Des parents qui accompagnent leurs enfants dans un gymnase le samedi matin, c’est banal. Mais qu’ils les rejoignent sur le terrain, baskets aux pieds, l’est moins. Or c’est ce que propose deux fois l’an à ses licenciés l’association Usep de l’école Pasteur de Garches (Hauts-de-Seine). Une façon de mieux faire connaître l’Usep et de favoriser le dialogue parents-enseignants.
Ce samedi d’avril, ils sont une douzaine d’adultes, et le double d’enfants, à partager des ateliers de hockey et de kinball. L’émulation entre générations aidant, les ateliers deviennent ensuite des parties vécues intensément. « Ce sont des sports que nous n’avons pas l’habitude de pratiquer. Et ça permet de rencontrer d’autres parents », notent Mounir et Vanessa, venus avec Lou et Noah, 6 et 8 ans.
De son côté, Angela, mère de Kim et fervente adepte du running, voudrait donner à sa fille « le goût de l’activité physique ». Et Samir n’a pas hésité à faire sauter l’activité piscine de son fils Kaëlig : « C’est sympa qu’il puisse faire du sport avec ses copains et que les parents participent. D’habitude, nous restons à regarder nos enfants en attendant que ça se passe ! »
De l’EPS à la vie associative
Il y a trois ans, l’Usep n’existait pas dans cette école élémentaire de banlieue résidentielle. « Pur hasard, mon arrivée comme directrice a coïncidé avec les nouveaux rythmes scolaires et la suppression des intervenants en EPS financés par la commune. J’ai alors montré à des enseignants démunis ce que pouvait leur apporter l’Usep, avec une progression dans les apprentissages. Et, parallèlement, j’ai créé l’association », explique Martine Lenne, enseignante expérimentée venue des Yvelines.
Dès la rentrée 2015, la nouvelle directrice organise une réunion pour présenter l’Usep aux parents, avant de leur proposer l’année suivante de prendre une licence dans la perspective de matinées sportives partagées avec leurs enfants. Cette année, 40 parents ont adhéré (1), motivés pour certains par la possibilité de participer, en famille et avec deux animatrices Usep, à un week-end prolongé en baie de Somme.
De meilleurs rapports parents-enseignants
« L’Usep a non seulement favorisé l’enseignement effectif de l’EPS, mais aussi enrichi les rapports avec les parents. Les enseignants ont le sentiment que ceux-ci leur font davantage confiance », souligne Sandra Larroque, conseillère pédagogique de circonscription en EPS, venue en observatrice. « Cette mère est d’habitude peu présente aux temps de l’école. Mais aujourd’hui elle est là, et son garçon, parfois dissipé, se montre sous un autre jour », ajoute Martine Lenne.
Christophe Ducass, père de Lilou et représentant de la FCPE (2), confirme cette adhésion des parents d’élèves : « Plusieurs d’entre nous ont été un peu surpris quand, dans sa présentation de l’Usep, la directrice a lié sport et citoyenneté. Mais, à l’usage, nous avons compris le rapport. Et la place nouvelle accordée à l’EPS et au sport scolaire a clairement dynamisé la vie de l’école. »
Plus de rencontres en perspective
Pour donner sa pleine dimension à l’association, il reste à proposer un calendrier de rencontres plus étoffé, dans un département où l’Usep est renaissante. C’est l’ambition de la directrice. « Dans l’année, je m’efforce de proposer à chaque classe une sortie ou une rencontre départementale, en plus des activités réservées aux enfants licenciés. Et je souhaiterais organiser des rencontres de proximité avec l’association voisine de Ville-d’Avray », précise Martine Lenne. Des rencontres où les parents accompagnateurs ne devraient pas manquer.
(1) Pour 30 enfants (sur les 440 que compte l’établissement) et 5 enseignants engagés dans le projet Usep (sur 17 classes).
(2) FCPE : Fédération des conseils de parents d’élèves.