Que pensent vraiment du sport scolaire Usep les élèves qui représentaient leur région au Congrès national des enfants, du 21 au 23 juin à Paris ? Quel lien établissent-ils avec l’olympisme ? Et que retiennent-ils de cette expérience ? Petits dialogues entre binômes fille-garçon.

Lily et Pierre : « L’Usep et l’UNSS, c’est pareil ? »

Lily et Pierre sont en CM2 à Aslonnes, près de Poitiers (Vienne, Nouvelle Aquitaine). Et, dans l’amphithéâtre du Comité national olympique, c’est Lily qui a demandé au représentant du ministre de l’Éducation nationale : « Est-ce que l’Usep et l’UNSS c’est pareil ? »

  • Pour nous, l’Usep, c’est jouer avec des gens qu’on connaît.
  • C’est partager des moments avec des amis, se faire plaisir en faisant du sport.
  • On apprend aussi de nouveaux sports, comme le tchoukball…
  • Ou le frontball : cela ressemble à la pelote basque.
  • Parfois, on prépare aussi des exercices pour d’autres enfants, comme quand on a organisé la rencontre de foot.
  • Et, après, on fait le point après avec le maître. Pas le soir même, mais le lendemain matin : ce qui s’est passé, ce qu’on pourrait améliorer, le comportement de certains élèves.

 

  • « Est-ce que l’Usep et l’UNSS, c’est pareil ? » Je trouve la question assez intéressante. On dit que l’Usep c’est pour les petits et l’UNSS pour les grands, mais encore ? Ce qui est sûr, c’est que l’an prochain, au collège, je ferai de l’UNSS : du handball, que je pratique déjà en club.
  • Moi aussi, je ferai de l’UNSS au collège : pas un sport en particulier, mais un peu de tout. C’est ce qui était marqué sur les papiers.

 

Mathéo et Marine : « On a appris le fair-play »

De leur année sportive, Mathéo et Marine, de Thuit-de-l’Oison (Eure, Normandie), retiennent l’apprentissage du fair-play et l’expérience du handicap. Ils rêvent aussi de voir les propositions faites au congrès des enfants inspirer les organisateurs des Jeux olympiques.

  • Ce qu’on aime dans le sport scolaire, c’est découvrir de nouveaux sports, comme le base-ball et le quidditch, celui auquel joue Harry Potter.
  • À l’Usep, on nous fait vraiment comprendre les règles : ce qu’il faut faire et ne pas faire, être fair-play et se respecter les uns les autres. En club, c’est moins important.
  • C’est vrai. Je fais du hand en club, et je me suis aperçu que je n’étais pas du tout fair-play: j’étais même mauvais joueur comme y a pas ! Grâce à l’Usep, j’ai changé de comportement.
  • C’est pareil pour tout le monde, je crois. Moi, je fais de l’athlétisme et de la gymnastique. À l’Usep, on nous apprend qu’il n’y a pas que la compétition. Le plus important n’est pas de gagner, mais de prendre du plaisir.
  • On a aussi participé à une rencontre sur le handicap. Il fallait guider quelqu’un qui avait les yeux bandés : avancer sans rien voir, c’est étrange…
  • Moi, j’ai bien aimé les fauteuils roulants. Il fallait faire un slalom, c’était compliqué, et à la fin on disputait une petite course. On avait vraiment l’impression d’être une personne avec un handicap. Ça nous montrait comment c’était dur.

 

  • Participer au congrès des enfants, c’est une fierté. Surtout dès ma première année à l’Usep ! Je suis heureux, je ne pensais pas aller jusque-là.
  • On a appris plein de choses sur les Jeux olympiques : que c’est organisé tous les 4 ans, qu’il y a plein de sports et pas que de l’athlétisme…
  • Depuis que je suis tout petit, j’aime les Jeux olympiques. Et si certaines de nos propositions étaient retenues pour Paris 2024, ce serait une fierté encore plus grande. Imaginez : c’est ton idée qui permet de rendre les Jeux olympiques encore meilleurs qu’ils ne sont !
  • Comme la proposition de mettre un arbitre en plus sur le terrain, afin de mieux voir les fautes.
  • Ce serait génial si, à 15 ans, j’allais voir les Jeux olympiques à Paris et pouvais me dire : quand j’avais 9 ans, j’ai réussi à proposer ça !

 

Iriura et Vaikeanu : « On adore les débats »

Iriura et VaIkeanu viennent de Tahiti, en Polynésie-Française, et représentaient l’Océanie. Ils ont particulièrement apprécié la tribune que leur offrait le congrès des enfants.

 

  • Ce que je préfère dans le sport scolaire, ce sont les débats associatifs. Je ne suis pas une grande sportive, mais j’aime parler de sport, trouver des solutions. On dit que j’ai une bonne éloquence (sic).
  • Il y a le sport aussi. Avec l’Usep, on a fait du foot, et surtout des jeux.
  • À vrai dire, on a vraiment commencé à connaître l’Usep cette année seulement. Avant, au cross, on voyait les panneaux Usep, mais on ne savait pas d’où ça venait. Et quand notre maîtresse nous a demandé si on voulait participer au congrès des enfants, on lui a demandé : mais c’est quoi, l’Usep ? Elle nous l’a expliqué et on a décidé de s’engager, en cherchant une proposition d’action. On a commencé par le vivre ensemble, mais on n’y arrivait pas. Alors on est parti sur l’esprit sportif et le respect.
  • On a découvert qu’il existait un code du sportif. Nous n’en avions jamais entendu parler !
  • Rectificatif : le code du sportif, on en avait entendu parler, mais on nous avait dit qu’il existait aussi une charte, que nous n’avons jamais trouvée. On a alors décidé de la rédiger nous-mêmes. Il s’agit d’une charte à réciter avant chaque rencontre sportive associative de l’Usep. Elle finira par l’engagement suivant : « Nous nous engageons à respecter la charge de l’esprit sportif dans son intégralité ».
  • Au cas où on n’aurait pas le temps de lire tous les articles…
  • Cette charte, on ne l’a pas encore rédigée, mais on a quelques idées. Il y aura au moins un article sur les valeurs fondamentales de l’Usep. Et un autre sur celles de l’olympisme.
  • Respect, excellence, amitié.
  • En tout cas, on est content d’avoir fait le voyage, même si une journée d’avion c’est long. Lors du débat territorial, en Polynésie, on pensait qu’on allait beaucoup échanger, partager des idées, mais en fait c’était un peu ennuyeux… On s’attendait à discuter davantage. Là, au congrès national, il y a beaucoup plus de débats, même sur la fiche associative. Et ça nous plait, parce qu’on aime défendre nos idées !