissages avant la rentrée officielle serait le plus bénéfique pour eux. Le matin, les élèves travaillent en petit groupe avec une enseignante. C’est l’occasion de proposer des situations d’apprentissages personnalisées qui permettent aux élèves de réactiver et consolider les connaissances.  Après un pique-nique pris à l’école en groupe, un intervenant de l’Usep encadre avec une enseignante des activités sportives et culturelles. Ces activités permettent aussi de faire vivre des compétences de vivre ensemble et de citoyenneté.

Reconduirez-vous le dispositif l’an prochain ?

Oui, parce qu’il permet de remettre dans le bain des apprentissages des élèves qui en ont vraiment besoin. Les expériences vécues grâce aux activités sportives et culturelles permettent également de développer chez ces élèves la confiance en soi et le vivre ensemble, en plus de développer des compétences sportives. C’est aussi l’occasion de travailler avec des enseignants dans un cadre privilégié. C’est pourquoi nous reconduirons ce dispositif tant qu’il sera mis en place, sachant que le nombre d’enfants pouvant être accueillis dépend aussi du nombre d’enseignants volontaires, un enseignant ne peut pas encadrer plus de six enfants.

(1) Deux précisions : Olivier Marc est élu et trésorier du comité Usep et le délégué départemental, Simon Duran, occupe également ce poste à l’Ufolep.

Cinq après-midis sportives et éducatives

Activités physiques innovantes (mercredi), natation à la piscine municipale avec déplacement à vélo (jeudi), circuit à vélo sur les berges du Gers et découverte du patrimoine visible (vendredi), sports olympiques et paralympiques (lundi) et initiation aux gestes de premiers secours (mardi). Tel était le programme de la semaine.

L’apprentissage du vélo s’est fait dans un parc public aux alentours de l’école pour apprendre à lâcher le guidon afin de donner les directions, anticiper et freiner d’urgence si besoin. «J’avais peur quand je voyais des passages serrés comme les plots en ville et j’y arrive maintenant, je stresse moins», a expliqué Jean, qui passe en CE1. Une sortie bénéfique également pour la maîtresse, au départ très réticente en raison d’une grande d’appréhension de la gestion de groupe et des automobilistes. Mais à présent, elle souhaite mettre en place un cycle d’apprentissage et s’engager dans le Savoir Rouler à Vélo dans son école au travers du P’tit Tour Usep !

Les activités innovantes ont notamment consisté en un parcours ninja où le but était de tenir en équilibre sur des sangles tendues dans la cour de l’école, avec au bout du parcours la pratique du laser run, tandis que la découverte des sports paralympiques s’est appuyée sur la boccia et le cécifoot. L’idée était notamment de rester deux heures entières dans un fauteuil afin de comprendre les difficultés que peuvent rencontrer des personnes en situation de handicap. «J’ai trouvé que c’était compliqué quand je suis rentré dans les couloirs pour ouvrir les portes et ramasser les ballons par terre. Ce n’était pas évident», explique Paul, qui entre en CE1. Puis cette semaine sportive et citoyenne s’est terminée par du secourisme, avec l’apprentissage des gestes de premiers secours et des numéros d’urgence.