Des dizaines d’associations Usep participent du 3 au 8 février à la 3e édition de la Semaine olympique et paralympique. Parmi elles figurent des néophytes qui ont récemment sollicité le label Génération 2024 et se sont affiliées à l’Usep afin de l’obtenir. Deux enseignantes de Mensignac (Dordogne) et Préserville (Haute-Garonne) racontent cette double découverte.

Pour sa première participation à la Semaine olympique et paralympique, l’école de Mensignac, un bourg de 1 500 habitants près de Périgueux (24), a vu les choses en grand. « La semaine est banalisée pour nos 150 élèves, qui partageront leurs journées entre activités sportives et enseignements généraux utilisant le sport et l’olympisme comme support », résume la directrice, Marie-Laure Ducher-Morcillo.

Au programme du lundi : cérémonie d’ouverture, kin-ball, tennis et handisport. Puis, les jours suivants, selon les classes et les cycles : initiation judo pour les maternelles et films historiques pour les élémentaires, sports collectifs, fabrication d’une fresque, travail sur les hymnes, expo photo, athlétisme, badminton… Dominique Brun, judokate médaillée d’argent aux Jeux de Séoul 1988, viendra raconter son expérience. Et, pour finir, le vendredi les enfants dessineront les anneaux olympiques sur le sol de l’esplanade près de l’école, avant de poser pour une photo-souvenir1 !

L’autre première, c’est l’affiliation à l’Usep, nécessaire à l’obtention du label Génération 2024. « L’équipe enseignante hésitait depuis plusieurs années à franchir le pas, pour cause de double emploi avec la coopérative scolaire de l’OCCE et en raison de la multiplication des projets scolaires, explique la directrice, elle-même récemment arrivée dans l’école. Mais tous les enseignants, y compris ceux qui seraient davantage attirés par le culturelle, savent l’intérêt du sport sur le plan du partage de valeurs. Et notre première rencontre Usep, à laquelle ont participé les enfants de cycle 1, n’a fait que conforter notre souci d’éveiller chez les élèves le sens de la participation, de l’engagement et du bénévolat. La vie associative prônée par l’Usep, nous la vivons déjà, à travers un conseil d’école partagé avec les enfants. »

Une question cependant : le fait qu’un éducateur sportif municipal propose chaque jeudi des activités physiques et sportives dans l’école n’est-il pas de nature à minorer l’intérêt du sport scolaire ? « Au contraire, c’est complémentaire, répond la directrice. Mieux préparés, les enfants et les enseignants se sentent plus aptes à participer à des rencontres avec d’autres écoles. Ce n’est pas parce que nous bénéficions d’un éducateur sportif municipal que nous n’allons pas nous investir dans l’Usep ! »

Un déclencheur pour s’investir davantage

À l’école de Préserville, près de Toulouse (31), le programme n’est pas aussi fourni et, cette année, seuls les CM1-CM2 participeront à la Semaine olympique et paralympique. Ils prendront part à des « défis partagés » avec les enfants d’une autre école et d’un institut médico-éducatif et des collégiens de 6e. Leurs camarades de cycle 1 et cycle 2 attendront le troisième trimestre pour vivre leur première rencontre Usep. Il faut dire que l’association vient d’être créée et que le dossier Génération 2024 est encore en cours de finalisation.

« Tout est parti de l’organisation d’une course Ela contre les leucodystrophies, raconte l’enseignante, Sandrine Porte. La conseillère pédagogique, qui s’était déplacée, nous a parlé du label et de l’Usep. Je me suis alors souvenue d’animations du soir et du mercredi, à Bordeaux, dans l’école où j’étais en poste il y a quinze ans. Mais, étant en fauteuil, le sport, ça m’a toujours paru compliqué. » Venue expliquer les démarches et présenter l’Usep, leur collègue déchargée à mi-temps auprès du comité départemental les a toutefois rapidement convaincues de tenter l’aventure : « On a trouvé ça super. Nous ne sommes pas prêtes à nous investir hors temps scolaire, mais sur le temps de la classe, oui ! »

Dans la foulée, deux éducateurs des fédérations de football et de handball ont encadré deux matinées de découverte dans l’école, et le délégué départemental Usep a animé un débat associatif. « C’est un outil que je réutiliserai en classe », affirme Sandrine Porte, qui a aussi visité le site de l’Usep. Moi qui, en raison de mon handicap, ne sait pas toujours comment aborder les activités physiques et sportives, j’y ai pioché des idées d’ateliers faciles à expliquer et à mettre en place, en donnant aux enfants des responsabilités dans l’arbitrage ou l’organisation. C’est un déclencheur pour m’investir davantage, avec mes élèves, dans l’animation des activités sportives. »

Génération 2024 : l’expression vaut aussi pour les enseignants.

(1) Les responsabilités sportives de la directrice, présidente d’un club de judo et élue au comité départemental olympique et sportif (Cdos), très impliqué dans cette semaine en forme de vitrine sportive, ne sont pas étrangères à cette profusion…