Trois élues des comités Usep font partie chaque année du club des 300 femmes dirigeantes accompagnées par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) dans leur prise de responsabilités. Que leur apporte cette formation initiée en 2022 ? Se sont-elles toujours senties à l’aise à l’Usep, et au-delà au sein du mouvement sportif ? Les réponses de trois d’entre elles.

Marie Parat, présidente de l’Usep d’Indre-et-Loire

J’ai participé à la première promotion 2022-2023 de cette formation qui s’est révélée aussi riche sur le plan des compétences acquises que sur le plan humain. Chacun des dix modules se compose d’un enseignement à distance, suivie d’une classe virtuelle qui favorise les échanges entre les participantes. Nous venions d’horizons professionnels différents et exercions des fonctions variées au sein de fédérations qui le sont tout autant. Depuis, j’ai réutilisé des techniques d’animation, affiné mes modes de fonctionnement et développé mon réseau local auprès d’autres dirigeantes de ma région.

Trois temps ont été déterminants pour moi : la journée de lancement (visionnée en replay à défaut de pouvoir être présente à Paris), avec pour élément déclencheur la conférence sur le syndrome de l’imposteur, où je me suis sentie légitimée dans mon rôle de dirigeante ; la journée de clôture, avec le témoignage de trois femmes inspirantes ; et enfin l’atelier de co-développement, où nous étions amenées à réfléchir et nous interroger ensemble.

Outre le fait de me rendre plus efficace et de me faire me sentir plus légitime, la formation m’a rendue plus visible au sein de mon Comité régional olympique et sportif, à travers la présentation des participantes « locales » en plénière et dans les publications du CROS. Cette visibilité a profité par ricochet à l’Usep, qui dans la région est désormais mieux identifiée par les ligues, les partenaires et les financeurs : ce nom de « club des 300 » percute et le fait que cette formation soit portée par le CNOSF est un gage de crédibilité à leurs yeux.

Moi-même je n’ai pas connu l’Usep enfant, à part un cross avec une maîtresse remplaçante que j’ai d’ailleurs ensuite retrouvée au comité directeur d’Indre-et-Loire ! Je me suis toujours sentie à l’aise à l’Usep depuis huit ans que j’en suis membre, même si les premières assemblées générales ou interventions en public restaient des moments un peu stressants… Sans doute parce que c’est un monde essentiellement enseignant et que nous portons les mêmes valeurs qu’à l’école, avec les mêmes finalités d’épanouissement par le sport et d’éducation à la citoyenneté. Il faut juste se familiariser avec certains sigles, abréviations et noms de dispositifs… Mais la parité au sein du comité directeur départemental était déjà une réalité facilitant l’intégration des femmes.

Au sein du mouvement sportif et de ses échelons départemental et régional, le sentiment d’imposture était davantage ancré en moi du fait que je sois une femme, de surcroit relativement jeune, au sein d’instances encore très masculines. Être la seule femme à intervenir ou apparaître être en tribune lors des assemblées reste fréquent et il a fallu « faire sa place ».

 

Anaïk Canal, présidente de l’Usep Loire-Atlantique

Pour commencer, je suis fière qu’une Nantaise fasse partie de cette 2e promotion, 2023-2024, petit clin d’œil à Alice Milliat, Nantaise elle aussi ! Ensuite, le contenu de la formation est pertinent et je rencontre des femmes dirigeantes exceptionnelles.

J’appartiens à la famille Usep depuis ma titularisation comme professeure des écoles, il y a 22 ans. Après avoir suivi une formation régionale, j’ai rapidement intégré le comité directeur de Loire-Atlantique, puis succédé il y a dix ans à Philippe Leterme à la présidence. Je prends toujours autant de plaisir à piloter celui-ci, avec son équipe technique et des élus qui sont aussi des amis.

J’ai intégré il y a quatre ans le bureau de l’Office municipal du sport (OMS) de Nantes, dans le but d’affirmer la place du sport scolaire dans le paysage sportif local et de mieux connaître la vie sportive et celle des clubs. Cela prend du temps, mais j’ai ainsi pu contribuer à la rédaction du projet associatif de la mandature.

 

Sabine Bollé, présidente de l’Usep des Yvelines et élue nationale

Participer à cette formation m’a notamment permis d’approfondir mes connaissances en management ou en communication, et d’être plus à l’aise dans la prise de parole en public et la gestion financière. J’en retiens notamment les ateliers de co-développement, très riches, et cette méthode qui permet, à partir d’une problématique choisie par le groupe et d’échanges et questionnements croisés, d’apporter des réponses à des situations concrètes rencontrées dans notre fonction de dirigeante. Ceci grâce à la bienveillance du groupe et de l’expert qui nous accompagne. Cette formation fût une très belle expérience que je conseille vivement aux femmes investies dans leurs associations ou leurs comités. Comme on nous l’a si bien dit lors de notre première rencontre à l’ouverture, « Il faut oser ! ».

Sinon, je me suis toujours sentie à l’aise à l’Usep. Néanmoins, l’un des moments les plus difficiles reste ma première prise de parole en assemblée générale départementale, et tout particulièrement mon premier rapport moral ! Et aussi, un peu plus tard, ma première intervention en tribune lors d’une AG nationale !