La Journée olympique de 23 juin favorise les dynamiques locales entre associations Usep Génération 2024 et communes labélisées Terre de Jeux. Trois exemples en Loire-Atlantique, dans une école de village et deux autres appartenant à la métropole de Nantes, à travers les témoignages croisés d’enseignants et de responsables communaux.
Grande première à Moutiers-en-Retz
Récemment labélisée Génération 2024, l’école Eric-Tabarly de Moutiers-en-Retz, petite commune côtière située près de Pornic, a vécu sa première journée olympique avec un peu d’avance puisque c’est le 14 juin que les cinq classes ont pratiqué le biathlon (course et tir à l’arc), le badminton, le basket, la pétanque et le disc-golf. Pour l’occasion, les enseignants étaient épaulés par l’éducateur sportif de la commune et le chargé de mission départemental pour le développement du sport scolaire, Jérôme Henry, avec qui le programme a été élaboré. Comme partout ailleurs, la symbolique propre aux Jeux olympiques n’a pas été oubliée : confection de drapeaux, cérémonies d’ouverture et de clôture avec défilé des équipes et serment des athlètes, remise de diplômes… Puis, le 23 juin, les enfants ont pris part à une course handisport sur la plage.
Côté école : « Mettre en avant nos projets sportifs »
Laurent Hervé (directeur), comment avez-vous préparé la journée ?
Jérôme Henry nous a proposé une organisation pour la journée, que nous avons affinée lors d’une réunion entre les enseignants, avec sa participation et celle des élus locaux.
Quelle plus-value voyez-vous à votre labélisation Génération 2024 ?
Cela donne une dynamique à l’équipe pour mettre des projets sportifs en place. Ce label permet de mettre en avant nos projets sportifs auprès des familles, de la commune et de notre hiérarchie. Cela permet également de bénéficier des coupons Génération 2024.
Comment la collaboration avec la collectivité locale s’est-elle nouée ?
La mairie a effectué sa demande de labellisation « Terre de Jeux » en même temps que notre labellisation « Génération 2024 ». Nous sommes donc sur la même dynamique de projets sportifs.
Les enfants se projettent-ils vers Paris 2024 ?
Les enfants ont entendu parler et ont vu à la télé les Jeux de Pékin. Ils participent aux 30 minutes d’activité physique quotidienne et ont eu des connaissances sur les Jeux olympiques, antiques et modernes). Ils participent également aux défis Unis’vers Usep 2024 comme « Tous vers Tokyo » ou « Tous à Pékin » Ils se projettent donc vers Paris 2024.
Côté commune : « Valoriser l’existant »
Mesdames Tonnevy et Pineau, quelle est la participation de la commune à la rencontre d’aujourd’hui ?
Mise à disposition du site et de la salle, présence de 3 élus et de l’animateur sportif de la commune pour l’organisation et l’encadrement de la journée.
Qu’est-ce qui a motivé votre labélisation Terre de Jeux ?
La volonté de valoriser l’existant et fédérer les énergies autour des pratiques physiques et du sport.
Peut-on vraiment parler de dynamique locale à travers cette labélisation ?
Oui. Cette labélisation nous motive pour créer des ouvertures notamment avec le nageur Frédéric Taillandier (NDLR : célébrité locale qui a traversé la Manche plus tôt dans l’année), mais aussi avec les associations, et l’école, sous l’étiquette « Paris 2024 ».
Cela a-t-il renforcé votre intérêt pour le développement de la pratique physique et sportive dans votre commune, et du sport scolaire en particulier ?
Oui, globalement dans la commune et à l’école, d’autant que le chargé de mission départemental, Jérôme Henry, accompagne les enseignants.
Rugby, basket et badminton à Rezé
À l’école Roger-Salengro de Rezé, en banlieue sud de Nantes, cette journée était également une première car là aussi l’école vient tout juste d’être labélisée. En plus du programme sportif proposé par le chargé de mission départemental, les 340 élèves ont bénéficié de l’appui des éducateurs sportifs des clubs locaux de rugby, de badminton et de basket, sans oublier la participation des parents d’élèves. Ceci avec pour lieux de pratique la cour de l’école, le gymnase et les espaces verts voisins.
Du côté de l’école : « Une couleur particulière »
Mathieu Brochard (directeur), comment avez-vous préparé la journée Olympique et Paralympique ?
Jérôme Henry nous a aidés à trouver des clubs sportifs partenaires et proposé des grands principes d’organisation de la journée, que nous avons quelques peu adaptés à l’environnement de l’école.
Quelle plus-value voyez-vous à votre labélisation Génération 2024 ?
Il permet de fédérer l’équipe autour d’un projet pédagogique d’école. Ces grands projets, qui rassemblent tous les élèves, sont peu nombreux et donnent une couleur particulière à l’école. Les 30 min d’APQ en récréation, les pauses actives en classe, la Semaine olympique et paralympique en janvier-février et la Journée olympique et paralympique en juin sont l’occasion de mobiliser les élèves sur le sport et les valeurs qu’il véhicule au sens large. Les élèves, les enseignants et les parents construisent une culture commune : engagement, santé, respect, différence… favorisent un bon climat scolaire et donc la réussite des enfants.
Comment la collaboration avec la collectivité locale s’est-elle nouée ?
