Inspirée d’une initiative des comités d’outremer, l’opération nationale Mondi@l-USEP a mobilisé pour sa 2ème édition 48 classes, dont près des deux tiers de métropole1. Elle consiste à faire dialoguer des enfants de différents territoires, réunis au sein d’équipes « mondiales », via une messagerie numérique. Retour d’expérience avec 3 enseignants de la Marne et de la Meuse.
« Mondi@l-USEP permet des échanges avec des enfants du monde entier, et d’abord avec les trois classes de Guadeloupe et de La Réunion avec qui nous faisons équipe. Mes élèves ont ainsi découvert que, partout sur la planète, il y a de l’Usep. Nous venons par exemple de recevoir un message de la classe de Guadeloupe, qui nous parle d’une rencontre sur la plage : ça fait rêver, et mes élèves étaient curieux de savoir quels sports leurs correspondants pouvaient bien pratiquer sur le sable. »
Pour sa première participation, Geoffroy Damien est enthousiaste. Il enseigne dans un Itep de la région de Reims (Marne), auprès d’enfants qui vivent en vase clos durant l’année. « Pour eux et pour la vie de classe, c’est une formidable ouverture », explique-t-il.
La perspective d’élargir l’horizon des élèves a souvent été déterminante dans la décision des enseignants de participer à une aventure rythmée, de janvier à juin, par une succession de « défis » : présenter son association, puis un parent d’élève impliqué à l’Usep, puis un élément remarquable de son territoire, participer à un débat associatif en ligne, ou bien encore présenter un jeu traditionnel local.
Pour Sophie François, enseignante de CM1-CM2 à Souilly (Meuse), Mondi@l-USEP s’intégrait en outre à un projet d’année tourné vers le numérique : en parallèle, sa classe participait au Parlement des enfants, une opération parrainée par l’Assemblée nationale consistant à rédiger une proposition de loi. En 2018-2019, celle-ci avait justement pour thème : « Du bon usage du numérique ».
« Nous avons consacré environ deux heures, par période de 7 semaines, à la création des messages postés sur la messagerie Edutwit : taper les articles préparés en amont et intégrer des images, ce qui était nouveau pour mes élèves. Il s’agissait ensuite d’interagir avec les autres équipes. Même si, quelquefois, les échanges avaient du mal à dépasser le stade du bulletin météo : chez nous il neige, quand là-bas il fait beau et chaud… »
Et qu’ont raconté les enfants de Souilly aux autres classes ? « Pour présenter l’association, nous en avons dressé la carte mentale. Pour la photo d’une rencontre Usep, nous avons choisi celle de handball, organisée à lors de l’Euro féminin. Comme parent, les enfants ont interrogé Nicolas, le plus présent d’entre eux, puis ont retranscrit son interview. Et pour l’élément remarquable de notre territoire, le camion Latil s’est imposé : ce véhicule de la guerre de 14-18 est le clou du musée du village, consacré à la Voie Sacrée qui ravitaillait Verdun. »
La Grande Guerre ayant laissé ici une profonde empreinte, c’est aussi un souvenir de celle-ci, un monument à la mémoire de soldats américains, qu’ont présenté à leurs coéquipiers de Bretagne et d’au-delà des mers les enfants de Varennes-sur-Argonne, autre école meusienne engagée dans Mondi@l-USEP. « Et, pour le jeu traditionnel, nous avons choisi une adaptation du chat-balle que nous appelons « attrape-souris » et qui fait fureur dans la cour de notre école », complète Nicolas Joly, qui participait conjointement avec sa collègue, Sarah Baudette.
C’est donc une partie d’« attrape-souris » que les élèves de Varennes proposeront le 13 juin, à Verdun, à d’autres classes de la Marne et de la Meuse. C’est en effet la formule de Mondi@l-USEP, résumée par le slogan : « Connectés nous échangeons et vivons des jeux d’ici et d’ailleurs ». Après avoir dialogué avec les contrées les plus lointaines, pour finir les enfants abandonnent le virtuel pour le plaisir d’une pratique sportive vécue en commun, lors de rencontres régionales organisées le même jour sur tous les territoires.
(1) Les 48 classes représentaient la Martinique, La Réunion, la Guadeloupe, Auvergne-Rhône-Alpes (Loire), le Grand Est (Marne et Meuse), le Centre-Val-de-Loire (Eure-et-Loir et Loir-et-Cher) et la Bretagne (Côtes-d’Armor, Finistère, Morbihan). Chaque région devait engager au moins 4 équipes.