Dominique, 58 ans, enseigne auprès d’élèves de petite et moyenne section de maternelle. Émilie, 38 ans, a une classe de cours préparatoire. Toutes deux animent en parfaite osmose l’association Usep de l’école Lucie-Aubrac de Nevers (Nièvre), située en réseau d’éducation prioritaire.

Dominique Méchin et Émilie Garruchet, depuis quand animez-vous l’Usep dans votre école Lucie-Aubrac ?

Émilie : Nous nous sommes retrouvées en 2010 dans une autre école de Nevers, toute proche, qui a fermé ses portes il y a quatre ans. Dominique enseignait déjà en maternelle, moi en élémentaire, et nous étions l’une et l’autre animatrices Usep. Aujourd’hui, Dominique est trésorière de l’association, et moi secrétaire. Nous animons ensemble les réunions de délégués enfants. Je suis aussi élue au comité départemental Usep1, comme Dominique l’a été durant dix ans.

Dominique : Dans cette école Claude-Tillier où nous enseignions précédemment, les enseignants nouvellement nommés entraient naturellement dans la dynamique Usep, qui était forte. L’objectif est de retrouver à Lucie-Aubrac la même dynamique, avec l’inscription de l’Usep dans le projet d’école et la demande du label Génération 2024.

Émilie : Aujourd’hui l’Usep concerne une classe sur deux : petite et grande section de maternelle, CP et CE1, et une classe d’Ulis TFM (Troubles des fonctions motrices) qui est intégrée aux rencontres en temps scolaire. Cela représente une cinquantaine d’enfants en maternelle, et une soixantaine en élémentaire. Certains enseignants de cours moyen s’inscrivent aussi pour participer au P’tit Tour à vélo ou au cross départemental.

Quelle est l’offre de rencontres ?

Dominique : En maternelle, ce sont 5 rencontres par an, dont 2 hors temps scolaire. Nous commençons en janvier, le temps que les petits prennent leurs repères. Ensuite, le rythme c’est une par mois !

Émilie : En élémentaire, c’est souvent 4 rencontres en temps scolaire, et 3 hors temps scolaire, dont un biathlon-triathlon un samedi matin, fin juin.

Sont-elles parfois communes ?

Dominique : Généralement non, mais maternelles et élémentaires peuvent se retrouver sur les rencontres de danses traditionnelles. Et, lors de la Journée du sport scolaire, les enfants de moyenne et grande sections et de cours préparatoire ont pratiqué ensemble les jeux du monde, dans des groupes mixés.

Émilie : Chaque année, les enfants d’élementaire élus au bureau de l’association préparent également une rencontre pour les maternelles de l’Usep. C’est d’ailleurs l’un des dix critères du label associatif départemental, que nous venons d’obtenir pour la deuxième fois !

Est-il possible d’associer les enfants de maternelle à cette vie associative ?

Dominique : La vie associative, c’est un peu vague pour eux, au sens où nous, adultes, l’entendons. Mais mes élèves savent qu’ils possèdent une licence à leur nom : on la regarde, on en parle en classe. Pour les tout-petits, la vie associative passe avant tout par l’attitude, le savoir-être : respecter les autres, les règles, viser le zéro déchet… Les enfants créent aussi le totem de l’association, qui est le même pour petits et grands et permet de se présenter au début de chaque rencontre. L’an passé, celui-ci avait l’apparence du bonhomme-crayon Usep. Cette année, il a été réalisé avec du matériel sportif à recycler, et nous avons ajouté une petite chanson.

Les parents participent-ils à la vie de l’association ?

Émilie : Oui, et le président de l’association est l’un d’eux ! Chaque année, une dizaine de parents sont licenciés, pour sept enseignants, car les CP-CE1 sont dédoublés.

Dominique : Tout comme beaucoup d’enfants d’élémentaire inscrits à l’Usep ont déjà pratiqué en petites sections, la plupart de ces parents ont découvert l’Usep en accompagnant leurs enfants sur des rencontres maternelles. Et ce sont eux qui passent l’agrément pour encadrer des sorties vélo et que l’on retrouve dans les formations départementales.

L’association réunit des enfants de cycles 1 et 2, mais pas de cycle 3…

Émilie : Cette tendance vaut pour tout le secteur de Nevers et peut s’expliquer par un engagement dans un club sportif, un cours de danse ou une activité culturelle. Même au cycle 2, pour les rencontres Usep du mercredi, je dois parfois insister auprès de certains parents : « Ce n’est que deux fois par an ! » Ils se posent moins la question lorsqu’ils connaissent l’Usep depuis la maternelle !

(1) Émilie Garruchet est également élue nationale de l’Usep.