Très relayés pendant le confinement afin de proposer aux enfants de l’activité physique à la maison, les défis-récré Usep le sont toujours depuis la réouverture des écoles. Ces exercices physiques permettent en effet de bouger en s’amusant pendant les récréations, dans le respect du protocole sanitaire. Ils sont aussi une porte d’entrée pour aborder en classe les questions de santé et rappeler la nécessité de bouger au quotidien.

Qu’est-ce qu’un défi-récré ?

C’est un défi créé par des enfants à la récréation, qu’ils lancent à ceux d’une autre classe pour qu’ils le relèvent, et ainsi de suite. Le premier a été adressé en 2017, dans une vidéo, par le sprinter Christophe Lemaître aux enfants engagés dans l’opération « À l’Usep, l’athlé ça se VIE ! », développée avec la Fédération française d’athlétisme. Depuis, chaque année, une nouvelle vidéo est créée. L’idée est d’inciter les enfants à « bouger » au-delà des séances d’EPS finalisées par une rencontre d’athlétisme, en écho à la recommandation d’une heure quotidienne d’activité physique modérée à forte1. Concrètement, chaque classe participant à une rencontre Usep d’athlétisme invente un défi-récré qu’elle propose à une autre, et réciproquement.

En quoi consistent précisément ces défis-récré ?

Ils ont pour base les gestes athlétiques essentiels que sont les sauts et les courses. Les lancers sont moins faciles à intégrer, mais certains l’ont proposé. Les enfants s’inspirent aussi des jeux de cour traditionnels, ils aiment tracer des soleils et des marelles et se montrent très créatifs : il y a aussi des fleurs avec leurs pétales, des escargots découpés en cases façon jeu de l’oie, etc. Ces défis suscitent l’émulation, mais aussi la coopération : le saut en croix du premier défi-récré, on peut l’effectuer à deux, en parallèle et en se calant sur le même rythme. Ou bien encore tout seul, en s’efforçant de s’améliorer d’un jour sur l’autre.

Quel est le rôle de l’enseignant ?

Certains impriment des fiches défis-récré qu’ils laissent à la disposition des enfants. Mais la récréation reste un temps libre : l’enfant fait ou ne fait pas, il a le choix, il n’y a aucun caractère obligatoire. Et les enfants s’approprient d’autant mieux les défis-récrés qu’ils sont créés et lancés entre pairs. Le défi-récré ne reproduit pas une séance d’EPS où l’adulte met en place des situations visant à développer des compétences motrices et athlétiques. L’enfant se fait simplement plaisir en bougeant. Favoriser une récréation active, oui, mais cela reste une récréation !

L’enseignant peut-il utiliser le défi-récré comme support d’éducation à la santé ?

Clairement, et c’est pourquoi les outils de santé de l’Usep, comme les réglettes du plaisir et de l’effort et le compteur d’activité, figurent dans le formulaire des défis-récré. La démarche prend plus de sens encore au lendemain de l’expérience du confinement, qui a fait éprouver à chacun l’importance de bouger au quotidien. Ce message, les enfants vont continuer à l’entendre dans les écoles, d’autant plus que les contraintes du protocole sanitaire peuvent rendre les méthodes d’enseignement plus statiques.

Combien de défis-récré ont-ils été créés à ce jour ?

Le site de l’Usep en recense 110 pour le cycle 2 et 83 pour le cycle 3. Et, dans sa dernière vidéo, Christophe Lemaître lance le défi-récré imaginé par une classe de cours préparatoire de Toulouse avec des cerceaux, des plots et des haies. Mais vouloir les compiler tous n’a pas grand sens. En revanche, le but est atteint quand on voit les enseignants les transformer en défis-maison et poster sur les réseaux sociaux des vidéos proposant de multiples variantes. Les défis-récré vont perdurer et se diffuser sans besoin d’aucune onction officielle, et faire passer un message de santé en continuant à marier les trois actions motrices de base que sont courir sauter, et lancer. Des actions naturelles chez l’enfant.

(1) Selon les recommandations du Plan national nutrition santé (PNNS).