Jean-Michel Blanquer, Nadia Bellaoui et Véronique Moreira ont signé lundi 1er juillet une nouvelle convention-cadre entre l’Éducation nationale, la Ligue de l’enseignement et l’Usep. Que faut-il en retenir ? Explication de texte par la présidente de l’Usep.
Véronique Moreira, en quoi la nouvelle convention entre l’Usep et le ministère de l’Éducation nationale se distingue-t-elle de la précédente, qui datait d’octobre 2014 ?
Elle possède une coloration toute particulière, à cinq ans des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Son préambule insiste sur « la nécessité de développer le sport scolaire de l’École publique ». C’est la question de l’héritage des Jeux : développer la pratique sportive de tous les Français, et en particulier des enfants. Or cela passe par le rayonnement accru du sport scolaire du 1er degré et le développement des associations d’école.
Quels sont les points les plus importants, à vos yeux ?
L’article 1, qui porte sur les « missions de l’Usep », réaffirme que celle-ci « est à l’initiative ou associée à tout projet de rencontre sportive scolaire organisée au sein de l’école publique ». L’article 2, lui, détaille notre « ambition pédagogique et républicaine » et souligne que le cadre associatif dans lequel s’organise le sport scolaire Usep est un lieu de la citoyenneté en actes pour les enfants. Cet article 2 mentionne notamment le rôle de l’Usep dans l’éducation à la santé, à la prise de responsabilités des enfants, et dans l’ouverture de l’école sur le monde sportif et son environnement proche. Autant d’éléments qui réaffirment la mission d’éducation populaire dont se revendique l’Usep.
Quelles sont les « alliances éducatives » identifiées par l’article 3 ?
Ce sont avant tout celles qui se nouent avec l’équipe départementale EPS. À ce titre, il est fait mention de l’implication de l’Usep dans la formation continue des enseignants et la labellisation des écoles Génération 2024, puis dans l’animation de leurs associations sportives, aux côtés de l’Éducation nationale. Cet article fait également référence à l’articulation avec l’UNSS dans le cadre du nouveau cycle 3.
Que faut-il retenir de l’article 4, qui précise les engagements du ministère ?
Son engagement à « favoriser la structuration de l’Usep », en l’associant « systématiquement » aux plans de développement du sport scolaire et aux autres dispositifs institutionnels. L’Usep a besoin de l’engagement de l’institution sur deux points cruciaux : la reconnaissance de l’engagement de ses enseignants-animateurs et sa structuration. Pour rayonner sur davantage d’écoles et se développer sur le territoire, l’Usep a besoin de moyens humains.
Mais la convention n’apporte pas de précisions sur ce point…
Non, mais ce sera l’objet d’une note destinée aux recteurs et aux directeurs académiques, les Dasen1. Prévue pour la rentrée scolaire, elle doit permettre d’« opérationnaliser » la convention, par exemple en invitant les Dasen à identifier un référent sport scolaire, attaché à un secteur et chargé de développer l’Usep dans les écoles. Il pourrait également leur être demandé d’accorder à l’Usep une place dans la formation des directeurs. Ce serait du concret.
De leur côté, comment les comités départementaux de l’Usep peuvent-ils aider à cette « opérationnalisation » ?
En demandant dès à présent à rencontrer le recteur, les Dasen, sur la base de la convention. Au-delà du contexte local, cela dépend aussi d’eux que les intentions politiques affichées par la convention ne restent pas lettre morte.
(1) Dasen : directeur académique des services de l’Éducation nationale.
Photos ©Philippe DEVERNAY/MENJ