Associer l’effort physique au plaisir ressenti est le meilleur gage d’une pratique future des enfants. C’est pourquoi «À l’Usep, l’athlé ça se VIE !» s’appuie sur des ateliers ludiques où la performance individuelle devient collective. Comme à Olivet (Loiret), où 157 élèves de CE1 étaient réunis le 28 mars pour le lancement officiel de cette opération nationale.

Une ruche : c’est l’image qui vient à l’esprit, plus que celle d’un mini-meeting d’athlétisme. Une ruche bourdonnante, parfaitement organisée. Ici, des enfants sautent à l’aide d’une perche, d’un trampoline, ou en se retournant d’eux-mêmes « comme une crêpe » sur un épais tapis. Là, ils lancent un anneau, un javelot en mousse, un medecine-ball au-dessus leur tête. Les autres courent autour de plots, en récupérant un bouchon en plastique à chaque passage. Et tous les quarts d’heure, ça tourne. Bienvenue sur une rencontre de l’opération «À l’Usep, l’athlé ça se VIE !», dont la sarabande se poursuit jusque fin mai.

Tous en piste

«Pour la plupart des enseignants, l’athlétisme reste le sport de base. Mais il était urgent de revoir la façon de l’aborder avec les enfants : c’est ce qu’ont fait l’Usep et la Fédération française d’athlétisme, en imaginant des ateliers pensés comme des jeux et moins centrés sur la mesure de la performance», résume Benoît Lasnier, directeur national de l’Usep.

«Les enfants sont réunis par équipes. Aucun n’est mis en avant, ce qui n’aurait d’ailleurs aucun sens au regard des différences de développement physiologique que l’on rencontre à cet âge. L’important est qu’ils soient tous en action, et c’est le cas aujourd’hui », se félicite Philippe Leynier, directeur technique national adjoint de la FFA, en jetant un regard circulaire. « Nous faisons travailler des habiletés que les enfants n’ont plus l’occasion de développer dans la vie quotidienne. Et derrière cette idée de progression dans leur motricité et leur coordination, il y a celle de santé », souligne de son côté Jean-Claude Farault, conseiller pédagogique départemental en EPS et coconcepteur du document Anim’Athlé qui sert de support à la rencontre.

Éducation à la santé

Implicite dans l’intitulé de l’opération «À l’Usep, l’athlé ça se VIE !» (1), cette finalité d’éducation à la santé transparaît aussi dans l’atelier «émotions». Au calme dans un vestiaire, les enfants expriment leurs ressentis à partir d’une réglette proposant cinq visages, du plus triste au plus réjoui. À un moment, sans doute ont-ils été essoufflés ou déçus de rater un lancer. Mais tous s’affirment « un peu » ou « très contents ». Et quand Florence Guillois, engagée pour la deuxième année avec sa classe, observe que les enfants «entrent facilement dans les ateliers», Lilou dit les a «adorés» et Adam les trouve «rigolos», ce qui était le but du jeu.

En outre, à Olivet, de «jeunes officiels» de CM2 prenaient soin de leurs cadets sur les ateliers. Et dispenser des consignes et des conseils techniques en veillant à ce que personne ne se fasse mal, cela relève aussi de l’éducation à la santé.

(1) Qui en 2017 a concerné 43 882 enfants et 1609 associations Usep, à l’occasion de 193 rencontres organisées dans 46 départements.

 

Défi-récré. La vidéo du défi-récré 2018 lancé par Christophe Lemaître pour inviter les enfants à bouger a été présentée aux différentes personnalités (Éducation nationale, collectivités locales, fédérations partenaires) présentes au lancement officiel de l’opération. Et s’ils n’ont pu eux-mêmes relever le défi lancé par le sprinter, à Olivet les enfants ont participé à un atelier, La Croix, qui reprenait l’exercice du défi 2017.