Pourquoi le mercredi ? « Parce que les parents sont plus disponibles ce jour-là et que j’enchaîne ensuite avec mes CM2 sur un module d’apprentissage du vélo d’une heure trente », explique l’enseignant, devenu depuis directeur de l’école.
Les premières séances permettent de s’assurer que chacun est bien en selle. Puis la Prévention Routière vient installer un parcours d’initiation au code de la route, préalable aux premières sorties hors de la cour d’école. Plus tard dans l’année, les CM2 sont également invités à mettre en place des ateliers pour les plus petits, avec draisiennes et tricycles.
Début juin, les élèves volontaires ont ensuite l’occasion de participer à la « Limousine des enfants », qui sur 28 km emprunte le parcours de l’épreuve cyclosportive qui traverse la commune : cette année, ils étaient 22. « Les autres enfants donnent un coup de main au point de ravitaillement. Pour tous, voir passer 2 000 concurrents, c’est impressionnant, et motivant », souligne Sébastien Peaudecerf.
Le cycle d’apprentissage est finalisé par un rallye organisé avec la Prévention Maif, la MAE et les pompiers, sorte de check-up de tout ce que les enfants ont appris : règles de circulation, maniabilité, matériel, secourisme, etc.1
École de vélo
La dynamique cycliste impulsée par l’Usep a débouché il y a 5 ans sur la création d’une école de vélo, animée le samedi matin par Sébastien Peaudecerf et un noyau de parents. Celle-ci est devenue depuis un club affilié à l’Ufolep qui propose aussi des plateaux Kid Bike et, pour les grands, la participation à des randonnées, des cyclosportives ou des courses de VTT.
Conseiller municipal depuis 2014, Sébastien Peaudecerf a également défendu avec succès un projet de parcours cycliste en centre-bourg, fléché et parsemé de panneaux pédagogiques : un parcours qu’il utilise avec ses CM2. « Le projet a été monté avec l’école de vélo et des étudiants en licence 3 de Staps. Pour leur part, mes élèves ont travaillé sur les panneaux relatifs à la sécurité : port du casque, du gilet fluorescent, ou vérification du matériel » précise Sébastien Peaudecerf. Élu en charge des aménagements routiers et des sentiers ruraux, il étudie à présent un projet de piste protégée pour pédaler sans risque jusqu’à l’étang communal…
L’association Usep est ainsi au cœur d’un projet global autour du vélo. « Ancien conseiller pédagogique en EPS, j’étais souvent frustré car je lançais des projets sans pouvoir les mener sur le long terme. Là, j’ai la possibilité d’aller au bout de ce que j’impulse », se réjouit l’enseignant, qui confie : « Mon ambition, c’est que demain une majorité d’enfants vienne à l’école à vélo, sans même besoin du vélobus et de l’Usep. »
À défaut d’y être, cela en prend doucement le chemin.
(1) Ce programme très chargé explique que l’association fasse jusqu’à présent l’impasse sur le P’tit Tour Usep.
Savoir Rouler à Vélo : premiers diplômes
Déjà suffisamment aguerris pour rouler avec leurs accompagnateurs sur une quinzaine de kilomètres, 14 CM1-CM2 de l’association Usep de Saint-Just-le-Martel ont participé début octobre à Limoges à une opération de promotion du dispositif Savoir Rouler à Vélo commune à l’Ufolep et à l’Usep. Ils ont été rejoints sur place par des élèves des écoles Jaurès-Turgot de Panazol, qui possèdent elles aussi leur vélobus Usep. À l’issue d’ateliers de maniabilité ayant valeur d’ultime test, les enfants se sont vu remettre les premiers diplômes officiellement décernés au nom de l’Usep. « Tout animateur Usep peut ouvrir lui-même un compte en ligne et télécharger des attestations numérotées », précise le délégué Usep, Julien Roussel.
Les enfants en redemandent
Clémence : « J’adore le vélo, et l’an passé je tenais absolument à participer au vélobus. Parfois je vais seule au point de rendez-vous, parfois ma mère m’accompagne. J’ai aussi voulu m’inscrire au club, comme ma sœur. C’est pour cela que je porte ce maillot et ce cuissard. J’ai l’habitude de rouler en groupe, mais je préfère le VTT. Parce que j’aime la vitesse et que, sur la route, il faut faire attention à la circulation : interdit de jouer au casse-cou ! »
Paulin : « Je fais du vélo pour le plaisir. Le mien est neuf, je l’ai reçu pour mon anniversaire. Faire 15 km sur la route, c’était nouveau pour moi, mais pas trop difficile, sauf dans les côtes. Dans l’une d’elle, je l’avoue, j’ai mis pied à terre. Un adulte s’est arrêté avec moi, et les autres ont fait une pause pour nous attendre. »
Noah : « Du vélo, j’en fais en semaine dans mon lotissement, et le week-end en bord de Vienne avec mon père. L’an passé, j’ai aussi participé à la Limousine des enfants. On reste en groupe, on peut juste se lâcher sur les 200 derniers mètres. Il y a aussi une foule de gens qui nous regardent et nous applaudissent au départ et à l’arrivée : c’est à la fois agréable, et un peu gênant. »