​Ex-membre de l’équipe de France d’ultimate puis de disc-golf, Thomas Trappo, 38 ans, a rencontré l’Usep à Jarrie, près de Grenoble, dans le cadre de la promotion d’une discipline qu’il pratique désormais en loisir. D’initiations en démonstrations auprès des enfants des écoles, il est devenu officiellement parrain du comité Usep de l’Isère.

Thomas Trappo, comment devient-on champion de disc-golf ?

Un peu par hasard ! J’ai d’abord pratiqué le football à un bon niveau régional, à Grenoble. Puis, parti étudier les Staps1 en région parisienne dans l’idée de devenir professeur d’EPS, j’ai découvert l’ultimate, ce sport collectif joué avec un frisbee. J’ai rejoint le club de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), avec lequel j’ai remporté deux titres de champion de France en catégorie open, puis une autre en masters (plus de 30 ans).

Ce qui m’a notamment séduit dans l’ultimate, c’est le fair-play et l’auto-arbitrage. C’est aux joueurs eux-mêmes qu’il revient d’arrêter le jeu s’ils estiment avoir été victimes d’une faute. Cela exige de connaître parfaitement le règlement, et de ne pas tricher : sinon, on est poussé vers par la sortie par ses propres coéquipiers.

Puis je me suis blessé au dos en snowboard. Je me suis alors tourné vers le disc-golf, que nous pratiquions en fin d’entraînement pour travailler la précision dans les lancers. Même si on marche beaucoup, c’est moins exigeant physiquement. Grâce à mes acquis, j’ai vite progressé et participé en 2016 aux championnats d’Europe en Finlande avec l’équipe de France. Il faut savoir qu’en compétition, le disc-golf se pratique en individuel, en double, mais aussi par équipe, sur le modèle de la Ryder Cup en golf.

Comment se situe la France sur l’échiquier international ?

Avec 500 licenciés en compétition, la France est une petite nation, loin derrière les États-Unis, berceau de la discipline, et les pays nordiques et d’Europe de l’Est. En particulier la Finlande, où l’on compte plus de 500 parcours de 9 ou 18 « trous », contre quelques dizaines à peine en France. Sinon, il y a un championnat de France sur deux jours et un « National Tour » en plusieurs étapes. Idem au niveau européen.

Comment avez-vous rencontré l’Usep, jusqu’à devenir parrain du comité de l’Isère ?

Si je ne pratique plus à haut niveau, je reste licencié au club de Grenoble et je m’efforce de promouvoir le disc-golf. C’est dans ce cadre que j’ai présenté un projet de parcours à la mairie de Jarrie, dans l’agglomération grenobloise. J’ai alors rencontré l’éducateur territorial qui coordonne les activités de l’Usep pour les écoles de la ville, et qui faisait déjà pratiquer le disc-golf aux enfants ! Tout naturellement, je me suis retrouvé à participer à des rencontres de disc-golf et à faire la tournée des écoles avec mon maillot de l’équipe de France. Comment refuser ensuite de devenir parrain du sport scolaire en Isère !

Cela consiste en quoi, être parrain de l’Usep ?

Donner de son temps pour des initiations et des démonstrations. Comme en amont du championnat de France 2019, qui s’est déroulé mi-octobre à Jarrie. Du mercredi au vendredi midi, 250 enfants de l’Usep ont pu découvrir l’activité sur le parcours, avant de laisser la place aux compétiteurs.

Comment réagissent-ils devant une activité inconnue ?

Ils connaissent le frisbee mais n’imaginent pas ce qu’on peut faire avec. Quand je sors de mon sac ma panoplie de disques, les uns pour les coups d’approche, les autres pour le putt, ils écoutent sagement, sans plus. Mais quand ils voient qu’on peut envoyer un disque à plus de 100 mètres, les effets qu’on peut lui donner ou le degré de précision qu’il est possible d’atteindre, tout le monde veut essayer !

Quelle est votre pratique aujourd’hui ? Votre métier a-t-il un rapport avec elle ?

Aucun ! Je suis artisan-taxi et je gère une station de lavage auto ! Au club, je m’occupe surtout des sorties du dimanche matin, pour aller pratiquer en pleine nature : le disc-golf, c’est une balade entrecoupée de lancers. Et quand je ne rentre pas trop tard à la maison, en plus du footing et du renforcement musculaire indispensables pour conserver une condition physique minimum, je m’entraîne aux lancers dans mon jardin, où j’ai installé une corbeille. Au moins 200 putts, pour rester dans le coup !

(1) Staps : Sciences et techniques des activités physiques et sportives.