Membre du comité directeur de 2004 à 2016, puis récemment réélu à l’assemblée générale de Lorient, Dominique Gabarroche, professeur des écoles retraité et ancien délégué Usep du Lot-et-Garonne, est décédé le 31 décembre à l’âge de 63 ans, des suites d’un malaise cardio-vasculaire.
Au sein du comité du Lot-et-Garonne, il était « le sage ». Et c’est précisément pour son expérience du mouvement, ses qualités humaines et son sens de la mesure que, depuis octobre 2020, Dominique Gabarroche exerçait en duo avec Dominique Caron les fonctions de secrétaire général de l’Usep.
Dominique Gabarroche n’est pas tombé tout petit dans le grand bain de l’Éducation nationale et de l’engagement laïque. À Miramont-de-Guyenne, où il grandit, son père est agent commercial dans l’automobile et sa mère tient un café-bar. Tirait-il de la fréquentation de ce lieu animé son goût des contacts humains et son appétence pour la chose sportive ? « C’était lui qui allait inscrire le score des matchs sur le tableau dédié aux résultats sportifs », raconte Frédéric Géraud, qui au début des années 1980 fut son condisciple à l’école normale d’Agen, avant de le rejoindre sous le maillot du comité Usep. Très sportif, Dominique Gabarroche fut même un rugbyman de très bon niveau, joueur des lignes arrière du XV de Sainte-Foy-la-Grande, dans le groupe B du championnat de France, l’équivalent de la Pro D2 d’aujourd’hui.
Sa carrière professionnelle, elle, se décline en trois temps de durée sensiblement égale : « enseignant en classe unique de maternelle en milieu rural et directeur de l’école primaire, délégué départemental Usep et enfin conseiller pédagogique de circonscription en EPS » jusqu’à sa retraite en 2018, comme il le précise dans sa dernière profession de foi.
Délégué Usep du Lot-et-Garonne de 1992 à 2005 (parallèlement aux fonctions de délégué à la vie scolaire de la Fédération des œuvres laïques), il innove en créant des événements emblématiques : le Petit Raid, tourné vers les plus jeunes ; le Relais du halage, qui mobilise chaque année des milliers d’écoliers le long du canal du Midi ; et la Ronde cyclotouriste, qui depuis 1995 embarque une dizaine de classes pour une équipée d’une semaine. C’est d’ailleurs cette image de fondateur de la Ronde Usep que les médias locaux conservent de lui.
« Sa vision de l’Usep était celle d’une fédération ouverte, y compris aux enseignants moins investis, dans l’idée de la leur faire découvrir et de donner envie de s’engager davantage. C’est pourquoi le Relais du halage, organisé avec l’Éducation nationale était ouvert aux non licenciés. Dominique avait aussi le souci de faire participer les parents à la vie de l’association, comme sur la Ronde cyclotourisme » explique Stéphane Prima.
Si l’actuel président départemental s’est lui-même tant impliqué dans le sport scolaire, c’est parce que le délégué de l’époque l’avait repéré lors d’une réunion de secteur Usep lorsqu’il n’était qu’un jeune enseignant d’une école rurale. « Il avait ce talent de vous motiver et de vous rassurer sur vos capacités », confie-t-il en évoquant son « mentor ». C’est aussi comme cela que Dominique Gabarroche, qui avait eu deux filles d’un premier lit, Marine et Ninon, rencontra sa seconde épouse, Marie-Laure, qui fut elle-même un temps présidente de l’Usep du Lot-et-Garonne.
Dominique Gabarroche fut aussi de ces élus nationaux qui, en 2004, firent prendre à l’Usep le virage de l’autonomie afin d’en accélérer le développement. Chargé de la formation des enseignants, puis des élus, « il dégageait une grande sérénité », se souvient Annie Ramirez, qui le connut comme simple stagiaire avant de partager ce dossier avec lui au sein du comité directeur, et retient « sa générosité et sa bienveillance ».
Après avoir pris du recul au niveau national, Dominique Gabarroche avait reçu en 2019 une médaille d’honneur à l’assemblée générale de Pau, avant de retrouver la collégialité du comité directeur. Son temps libre de jeune retraité devait lui permettre de se montrer un secrétaire général très à l’écoute du terrain. Malheureusement, on peut à la fois avoir bon cœur et une funeste fragilité de ce côté-là.