En Aveyron, les associations d’école de deux villages voisins en ont créé une troisième pour animer les temps périscolaires et un centre de loisirs du mercredi. Et le retour à la semaine de quatre jours en septembre 2018 ne remettra pas en cause un dispositif qui associe enseignants, parents et élus locaux.

Au départ, il y a deux associations Usep de village, distantes de 4 km l’une de l’autre. Sur le plateau, regardant vers Rodez, c’est Balsac ; et en bas, émergeant du vignoble, c’est Bruéjouls, sur la commune de Clairvaux-d’Aveyron. De longue date, les deux associations participent aux mêmes rencontres Usep et les enfants partagent des créneaux communs d’EPS au gymnase de la communauté de communes.

Aussi, quand les nouveaux rythmes scolaires posèrent en 2014 l’épineuse question des activités périscolaires, ces deux écoles aux effectifs modestes (actuellement 72 et 85 élèves, maternelle et élémentaire réunies) décidèrent de la jouer collectif. «Nous avons constitué un comité de pilotage qui a très vite élargi sa réflexion à la création d’un centre de loisirs du mercredi. Et pour gérer ces différents temps, nous nous sommes tournés vers l’Usep», résume Karine Lefrançois, directrice de l’école de Balsac.

Cohérence des temps

Avec l’appui du délégué départemental, une troisième association a été créée : Les Gastadous de l’Usep, «les enfants gâtés» en occitan. «Les Gastadous propose accueil du matin et garderie du soir, encadre la pause méridienne et anime des temps d’activités périscolaires, deux jours par semaine dans chaque école, détaille Karine Lefrançois. Et chaque école accueille en alternance le centre de loisir, le mercredi et durant les vacances.» Quatre personnes ont été embauchées : une directrice salariée par la Ligue de l’enseignement de l’Aveyron et trois animatrices à plein temps.

Ce mode d’organisation favorise la cohérence éducative. Les rencontres Usep du mercredi après-midi sont même intégrées au calendrier du centre de loisirs ! « École, activités périscolaires, rencontres Usep, centre de loisirs : tout est lié», insiste le délégué départemental, Bertrand Cayzac.

Enseignants, parents et élus réunis

Les deux communes subventionnent les Gastadous et financent le poste de la directrice. «Cette formule nous permet de proposer des activités péri et extra-scolaires de qualité, avec un mode de gouvernance qui associe enseignants, parents d’élèves et élus municipaux» souligne Catherine Guillet, première conseillère municipale de Clairvaux-d’Aveyron et co-présidente de l’association.

Le dispositif fonctionne si bien que les parents se sont inquiétés du retour programmé à la semaine à quatre jours. N’allait-t-il pas ruiner l’édifice ? «Non : avant même d’organiser la consultation des parents d’élèves, nos deux communes avaient annoncé que cela ne remettait pas en cause les Gastadous, insiste Catherine Guillet. L’accueil du mercredi va simplement être étendu au matin. Et si les temps d’activités périscolaires disparaîtront en tant que tels, l’accueil du soir ne sera pas une simple garderie.»

Sur ce dernier point la réflexion est en cours, afin que les enfants gâtés de Balsac et Bruéjouls ne le soient pas moins qu’avant. Ph.B.

Quatre expériences similaires. En Aveyron, quatre autres associations Usep issues d’une association d’école assurent la gestion d’un centre de loisirs. La première a vu le jour à Saint-Cyprien-sur-Dourdou, près de Conques, à l’initiative de Betrand Cayzac, délégué départemental Usep et élu municipal. Là aussi, la directrice est salariée par la Ligue de l’enseignement, avec deux animatrices à plein temps sous sa responsabilité. La formule a également été développée à Saint-Beauzély, Druelle et Capdenac-Gare.