« Vivre sa passion ! » et « Croire en ses rêves ! » : ces deux ouvrages aux titres explicites s’adressent aux petites filles qui aiment le sport, et plus encore à celles qui souhaitent persévérer dans leur pratique, voire en faire un choix de vie. Le premier raconte comment le goût de la mer a entraîné « six filles dans la course du Vendée Globe » ; le second se présente comme le journal intime de la footballeuse Amandine Henry.
Arrivée 12e et première femme du Vendée Globe, Clarisse Crémer l’a souvent répété à son retour sur les pontons : « Je suis un marin. » Sous-entendu : « comme un autre ». Et si le mot ne se décline pas encore au féminin (sinon pour caractériser des peintures d’inspiration maritime), Clarisse Crémer n’est plus une exception puisque pas moins de six femmes ont pris part à cette édition 2020. Six navigatrices dont Vivre sa passion ! raconte le chemin jusqu’à la ligne de départ de la plus longue et difficile des courses autour du monde.
Il y a donc Clarisse Crémer, la parisienne forte en maths, passée par une grande école de commerce avant de s’installer en Bretagne, puis d’imiter son fiancé en s’engageant dans la très formatrice mini-transat, course transatlantique en solitaire et sans assistance, effectuée à bord de petits voiliers de 6,50 m. « Si lui l’a fait, pourquoi pas moi ?! » On a vu jusqu’où ce genre de réflexion l’a menée…
Dans ce sextuor figurent aussi les britanniques Pip Hare (arrivée deux semaines après le vainqueur) et Miranda Merron (établie dans la Manche, à Barneville-Carteret), et la jeune monitrice de voile Alexia Barrier, plus habituée à la Méditerranée. Une fois doublé le cap Horn, celle-ci a assumé sa place de dernière au classement en prenant le soleil en maillot de bain sur le pont de son voilier. Quant à Samantha Davies et Isabelle Joschke, qui ont joué la « gagne » avant de devoir abandonner en raison de lourdes avaries, elles ont décidé de faire ensemble la route du retour : un bel exemple de solidarité féminine, au risque du cliché…
En tout cas, fille ou garçon, qui n’a pas envie de mieux connaître ces sportives de caractère ? Avec peut-être, pour certaines écolières ayant participé à la course virtuelle du Vendée Globe avec l’Usep, le désir secret de les prendre pour modèle…
Parcours d’obstacles
Dans un autre genre, le parcours de la footballeuse Amandine Henry n’a pas été simple non plus. Depuis l’âge de 5 ans, celle-ci jouait avec ses copains dans son club de Lomme (Nord) et y montrait un talent exceptionnel. On lui conseilla d’aller frapper à la porte du LOSC, le prestigieux club de Lille. Mais elle trouva porte close : l’espoir de faire du football son métier était à l’époque réservé aux garçons, alors pas question de prendre des filles au centre de formation.
Forte du soutien indéfectible de ses parents, Amandine Henry alla donc empiler les buts pour la modeste équipe de l’Iris Club de Lambersart, avant d’entrer à 17 ans au centre national de Clairefontaine, puis d’être recrutée par l’Olympique lyonnais. La voie royale, jusqu’à devenir capitaine de l’équipe de France…
Aujourd’hui âgée de 31 ans, elle sait qu’elle a eu raison de s’obstiner à Croire en ses rêves !, même si tout n’est pas rose dans le football de haut niveau. En témoignent ses relations difficiles avec la sélectionneuse des Bleues, qui ont fait la une des journaux spécialisés…
Et si les deux compétitions pour lesquels ces deux livres avaient été programmés – la Coupe du monde de football 2019 et le Vendée Globe 2020 – appartiennent à présent au passé, les leçons de vie qu’ils proposent méritent toujours d’être lues et écoutées.