L’Usep est partenaire du bimestriel sportif pour enfants «À Fond!», lancé en septembre par une ancienne journaliste de L’Équipe. Parmi les différentes rubriques (portrait, dossier, reportage, etc.), une page est désormais consacrée au sport scolaire. Présentation du magazine par sa fondatrice et rédactrice en chef Myriam Alizon, qui a découvert l’Usep par l’intermédiaire de ses enfants, licenciés auprès de l’association d’école de Varzy (Nièvre).

Myriam Alizon, comment présenteriez-vous À Fond ! ?

C’est un magazine qui paraît tous les deux mois, avec 60 pages au format 18 x 24 cm, plus réduit que du A4, pour le glisser facilement dans le cartable. L’idée est de parler de tous les sports aux enfants, en leur en faisant découvrir de nouveaux, tout en parlant des champions qu’ils connaissent. Pour leur donner envie de lire et de pratiquer.

Pourquoi ce titre ?

Un titre est toujours difficile à trouver ! J’étais partie sur autre chose, mais quand mon conjoint a lancé À Fond !, ça a fait tilt ! « Être à fond », comme les enfants dans leurs passions. Ça sonnait bien, c’est un titre dynamique, compréhensible. J’ai ajouté un sous-titre, « le mag des petits mordus de sport » pour bien cerner le sujet.

À la fin des années 2000, L’Équipe Junior en est restée au stade du coup d’essai numérique et aucun magazine papier n’a réussi à s’implanter sur ce créneau1. Qu’est-ce qui vous convaincu de vous lancer, en créant votre propre entreprise ?

Peut-être que personne n’avait encore trouvé la bonne formule. J’ai voulu essayer à mon tour. J’ai moi-même participé à L’Équipe junior comme journaliste : c’était bien, mais peut-être trop en avance sur son temps, avec un format long à charger. En revanche, beaucoup de magazines jeunesse ont trouvé leur public : je pense à Tchika, un magazine d’« empowerment » pour les filles de 7 à 12 ans : une petite sœur de Causette qui a fait son trou.

Vous êtes rédactrice en chef et seule journaliste, épaulée par une illustratrice et une maquettiste. Comment un numéro se construit-il ?

Les sujets sont largement liés à l’actualité, qui détermine la couverture. J’essaie ensuite de varier les sports et de respecter un équilibre garçons-filles. Sinon, À Fond ! se veut lisible, accessible, avec différents niveaux de lecture.

Justement, du CP au CM2, on grandit vite : est-ce compliqué de s’adresser à la fois aux uns et aux autres ?

J’essaie d’écrire pour un enfant de 9-10 ans, en souhaitant que tous y trouvent leur compte. Les petits CP liront parfois À Fond ! avec leurs parents. Mais il y a aussi des enfants de 8 ans qui avalent seuls des pavés de 400 pages ! Il faut avant tout que ce soit intéressant.

Deux petits personnages, Mo et Jo, expliquent les termes techniques…

Nous essayons de simplifier et de vulgariser au maximum, mais il y a des termes dont on ne peut se passer. Mo et Jo aident les enfants dans la compréhension des textes.

Quelle est la diffusion du magazine ?

Le premier numéro a été tiré à 500 exemplaires et le n°4 à 1 200, vendus à 70 % par abonnement, les autres dans un petit réseau de librairies ou à l’unité sur le site. Et le bouche à oreille est très bon.

Depuis le numéro précédent, l’Usep présente ses activités sur une page : comment le contact s’est-il établi ?

J’habite dans la Nièvre et, après avoir entendu parler du magazine dans la presse locale, le président départemental de l’Usep (Olivier Pierre, conseiller pédagogique sur la circonscription de Clamecy, NDLR), a proposé une rencontre pour que je lui présente le magazine. Il en a ensuite parlé à l’élue nationale chargée de la communication, Laurence Filippi. Avec l’Usep, nous avons en commun la même tranche d’âge, la même approche multisport, le même souci de s’adresser au plus grand nombre.

