Plébiscité à plus de 97 %, le complément au rapport moral de Véronique Moreira, pointant la diminution de l’activité physique et sportive des enfants et un certain manque de reconnaissance du sport scolaire du premier degré, a donné le ton de l’assemblée générale Usep, samedi 24 avril. Organisée à distance en raison de la crise sanitaire ayant entraîné une chute de 42 % des licenciés cette saison, l’AG s’est ensuite tournée vers l’enjeu crucial de la relance des activités, dans le cadre du Projet sportif associatif fédéral 2021-2024, approuvé à l’unanimité. Compte rendu en dix mots-clés.
Distanciel. Que change le fait d’organiser une assemblée générale en distanciel ? Cela permet tout d’abord une participation record, avec 101 comités sur 102. Cela invite aussi les intervenants à des présentations claires et dynamiques, unanimement saluées par les représentants des comités. Ces derniers ont ensuite pris la parole après les différents rapports, à l’exemple de la Nouvelle-Calédonie, des Hauts-de-France, de l’Eure, de la Charente-Maritime ou du Lot-et-Garonne.
Inquiétudes. Sans les murmures ou les applaudissements d’une salle, difficile d’estimer dans l’instant la façon dont est reçu un complément au rapport moral. Dans le contexte actuel de crise, celui de Véronique Moreira fut très politique, offensif et approuvé à 97,80 %. La présidente de l’Usep a fait le constat de l’impact de la crise sanitaire sur « la santé physique et mentale des enfants », de la « diminution globale de leur activité sportive » et de la « confusion » semée chez les enseignants par la multiplication des dispositifs devant permettre d’y répondre, à l’image des 30 minutes d’activités physique quotidienne. Véronique Moreira a également pointé le « malaise » grandissant de « conseillers pédagogiques qui voient leur missions EPS se déliter, et la formation consacrée à l’EPS disparaître petit à petit ».
Proposition de loi. Véronique Moreira a rappelé la proposition de l’Usep « qu’un enseignant volontaire soit missionné sur un temps dédié » pour faire vivre celle-ci, proposition non retenue par le ministère de l’Éducation nationale. Dans le même temps, le gouvernement a ajouté à la « proposition de loi visant à démocratiser le sport », actuellement discutée à l’Assemblée, « un amendement consistant à créer une association multidimensionnelle ». Or, au lieu de favoriser la création d’associations sportives Usep, cela risque d’avoir « un effet inverse », l’« empilement d’associations » pouvant dissuader les enseignants de s’engager. Sans parler du « flou entre activités sportives, culturelles, citoyennes, artistiques », porte ouverte à l’intervention de « tout un chacun » dans l’école.
Génération 2024. « 100 % des associations Usep labellisées Génération 2024 » : c’est le défi lancé en « tribune ». Alors que le dispositif peine à prendre son essor, avec à ce jour 1 893 écoles labellisées (soit 5,2 %, pour un objectif fixé à 20 %), cela rendrait l’Usep encore plus incontournable comme acteur du sport scolaire. Un argument développé par Romain Zuliani, élu national en charge du suivi du label, qui a annoncé la mise à disposition prochaine d’un Guide de la labellisation pour faciliter localement cette démarche.
Budget. En raison de l’annulation de réunions, rassemblements et formations, le compte de résultats 2020 affiche un bénéfice de 55 167 €, transféré sur les fonds propres de la fédération. Le budget 2021 prévoit en revanche un déficit de 100 000 € (pour des charges s’élevant à 3 836 000 €), anticipant la baisse de 30 % des affiliations d’associations et de 42 % des licenciés estimée à ce jour. Les trésorières Charlotte Carré et Jacqueline Morel ont insisté sur le maintien au niveau de 2020 des contributions nationales pour les comités, contrats de développement et opérations nationales. Par ailleurs, les partenariats financiers avec la Casden et la MGEN accompagneront l’évènement 2024 tout au long de la mandature.
Projet sportif associatif fédéral. C’est la « touche » Usep : ajouter le mot « associatif » au « projet sportif fédéral » que toute fédération doit désormais présenter à l’Agence nationale du sport (ANS) pour prétendre à ses subventions. Les trois vice-présidents, Sandrine Montès, Patrick Morel et Geoffroy Noir, ont présenté l’esprit et les grandes lignes du Projet sportif associatif fédéral de l’Usep, organisé autour des trois domaines structurants que demeurent « Vie sportive et vie associative », la « Vie des territoires » et la « Vie pédagogique, recherche et formation ». Le séminaire des dirigeants programmé début juillet à Tours contribuera à l’appropriation de ce projet de mandature par le réseau. Une tâche plus aisée quand il est auparavant approuvé à 100 % en assemblée générale.
Relance. Cette préoccupation fut au cœur de l’assemblée générale : retrouver à la rentrée les associations et les licenciés qui se sont éloignés de l’Usep durant cette année où les rencontres sportives associatives n’ont pu être organisées normalement, même si les comités ont continué à proposer des activités dans un cadre sanitaire contraint et mouvant. À ce titre, la « carte passerelle » développée en partenariat avec le Comité national olympique, et qui offre désormais toute l’année aux licenciés de CM1 et CM2 la possibilité de séances de découverte gratuites en club, renforce la plus-value de l’Usep. Fin septembre, la Journée nationale du sport scolaire sera également un rendez-vous déterminant. Auparavant, les associations auront pu participer à la Fête des relais organisée autour de la Journée olympique du 23 juin.
Nouveaux élus. Deux formateurs nationaux, Frédérique Venturelli, 54 ans, déléguée du Calvados, et Patrick Lablanche, 61 ans, ancien délégué et désormais président du comité de la Loire, font leur entrée au comité directeur. Frédérique Venturelli va prendre en charge la formation partenariale et Patrick Lablanche le Laboratoire des pratiques, en remplacement de Laurent Muguet. Celui-ci devient en effet secrétaire général adjoint, fonction vacante depuis le décès brutal de Dominique Gabarroche, en la mémoire duquel une minute de silence a été respectée à l’ouverture de l’assemblée générale.
Médaillés. Sandrine Jobard, présidente du Gers, et Jacques Giffard, qui fut celui des Yvelines avant de rejoindre dès 2004 le comité directeur national et d’y exercer notamment la fonction de secrétaire général lors de la dernière mandature, ont reçu les médailles d’honneur de l’Usep numéro 33 et 34. Et s’ils n’ont pu recevoir l’ovation qu’ils méritaient, leur émotion n’en fut ni moins grande ni moins partagée.
Interventions officielles. Arnaud Jean, président de l’Ufolep, et Bruno Tarreau, vice-président de la Ligue de l’enseignement, sont intervenus en clôture de l’assemblée générale. Parmi les partenaires de l’Usep, Roger Evrard, président de l’Apac, le service assurance de la Ligue de l’enseignement, Étienne Baraux, président des éditions EP&S, et Thierry Monminoux, président de la Prévention Maif, ont assisté aux travaux.
Adhésion. Le contexte de crise a-t-il favorisé cette manifestation d’unanimité ? On avait rarement vu une adhésion aussi entière au projet politique. Le complément oral au rapport moral a obtenu le « score » de 97,80 % (contre, 2,20 %), tandis que le compte de résultats 2020, le budget 2021, les tarifs (inchangés) et le Projet sportif associatif fédéral ont tous été approuvés à 100 %. Ceci alors que 101 comités sur 102, représentant 97,6 % des mandats, ont pris part aux votes.