« Quatre ans avant les Jeux de Paris 2024, donner envie aux jeunes de bouger et de faire du sport » : jeudi 6 février, le slogan de la Semaine olympique et paralympique a pris une résonance particulière au stade Ladoumègue, situé à la limite du 19e arrondissement et de la Seine-Saint-Denis. Douze classes de ces deux territoires d’accueil des Jeux olympiques s’y sont retrouvées pour une journée organisée par l’Usep et ses partenaires.
Paris-Seine-Saint-Denis. « Cette rencontre est un temps fort où, chaque année se mélangent des classes Usep de Paris et de Seine-Saint-Denis », explique Estelle Zuliani, conseillère pédagogique départementale EPS et élue Usep à Paris. En parallèle, toute la semaine, des jeux sportifs scolaires sont proposés dans les écoles parisiennes tandis que dans le « 9-3 », un document en ligne, réalisé par les conseillers pédagogiques EPS, invite les professeurs des écoles de chaque cycle à mettre en lien, du lundi au vendredi, « une séance d’activités physiques et sportive le matin, et une matière d’enseignement général, maths, français ou histoire-géographie, l’après-midi », détaille Bruno Giel, conseiller pédagogique EPS à Drancy et président du Comité départemental olympique et sportif (Cdos) de Seine-Saint-Denis.
Relais et activités athlétiques. Les activités athlétiques sont à l’honneur : saut en longueur, lancer du poids, parcours avec obstacles et relais. « Ne partez trop vite et ne vous arrêtez pas avant d’avoir transmis le témoin ! » : en dépit des conseils de l’animateur sportif de la Ville de Paris, la transmission n’est pas toujours optimum. Sauf chez les petits parisiens de l’école du 119 rue Bolivar, où la synchronisation des courses est parfaite. « Ils l’ont travaillée lors d’un cycle athlétisme », explique leur enseignante avec une certaine fierté.
Handisport. Se déplacer en fauteuil, au début les enfants prennent cela comme un jeu. Un jeu qui se complique quand il s’agit de se déplacer vite, de tourner autour d’un plot, d’exécuter deux dribbles avec un ballon de handball avant de le transmettre à son coéquipier. Le volley assis, discipline paralympique, se révèle plus exigeant encore sur le plan technique. Des enfants sont également initiés au cécifoot par Yvan Wouandji, médaillé d’argent à Londres 2012 avec l’équipe de France. « Il faut faire silence, écouter, se montrer attentif, mais c’est naturel quand on a un bandeau sur les yeux » explique Camila, de l’école Gémier d’Aubervilliers, en racontant cette expérience sensorielle.
Rencontre avec une championne. La sprinteuse Ayodele Ikuesan, qui a participé aux Jeux de Pékin 2008 et Londres 2012, s’est souvent entraînée au stade Ladoumègue. « J’ai grandi dans le 18e arrondissement, explique-t-elle aux enfants, et c’est grâce à M. Rose, un instituteur de l’école Saint-Isaure, que j’ai pris goût au sport. Je courais le long des murs de la cour : depuis, ils ont tracé des couloirs d’athlétisme ! Puis, à 12 ans, je me suis inscrite en club. » C’est dur, le 100 m, lui demandent les enfants ? « C’est beaucoup de technique, sans droit à l’erreur. Ce sont aussi des heures d’entraînement, sur la piste et en salle de musculation. » Ayodele raconte aussi que les Jeux olympiques lui ont permis de rencontrer des gens de tous les continents : « À travers les compétitions et lorsque nous partions en stage, j’ai découvert des régions, des pays, des paysages. Le sport, même sans participer aux Jeux olympiques, c’est une ouverture sur le monde, et sur les autres. »
Cérémonie protocolaire. En fin de matinée, les interventions de personnalités représentant notamment l’Éducation nationale, l’Usep et le mouvement sportif permettent de reprendre son souffle après deux heures intenses. Mais, une fois l’adrénaline retombée, l’estomac se réveille… Plus tard dans l’après-midi, les enfants se réunissent de nouveau pour une cérémonie de clôture où les bouchons en plastique gagnés pour son équipe sont mis au pot commun. Il y est aussi question de ces Jeux qui se rapprochent à grands pas. Et, comme le confie une enseignante, « si, pour certains, Paris 2024 ça leur passe encore un peu au-dessus de la tête, dans quatre ans je suis sûre qu’il se souviendront tous de cette journée ! »