« Le sport, c’est merveilleux » : c’est le leitmoviv, mâtiné d’ironie, qui ponctue les pages d’un album où les jeunes lecteurs se familiariseront en souriant avec une vingtaine de disciplines.

Il faut se revoir, enfant, s’efforçant de décrypter les sports découverts à la télé. En saisir la logique n’est pas toujours aisé, et l’attitude des protagonistes peut dérouter. Prenez le football : quand une équipe se réjouit après un but marqué, l’autre est très énervée. Au hockey, les joueurs vont jusqu’à se bagarrer, en dépit des quatre arbitres présents sur la glace. Et voyez l’escalade : n’est-il pas un brin absurde de s’évertuer à « grimper sur de gros cailloux en choisissant le chemin le plus difficile » ? Et encore, autrefois s’y ajoutait le ridicule de planter un drapeau au sommet, « pour que les alpinistes plus lents voient que quelqu’un d’autre était arrivé avant eux ».

Des curiosités, l’athlétisme n’en est pas avare non plus, à commencer par les contorsions des sauteurs en hauteur au-dessus de la barre : « Cela semble compliqué, mais ça marche. » Et, au 100 mètres, « Les coureurs courent aussi vite que possible. Et c’est déjà terminé ! » Enfin, en cyclisme : on escalade des montagnes, on pédale sous la pluie, dans le brouillard, et « à un moment le course se termine et un cycliste gagne. » Tout ça pour ça ?

L’air de rien, derrière le sourire en coin qui faisait déjà la saveur de son Grand imagier des petits, Ole Könnecke distille de multiples informations : sur les règles du basket-ball ou du rugby ; sur la distance moyenne à laquelle les meilleurs athlètes lancent le poids, le marteau, le javelot ; sur le déroulement d’une partie de golf et les pièges que recèlent un terrain avant de parvenir sur le green ; etc.

Avec son côté fable de La Fontaine, on aime aussi beaucoup le match de tennis entre le mouton et la chèvre, clôt par un lob astucieux de la biquette. « Pour te consoler, mouton, essaie plutôt le tennis de table : tu verras, c’est merveilleux ! »

Vive le sport ! donne envie d’essayer toutes les disciplines et de s’y donner à fond, sans jamais perdre de vue qu’il s’agit avant tout d’un jeu.