Que connaissiez-vous de l’Usep ?

Ayant grandi à Paris, j’ai découvert l’Usep en arrivant dans la Nièvre, à Varzy, où j’habite et où mes enfants vont à l’école. Dès la première année, ma fille a participé en maternelle à une initiation au saut à la perche. Elle a adoré ! Et j’ai assisté il y a peu à une rencontre rouler-glisser à laquelle participaient mes deux enfants, l’une en CP et l’autre en moyenne section. J’ai vu 60 enfants de plusieurs écoles du département s’initier au roller et au skate dans le gymnase du village. Mon conjoint, lui, est licencié adulte en tant que parent accompagnateur. Ce que j’apprécie, c’est que l’Usep fait découvrir plein de sports. C’est particulièrement important en milieu rural, où ceux-ci ne sont pas d’un accès facile. De Varzy, il faut par exemple faire trois quarts d’heure de voiture pour pratiquer l’athlétisme ou la natation en club.

Vous-même, quel est votre passé de sportive ?

J’ai fait beaucoup de gymnastique quand j’étais jeune, et du volley-ball en UNSS. Mais en 4e la plupart des filles ont arrêté : restées à deux, nous avons monté une équipe mixte, ce qui n’était pas simple… Récemment j’ai essayé de me remettre au tennis, mais il m’est difficile de me libérer le même soir en semaine. Comme quand je travaillais à l’Équipe ! Alors je cours.

Pour finir, qu’y a-t-il au sommaire du nouveau numéro, qui parait autour du 1er mars ?

C’est un numéro spécial sur « les défis dingos du sport », pour sortir un peu du cadre du sport de compétition. Du sport aventure, avec le nageur extrême Stève Stievenart, dit « Stève le Phoque », et un dossier « en quête de sensations fortes » avec la surfeuse de grosses vagues Justine Dupont ou encore un skieur de vitesse. Le reportage, troisième grande séquence du magazine, est consacré au Paris-Brest-Paris cycliste, qui revient tous les quatre ans et aura lieu cette année en août. Il y a aussi un poster de VTT. Quant au « geste de pro », c’est le lancer franc au basket, par l’ancien international Ali Traoré.

(1) Mentionnons toutefois les magazines KopKids et Sporteen (pour les 10-15 ans). L’Usep a également tenu une rubrique dans le magazine gratuit Saltomag, qui parlait du sport des enfants mais s’adressait aux adultes. Pour sa part, l’Équipe junior paraissait le mercredi et le samedi en visant les 9-14 ans, dans l’idée de fidéliser ce jeune lectorat.

À Fond !, 60 pages, 9,50 € le numéro – 49 euros l’abonnement annuel (6 n°).

 

Pourquoi l’Usep est partenaire de « À Fond ! »

L’inclusion, la mixité et l’égalité dans l’accès à la pratique sportive sont trois fondements de l’Usep. Des valeurs partagées avec À Fond !, dont nous sommes fiers d’être partenaires.

En effet, en parcourant ces pages on constate que les sportives sont autant présentes que les sportifs, comme les athlètes porteurs de handicap et comme tous les enfants quels qu’ils soient. Nous défendons la mixité, l’inclusion et… la rencontre avec l’autre !

Par ailleurs, À Fond ! présente des sports divers et variés. Ce parti-pris rejoint l’un des objectifs de l’Usep : permettre aux enfants de découvrir tous les sports et leur faire prendre conscience qu’ils sont capables de tous les pratiquer, sans restriction, pour qu’ils se sentent autorisés à oser…

Pour finir, les territoires dans leur diversité sont également mis en valeur dans ce magazine : que l’on soit citadin ou que l’on vive à la campagne, on doit pouvoir avoir accès à la pratique sportive, dès le plus jeune âge. Nous agissons ensemble pour l’égalité.

Nous souhaitons longue vie à ce partenariat et savons que ce très beau magazine trouvera son public. À l’Usep, nous attendons désormais avec impatience chaque nouveau numéro !

Laurence Filippi, élue nationale en charge de la communication