Trop technique pour être pratiqué par de jeunes enfants, le tennis de table ? Pas si on entre dans l’activité par des ateliers faisant travailler l’équilibre, la motricité et l’habileté. Démonstration lors de la rencontre qui a réuni quatre classes de CM1 le 5 septembre à Nantes, en marge de l’Euro de tennis de table par équipe.
Youlan, 9 ans, avance à pas comptés en évitant les obstacles placés sur son chemin, une raquette à la main et une petite balle blanche posée dessus. Pas si facile d’arriver au bout sans la faire tomber… Plus loin, difficulté supplémentaire, il faut jongler avec la balle. Sur d’autres ateliers, autour d’une table cette fois, il s’agit de jouer au golf ou bien encore de récupérer dans une bassine la balle envoyée par un camarade : les enfants adorent !
Frapper, on l’apprend avec un jeune éducateur de la Fédération française de tennis de table, qui guide le geste de chacun, préalable à un échange à l’issue duquel les enfants font le tour de la table en courant avant de revenir prendre leur place dans la file. Les plus aguerris tentent de le mettre en difficulté. Mais la plupart des enfants, parfaits néophytes, s’efforcent avant tout de ne pas manquer leur coup : avec sa balle si petite et si légère, le tennis de table exige une grande concentration.
Pratiqué au quotidien dans les écoles
« Il est rare que le ping-pong soit l’activité support unique de nos rencontres, explique Delphine Le Bihan, animatrice départementale Usep. En revanche, l’activité est souvent mise en place dans les écoles, sans que nous en ayons forcément connaissance. »
À l’école Gaston-Serpette, l’un des deux établissements nantais représentés aujourd’hui, une table a par exemple été achetée pour les activités périscolaires de la pause méridienne et de l’après-midi. « Nous sommes labellisés Génération 2024, et les CP-CE1-CE2 bénéficient également d’un cycle sports de raquette dont l’une des séances est consacrée au ping-pong », précise Malik Djeghri, l’enseignant des CM1.
Son collègue Christian Panserat, de l’école Ledru-Rolin, propose pour sa part un cycle entier à ses élèves : « J’ai accès à une salle avec 8 tables. Mais les séances ne sont pas faciles à animer quand les enfants sont de niveau inégal. Mieux vaut commencer avec des ateliers qui font travailler l’équilibre, la motricité et l’adresse, plutôt que par des face à face, même si les enfants apprécient la confrontation. »
Celle-ci n’est d’ailleurs pas absente de la rencontre d’aujourd’hui, notamment dans les ateliers « le tireur d’élite », où il faut viser des cases, et « le déménageur », qui fait travailler la vitesse de déplacement et le changement de direction. Sans parler des « balles brûlantes », où les enfants s’opposent par équipes de quatre.
De la découverte au spectacle du haut niveau
Après une heure et demie à enchaîner les ateliers, il est temps de siffler la fin. Enfin, pas complètement, car après le pique-nique les enfants sont conviés à assister à l’Euro de tennis de table par équipe, organisé quelques arrêts de tram plus loin. « Ils vont voir qu’il ne s’agit pas seulement d’un jeu, mais d’un vrai sport », se félicite par avance Christian Panserat. C’est déjà le cas : Jasmine, Pauline, Gabrielle et leurs copines sont littéralement subjuguées par la dextérité et la vitesse des smashs des jeunes de l’équipe de France des moins de 21 ans, qui débutent leur entraînement dans le gymnase qu’elles-mêmes s’apprêtent à quitter…
Salle de la Trocardière, ce spectacle prend encore une autre dimension avec les autographes signés par le champion biélorusse Vladimir Samsonov, le maquillage bleu-blanc-rouge appliqué sur leurs joues et la voix chaude du speaker, qui n’oublie pas de saluer les enfants de l’Usep…
Ceux-ci découvrent aussi les réalités de la mondialisation, avec cette partie acharnée entre une Portugaise d’origine chinoise et une joueuse russe, aussi expressives l’une que l’autre quand elles remportent ou perdent le point. Un match que les enfants vont vivre aussi intensément que leur rencontre Usep du matin.