Elle s’est nouée grâce au label, objet de communication et d’intérêt pour la ville. Nous sommes désormais en réflexion pour la création d’une piste Savoir rouler à Vélo et de l’organisation de journée de rencontres sportives entre écoles de la commune. Jérôme Henry a fait le lien avec les associations sportives de la ville pour les points forts de l’année. Les coupons Générations 2024 nous permettront de mobiliser à nouveau des clubs l’année prochaine pour plusieurs interventions.
Les enfants se projettent-ils vers Paris 2024 ?
Les enfants ont découvert, pour certains, l’univers des JO grâce à la Semaine olympique et paralympique organisée dans l’école par les enseignants et des parents d’élèves. Ils ont été étonnés de voir autant de sports différents et de voir les compétences hors normes des athlètes. Ils ont hâte de pouvoir regarder les épreuves de Paris 2024.
Du côté de la commune : « créer des projets »
Quelle est la participation de la commune à la rencontre d’aujourd’hui ?
Nous avons évidemment fourni les contacts des clubs sportifs locaux, mais aussi créé un « évènement sportif » sur le site de la commune de Rezé, visité par l’ensemble des habitants.
Qu’est-ce qui a motivé votre labélisation Terre de Jeux ?
Nous avons voulu mettre en avant les actions que nous faisions déjà.
Peut-on vraiment parler de dynamique locale à travers cette labélisation ?
Oui, cette labellisation nous pousse à créer des projets répondant au cahier des charges de Terre de Jeux. Nous avons notamment développé nos pistes cyclables dans la commune et mis en place des emplacements pour garer son vélo devant les écoles. »
Cela a-t-il renforcé votre intérêt pour le développement de la pratique physique et sportive dans votre commune, et du sport scolaire en particulier ?
Oui. Nous soutenons les clubs de la commune et créons des évènements sportifs sur la ville. Et nous soutenons les liens entre les écoles et les clubs.
À Saint-Herblain, cohésion et enjeu de santé
À l’école de La Bernardière de Saint-Herblain, située dans un quartier prioritaire et qui fait partie d’une Cité éducative, la Journée olympique a reproduit le programme de la Semaine olympique et paralympique, annulée localement en février pour cause de Covid. Du coup, ce qui était pour l’école sa deuxième participation a débuté mardi 21 juin pour s’achever mardi 28 juin. Le programme était dense et varié pour les 150 élèves concernés, du cours préparatoire au cours moyen : biathlon, course d’orientation, double dutch, handball, escalade, swin golf, triathlon, athlétisme, natation et volley-ball. Ceci avec la participation de l’Usep 44, des éducateurs du comité de handball et de la ville ainsi que du conseiller pédagogique de circonscription en EPS et de la footballeuse professionnelle Alice Benoît, qui est la marraine de l’association.
Du côté de l’école : « Des activités inhabituelles pour des enfants sédentaires »
Céline Haubois (directrice), comment avez-vous préparé la journée Olympique et Paralympique ?
En prenant contact avec les services des sports et de l’éducation de la ville de Saint-Herblain et le comité Usep. Avec toutefois un regret : il est très difficile d’obtenir la présence de sportifs de haut niveau qui parfois ne répondent pas aux sollicitations ou ne peuvent pas se rendre disponibles pour ces projets.
Quelle plus-value voyez-vous à votre labélisation Génération 2024 ?
Fédérer l’équipe autour d’un projet pédagogique d’école et permettre aux enfants de ces quartiers défavorisés de découvrir des activités sportives inhabituelles pour eux, et de s’approprier les valeurs de l’olympisme, transposables entre élèves. Ces enfants sont sédentaires et pour la plupart ils ne pratiquent aucune activité sportive. Il y a donc aussi un objectif de santé pour réconcilier les enfants avec la pratique sportive quotidienne. Les élèves, les enseignants se réunissent autour d’une culture commune : engagement, santé, respect, différence… Le vivre ensemble est essentiel pour ces enfants dont les relations entre eux peuvent être difficiles. L’angle santé dans ce projet est aussi traité en proposant aux classes sur une matinée un petit déjeuner équilibré, nécessaire au quotidien et pour la pratique sportive.
Comment la collaboration avec la collectivité locale s’est-elle nouée ?
La collaboration avec la collectivité locale s’est nouée grâce au label, objet de communication et d’intérêt pour la ville. Nous avons déjà l’habitude de rencontres sportives entre écoles de la commune.
Les enfants se projettent-ils vers Paris 2024 ?
Depuis deux ans, le projet autour de l’olympisme permet aux enfants de découvrir l’univers des JO grâce à la Semaine olympique et paralympique organisée dans l’école par les enseignants. Il demeure toutefois difficile d’impliquer les parents, qui ont plus de difficultés à entrer dans l’école.
Du côté de la commune : « Créer des évènements sportifs »
Maud Cesbron, vous êtes responsable du service sports loisir. Quelle est la participation de la commune ?
Nous avons créé un évènement sportif sur ce quartier de Saint-Herblain. La Ville met à disposition des installations sportives, des animateurs sportifs (Étaps), finance un transport et imprime des diplômes Génération 2024 pour tous les enfants.
Qu’est-ce qui a motivé votre labélisation Terre de Jeux ?
Nous avons voulu mettre en avant les actions que nous faisions déjà.
Cela a-t-il renforcé votre intérêt pour le développement de la pratique physique et sportive dans votre commune, et du sport scolaire en particulier ?
Oui. Nous soutenons les clubs de la commune et créons des évènements sportifs sur la ville. Nous soutenons les liens entre les écoles et les clubs.