Dix-sept délégués départementaux des promotions 2021 et 2022 se sont retrouvés du 24 au 27 janvier à Laval (Mayenne) afin de poursuivre leur apprentissage du métier ou d’approfondir leurs acquis en partageant le vécu d’une année. Retour d’expérience avec Carole Strugala, ex-stagiaire et cheville ouvrière de l’Usep Pas-de-Calais, aujourd’hui adjointe nationale en charge de la formation.
Carole Strugala, pourquoi réunir les deux dernières promotions de délégués lors d’un stage commun ?
Pour que ceux qui possèdent déjà l’expérience d’une année la partagent avec les nouveaux. Pour faire lien, ils animent pour eux un temps sportif et un « barcamp » où chacun présente une action « remarquable » menée dans leur territoire, avec des échanges sur l’organisation, les moyens humains ou les financements. Les deux promotions partagent aussi la pratique d’une activité sportive : le rugby cette année, en lien avec l’opération d’accompagnement de la Coupe du monde. Mais les contenus sont distincts.
Par exemple ?
Prenons l’éducation au développement durable : nous avons présenté aux stagiaires « n » la façon dont elle est abordée à l’Usep et travaillé avec les « n+1 » sur l’accompagnement d’un comité dans une démarche globale en la matière. De même, les premiers ont planché sur les statuts et l’organisation d’une assemblée générale départementale, et les seconds sur la façon de rendre cette AG dynamique et attrayante. Idem pour la rencontre sportive associative, dont l’approche est différente : appropriation pour les uns, approfondissement pour les autres.
Comment les stages des délégués ont-ils évolué ces dernières années ?
À côtés des fondamentaux, certains contenus sont liés à l’actualité : le module sur la création d’associations labélisées Génération 2024 disparaitra par exemple du programme l’an prochain. Mais la principale évolution réside dans la mise en place, depuis les confinements, de modules en distanciel qui, à raison d’un par mois, complètent nos trois rendez-vous de l’automne, de l’hiver et du printemps. Cela permet d’aborder davantage de thématiques. Et je pense que cette formation de délégué sur deux ans est plus complète et plus ancrée dans le réel que celle que j’ai connue comme stagiaire en 2012-2013, avant de prendre de la bouteille en restant 8 ans en poste en Pas-de-Calais !
Et les profils ?
On rencontre de moins en moins d’enseignants comme moi. Les profils sont plus divers et bon nombre sont passés par les Staps. Moins familiers de l’environnement de l’Éducation nationale, ils attendent des connaissances pratiques immédiatement exploitables. Nous répondons au mieux à ces demandes. Ce qui en revanche complique notre tâche de formateur, c’est que tous les stagiaires ne sont pas titulaires du poste mais aussi des adjoints. D’où un décalage entre leurs attentes et les contenus. C’est pourquoi nous envisageons de proposer à leur intention un parcours de formation parallèle, en distanciel. Nous y travaillerons après le 3e rendez-vous de l’année, mi-avril en amont du congrès d’Aix-les-Bains. Lequel constituera pour les nouveaux une grande première qui participera aussi de leur formation !