Pour concilier l’accueil du plus grand nombre d’enfants dans les écoles avec la règle sanitaire de 15 élèves maximum par classe, l’Éducation nationale a initié dans le cadre du déconfinement le dispositif Sport Santé Culture Civisme, alias 2S2C. Le but : proposer des activités sportives aux élèves présents à l’école mais n’étant pas face à leur enseignant. L’Usep participe au groupe d’appui départemental qui coordonne l’offre des clubs sportifs et les demandes des écoles et mairies.
Pourquoi le dispositif Sport, Santé, Culture, Civisme, ou 2S2C, a-t-il été lancé ?
À ce jour, les élèves ont la possibilité de rester chez eux ou de venir à l’école. Pour ceux qui sont à l’école mais pas en temps d’enseignement, le ministère a imaginé un accueil périscolaire, précisé par une convention entre le maire et le directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen). Le ministère des Sports a ensuite proposé que les animateurs de clubs y contribuent, une démarche appuyée par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Cela a donné une coloration très sportive à un dispositif plus large au départ.
Quel est le rôle de l’Usep ?
L’Usep participe au groupe d’appui départemental (GAD) qui sert d’interface entre l’offre des clubs et les besoins des écoles. Il réunit des représentants des ministères de l’Éducation nationale et des Sports, des fédérations sportives scolaires (Usep et UNSS), du Comité départemental olympique et sportif (Cdos) et de l’Association des maires de France (AMF). Ce groupe d’appui recueille l’offre des clubs et les demandes des écoles et facilite la mise en œuvre du dispositif en déchargeant le maire et le directeur d’école, déjà accaparés par la mise en place des règles sanitaires et l’organisation de l’enseignement. Les associations Usep peuvent également proposer des activités. Mais les animateurs enseignants de l’Usep ne peuvent évidemment le faire durant le temps de la classe, puisqu’ils sont devant les élèves, avec une priorité donnée aux maths et au français.
Est-ce la mission de l’Usep ?
La vocation de l’Usep et de ses associations est d’organiser des rencontres sportives, tout au long de l’année et en appui de l’EPS, tandis que le 2S2C est un dispositif provisoire, mis en place dans un contexte inédit. Mais l’Usep partage pleinement son but, qui est de soutenir les collectivités locales et les enseignants pour permettre le retour à l’école des élèves, car c’est là leur place. Favoriser l’activité physique est également une priorité, même si, pour l’instant, cela ne peut se faire dans le cadre de nos rencontres sportives associatives.
De quelles activités s’agit-il, puisque les exigences du protocole sanitaire excluent les sports collectifs et les activités d’opposition ?
Il s’agit d’activités sans contact, n’utilisant pas de matériel et respectant la distanciation physique. Les éducateurs sportifs ne pourront donc pas reproduire ce qu’ils font en club.
En quoi ces activités se distinguent-elles de l’EPS ?
Certains, dont le Syndicat national de l’éducation physique, ont exprimé leurs craintes que cette initiative ne préfigure un remplacement des professeurs d’EPS par des éducateurs de clubs. Ces vives réactions ont abouti à une réécriture du protocole présenté aux recteurs le 19 mai : le rôle des professeurs d’EPS y est réaffirmé, et il est précisé que les activités proposées dans le cadre du 2S2C viennent en complément de l’EPS, sans s’y substituer.
Quel est le montant du financement ?
Il a été fixé à 110 € par jour et par groupe de 15 enfants.
Les communes auront-elles le temps de mettre en place le dispositif avant l’été ?
C’est la grande question. À ce jour, très peu de communes ont pu y réfléchir. Ensuite, au niveau départemental, le mouvement sportif a réagi plus vite que l’Éducation nationale. C’est pourquoi le dispositif 2S2C aura sans doute davantage de chances d’être rapidement opérationnel si un animateur de club intervient déjà dans une école dans le cadre d’activités périscolaires. Cela dit, si le protocole sanitaire actuel devait être reconduit en septembre, le dispositif pourrait plus facilement être mis en place. Nul ne le souhaite, mais on ne peut malheureusement pas garantir aujourd’hui que la rentrée scolaire 2020 s’effectuera dans les conditions habituelles.